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Octave Hamelin est un professeur de philosophie, né au Lion-d'Angers (Maine-et-Loire) le 22 juillet 1856, et mort en 1907. Il fit de fortes études au lycée Henri IV (1867-1878), et, reçu licencié l'année même où il les termina, fut aussitôt nommé professeur de philosophie à Foix. Il passa de là au lycée de Pau, en 1883, après un brillant succès à l'agrégation, et l'année suivante, fut nommé maître de conférences à la faculté des lettres de Bordeaux, où il fut chargé d'un cours complémentaire. Dans ce cours et ses conférences, il s'occupait surtout de l'histoire de la philosophie et plus spécialement de l'explication des auteurs portés au programme de l'agrégation. C'est ainsi qu'il est devenu un des hommes de ce temps qui connaissaient le mieux, d'une part la philosophie grecque, de l'autre la philosophie allemande. Il a fait, en particulier, une étude approfondie de la Physique d'Aristote. Kant, dont il a ressenti vivement l'influence tout en sachant rester indépendant, puis Fichte sont ceux des modernes auxquels ce disciple de Renouvier s'est le plus attaché. Sa réflexion a tourné autour de la question de la "raison de l'existence", ce qui l'a conduit à à élaborer un système de catégories, qu'il nomme les éléments principaux de la représentation. Malheureusement, cet érudit qui fait autorité, ce penseur vigoureux n'a surtout été connu que par son enseignement et ses élèves, dont plusieurs sont devenus des maîtres; il n'a publié que quelques articles, dans la Critique philosophique (1880) et dans la Revue philosophique, et une étude sur la Pesanteur de l'atome dans le système de Démocrite (Annales de la Faculté des lettres de Bordeaux, 1888). Le seul ouvrage d'ampleur publié de son vivant, et qui est aussi son oeuvre capitale, est son Essai sur les éléments principaux de la représentation, 1907. Les deux dernières années de sa vie, il a enseigné à la Sorbonne. Il est mort en essayant de sauver une personne de la noyade. | ||
Jacques-Félix-Emmanuel, baron Hamelin, est un amiral français, né à Honfleur le 13 octobre 1768, et mort à Paris le 25 avril 1839. Issu d'une famille d'armateurs et destiné dès sa jeunesse à la profession maritime, il fit son apprentissage dans la marine du commerce de 1785 à 1791, passa en 1792 dans la marine de l'Etat et y obtint un emploi d'enseigne en 1793. Pendant les sept ans qui suivirent il participa à différentes croisières dans l'Océan et la Méditerranée ainsi qu'à l'expédition d'Irlande. Il y gagna les grades de lieutenant de vaisseau (août 1795) et de capitaine de frégate (novembre 1796). II prit part ensuite, sous les ordres de Baudin, au voyage de découvertes que les corvettes le Naturaliste et le Géographe accomplirent dans les mers du Sud de 1800 à 1803. Lors de son retour en France, il fut nommé capitaine de vaisseau (septembre 1803) et chargé bientôt après de diriger la concentration d'une partie de la flottille de Boulogne. La flottille ayant été désarmée en juillet 1806, Hamelin prit alors le commandement de la frégate Vénus, avec laquelle il alla faire une campagne de trois années dans l'océan Indien. Cette campagne, d'abord exceptionnellement heureuse et brillante, se termina malheureusement, au début de 1810, par la capture de la Vénus qui dut se rendre après un combat héroïque à une division anglaise. Hamelin rentra de captivité en février 1814 créé aussitôt contre-amiral et baron de l'Empire, il fut mis à la tête de l'une des divisions de l'escadre de l'Escaut, poste qu'il échangea en 1813 contre le commandement de l'escadre de Brest. La Restauration le mit d'abord en disponibilité, puis elle lui confia successivement les fonctions de major de la marine à Toulon (1818-1822) et la direction des forces navales qui coopérèrent au siège de Cadix durant l'expédition d'Espagne (1823). Ecarté momentanément du service par l'état de sa santé, Hamelin fut rappelé à un emploi actif en 1832 comme inspecteur général des équipages de ligne. En 1833, il devint directeur du dépôt des cartes et plans. (Ch. G.). | ||
