| Andreas Justinus Kerner, poète né à Ludwigsbug (Allemagne) le 18 septembre 1786, mort à Weinsberg le 21 février 1862. Etudiant en médecine à Tubingen (1804), il s'y lia avec Uhland et Schwab, voyagea à partir de 1809, puis exerça la médecine à Wildbad. Ses poétiques récits de voyage, Reiseschatten von dem Schattenspieler Lux (Heidelberg, 1811), sont son oeuvre la plus originale, d'une fantaisie et d'un humour extraordinaires; il a inséré de délicieuses chansons et poésies diverses dans le Poetisches Almanach (1812) et le Deutsche Dichterwald (1813), auxquels collaboraient Uhland, Schwab, Eichendorff, K. Mayer, etc. II publia ensuite Romantische Dichtungen (Karlsruhe, 1817). Transféré comme médecin à Weinsberg (1818), il s'adonna à l'étude du magnétisme animal et finit par croire à l'intervention des esprits dans les affaires humaines. Les ouvrages de Justinus Kerner, dans cet ordre d'idées, sont : Gesch. zweier Somnambulen (1824); Die Seherin von Prevorst (Stuttgart, 1829, 2 vol ; 5e éd., 1877); Bloettern aus Prevorst (avec Es chenmayer, 1831-1839, 12 livr., continué sous le titre de Magikon, 1842-1853, 5 vol.); Gesch. Besessener neuerer Zeit (Karlsruhe, 1834; 2e éd., 1835), Eine Erscheinung aus dans Nachtsgebiet der Natur (1836); Nachricht von dem Vorkommen des Besessenseins (1836). Par moments, Kerner se ressaisissait et raillait lui-même avec une verve extrême ces superstitions dans son drame, Der Boerenhoeuter im Salzhade (Stuttgart, 1837). Devenu à peu près aveugle, il renonça à la médecine et vécut de petites pensions que lui servirent les rois de Bavière et de Württemberg. Les dernières oeuvres littéraires de Kerner sont Gedichte von J Loemmerer (Gmund, 1820), la collection de ses Lyrische Gedichte (1854, 5e éd.); Dichtungen (1834; 3e éd.,1841, 2 vol.); Bilderbuch aus meiner Knabenzeit (Brunswick, 1849); Letzter Blumenstrauss (1852); Wiinterblüten (1859). Justin Kerner se mit, comme Uhland, à l'école de la poésie populaire, et ses pastiches sont souvent impossibles à distinguer des vrais lieds. Cependant, d'une manière générale, sa poésie est plus mélancolique et sérieuse que ses modèles. Il a un goût très marqué pour le fantastique et la sentimentalité nuageuse. La forme est brève, condensée, avec des images saisissantes, du trait et souvent de l'esprit. On a publié deux volumes de poésies choisies de Kerner (Stuttgart, 1878). Son fils, Theobald Kerner, né à Gaildorf le 14 juin 1817, exerça la médecine à Weinsberg, s'adonna au magnétisme animal et publia, outre son Galvanismus und Magnetismus als Heilskraft (Cannstadt, 1858, 4e éd.), plusieurs volumes de poésies et de nouvelles. (A.-M. B.). |