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Emma
Lyon, lady Hamilton, est née à Great
Neaston (Cheshire) vers 1761, morte à Calais
le 15 janvier 1815. D'origine très humble, elle fut bonne d'enfants,
puis femme de chambre, et après de nombreuses aventures devint la
maîtresse du parlementaire Charles Greville qui lui fit connaître
le peintre George Romney. Elle lui servit de modèle,
ainsi qu'à Reynolds, Lawrence et autres
artistes. En 1786, elle devint la maîtresse de sir William Hamilton,
ambassadeur à Naples. Celui-ci était
l'oncle de Greville, qui s'arrangea fort bien de la perte de sa maîtresse,
moyennant une grosse somme d'argent.
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Emma
Hamilton, par George Romney.
Emma, spirituelle,
extrêmement belle, cantatrice admirable, joua un rôle considérable
à la cour de Naples, où son
salon composé d'artistes, de poètes, de musiciens, eut bientôt
une renommée européenne. En mai 1791, elle épousait
à Londres l'ambassadeur et à
son retour en Italie, elle devenait l'amie et la confidente de Marie-Caroline
de Naples : le gouvernement anglais sut tirer parti de cette intimité.
Lors d'une visite à Naples, en 1793, Nelson
fit la connaissance de lady Hamilton; après la bataille d'Aboukir
(1798), il devint son amant au vu et su de tout le monde. Il la prit à
son bord, avec son mari, lorsque Championnet menaça le royaume de
Naples, les ramena de Palerme en 1800, voyagea
avec eux à Vienne, à Dresde,
à Hambourg, en Angleterre.
La mort d'Hamilton
(1803) mit Emma dans une situation fort précaire. Elle était
accablée de dettes et elle essaya en vain, avec l'appui de Nelson,
d'obtenir une pension soit de Marie-Caroline, soit du gouvernement britannique,
en récompense de ses services diplomatiques. La mort de Nelson la
plongea tout à fait dans la misère; arrêtée
pour insolvabilité en 1843, elle fut enfermée à la
prison de King's Bench où elle demeura un an, puis elle se réfugia
à Calais ou elle mourut. Elle avait eu plusieurs enfants de ses
divers amants. Une fille, Emma, mourut en 1804; un fils, attribué
à sir Harry Fetherstonhaugh, mourut en enfance; Horatia, fille de
Nelson, fut élevée avec les soeurs du grand amiral; elle
épousa, en 1822, Ph. Ward et mourut le 6 mars 1881; une autre fille
de Nelson, Emma, née en 1803, mourut en 1804.
On a de nombreux
portraits de lady Hamilton : les plus remarquables
sont ceux de Romney et de Vigée-Lebrun.
On a publié ses Mémoires (Londres, 1815), auxquels
il ne faut pas trop se fier, et les Lettres de Nelson à lady
Hamilton (Londres, 1814, 2 vol. in-8). On sait que le roman d'Alexandre
Dumas, la Favorite, est tiré des Mémoires
d'Emma Hamilton. (R. S.). |
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