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On appelle éthique
la science des moeurs (èthos = moeurs). Cicéron
(De Finibus, I, 1) fut le premier à traduire en latin ce
mot par le terme moralis, d'où nous avons fait morale.
Ethique et morale sont donc, au départ synonymes. L'un et l'autre
désignent cette partie de la philosophie
qui traite de l'activité humaine, de la loi qui doit la régler
et des moyens de la conduire à l'accomplissement de cette loi.
Le mot ethice, plus usité
chez les Latins que celui dont nous avons fait morale, était employé
par les scolastiques; mais il a vieilli.
Il n'a jamais eu cours dans la langue usuelle et n'a plus cours dans la
langue philosophique qu'avec une acception légèrement différente,
en ceci qu'aujourd'hui le mot éthique a l'avantage sur celui
de morale de mieux marquer le rapport de l'action droite et du caractère
vertueux.
L'éthique est l'art de se faire
un caractère moral, de contracter des habitudes d'où découlent
naturellement des actes conformes à la loi du devoir. Cette conception
de la morale rapproche la vertu du caractère et des moeurs.
Rapprochons des mots éthique et
morale, le mot déontologie, qui a un sens plus étroit-:
il se rapport seulement la connaissance des devoirs.
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Dominique
Lecourt , Humain,
posthumain, PUF (Quadrige), 2011. - Il
se pourrait que nous ayons grand besoin d'une autre conception de l'éthique
qui, elle aussi, s'émanciperait de la nécessité de
« fonder » le partage du bien et du mal. La philosophie heureusement,
n'est pas sans ressources pour commencer à le faire. Certains progrès
scientifiques fondamentaux peuvent même nous aider à déblayer
le terrain.
Michela
Marzano, L'éthique
appliquée, PUF (QSJ?), 2010. - Depuis
plusieurs années, l'éthique semble se structurer en fonction
de territoires d'interrogation. Au-delà d'une démultiplication
des champs de réflexion, l'éthique appliquée propose
une approche philosophique renouvelée, à l'articulation de
la théorie avec la pratique. Elle entend offrir ainsi des éléments
transversaux de réponse, ou tout au moins des instruments d'analyse,
pour aborder les grandes questions morales d'aujourd'hui. (couv.).
Ruwen
Ogien, L'éthique
aujourd'hui : maximalistes et minimalistes, Gallimard (Folio),
2007. - Imaginez un monde dans lequel vous pourriez
être jugé "immoral" pour vos actions non seulement à
l'égard des autres, mais aussi de vous-même. Qui aimerait
vivre dans un tel monde, où rien de ce qu'on est, pense ou ressent,
où aucune de nos activités, fût-elle la plus solitaire,
n'échapperait au jugement moral? C'est
pourtant ce que propose aujourd'hui l'éthique, largement ralliée
aux thèses maximalistes d'un Aristote,
qui nous recommande tout un art de vivre et pas seulement un code de bonne
conduite en société, et de Kant, pour
qui nous avons des devoirs moraux à l'égard d'autrui
comme de nous-même. C'est oublier les éthiques alternatives,
minimalistes, pour lesquelles le monde moral, moins envahissant, se limite
au souci d'éviter de nuire délibérément à
autrui. Toute l'histoire de l'éthique aujourd'hui est l'histoire
de l'opposition entre maximalistes et minimalistes (couv.).
Roger-Pol
Droit, L'éthique
expliquée à tout le monde, Seuil, 2009. 0965941 |
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