Francois-Alphonse Hamelin, neveu du précédent, est un amiral et homme d'Etat français, né à Pont-l'Evêque le 2 septembre 1796, et mort à Paris le 16 janvier 1864. Il avait à peine dix ans lorsque, en 1806, son oncle, qui partait pour les Indes orientales avec la frégate Vénus, le prit comme mousse à bord de ce bâtiment. Après une campagne de trois années dans l'océan Indien, campagne terminée par quelques mois de captivité en Angleterre, le jeune Hamelin rentra en France en 1811. II était alors pourvu du brevet d'aspirant qui lui avait été décerné en 1808. Son oncle le fit nommer enseigne (1812) et l'emmena à l'escadre de l'Escaut. Promu lieutenant de vaisseau en 1821, il prit part en cette qualité, au siège de Cadix (1823) et au blocus des ports algériens (1827); puis, ayant été nommé capitaine de frégate (1828), il fut appelé au commandement du brick Actéon, avec lequel il participa à la conquête d'Alger (1830-1831). On lui confia ensuite la frégate Favorite, à bord de laquelle il fit plusieurs voyages dans l'océan Indien et aux Antilles (1832-1835). A l'issue de ces campagnes il devint capitaine de vaisseau (1836). Quatre ans après il était nommé contre-amiral et major général de la marine à Toulon (1842). En 1844, il échangea ce poste contre le commandement de la division navale du Pacifique. La France venait alors de s'annexer les îles Marquises, et cet incident donnait lieu à des difficultés avec l'Angleterre : la fermeté d'Hamelin contribua à les dénouer. Peu après son retour, il fut élevé au rang de vice-amiral (1848), et, l'année suivante, envoyé à Toulon comme préfet maritime. Il s'y révéla grand administrateur en organisant avec rapidité les transports nécessités par l'expédition de Rome, et, plus tard, les premiers envois de troupes destinés à l'expédition d'Orient (1849-1853). Appelé, vers le milieu de 1853, au commandement en chef des forces navales dirigées contre la Russie, il conduisit la flotte française dans la mer Noire (octobre), et là, de concert avec l'escadre anglaise de l'amiral Dundas, il appuya les mouvements des armées alliées (blocus des bouches du Danube, bombardement d'Odessa, etc.). L'année suivante, il eut à assurer le passage des troupes françaises de Varna en Crimée, gigantesque opération qui réussit au delà de toute espérance (septembre 1854). Quelques jours plus tard, il dirigeait avec Dundas une attaque restée fameuse contre les forts de Sébastopol (17 octobre). Les bâtiments alliés souffrirent beaucoup dans cette affaire, sans endommager sérieusement la place. La Ville de Paris, qui portait l'amiral Hamelin, fut très maltraitée, et lui-même faillit être enlevé par un obus qui renversa la passerelle, d'où il conduisait le combat. Le 2 décembre suivant, il était promu à la dignité d'amiral et rappelé en France, tandis que son collègue anglais, avec qui il s'entendait mal, était, de son côté, rappelé en Angleterre. Quelques semaines après, il recevait le portefeuille de la marine, vacant par la mort de Th. Ducos (19 avril 1855). Son administration dura cinq ans et demi. Elle fut marquée par d'incessantes expéditions maritimes (fin de la guerre de Crimée, guerre d'Italie, guerre de Chine, conquête de la Cochinchine) et par une innovation qui devait révolutionner toutes les marines la construction de la Gloire, premier navire cuirassé. Le 24 novembre 1860, à la suite des réformes constitutionnelles accomplies par Napoléon IlI, l'amiral Hamelin céda son portefeuille à Chasseloup-Laubat, pour devenir grand chancelier de la Légion d'honneur, poste qu'il garda jusqu'à sa mort. Il fut inhumé aux Invalides. (Ch. G.). |
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