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Odessa |
Odessa est une ville de l'Ukraine, avec un vaste port dans une rade de la mer Noire, à 400 km au Sud de Kiev, et à 55 m d'altitude. Population : 1 million d'habitants (2010) Odessa présente ce type de cités modernes surgies brusquement au milieu de solitudes, s'épanouissant dans le court espace d'un siècle à l'instar des villes les plus florissantes des Etats-Unis. Il y a un peu plus de 200 ans, en 1789, l'emplacement occupé de nos jours par Odessa était une vaste steppe ornée d'un fortin, Khadji Bey, du nom de l'un des princes (ou beys) tatares du XIVe siècle. Le fortin fut pris par les troupes russes, dans leur guerre contre les Turcs, en septembre 1789. Deux années plus tard, par le traité de Iassy, la région fut cédée à la Russie. Un nouveau fort fut construit en 1793, et l'année suivante le gouverneur de la région, de Ribas, reçut l'ordre de faire édifier par ses soldats une ville et de la baptiser Odessa, du nom d'une bourgade voisine Odessos, et que Catherine Il prévoyait déjà devoir un jour rivaliser avec les principales villes de l'Europe. (Une légende fait aussi dériver le nom d'Odessa des mots français assez d'eau, souvent prononcés par Richelieu à qui l'on faisait valoir que l'emplacement était privé d'eau potable : Assez d'eau - Eau d'assez). Quarante mille hectares de terre devaient être distribués aux nouveaux arrivants et une somme de 7 millions de francs fut assignée pour les frais de construction. Un appel fut fait aussi aux puissances maritimes étrangères. En 1796, 60 navires autrichiens, italiens, turcs et grecs vinrent mouiller dans le nouveau port. La population se montait déjà à 3150 habitants et la ville naissante comptait 352 maisons. Tels furent les débuts de la grande cité maritime. Les franchises accordées aux navires étrangers pour la circulation dans la mer Noire, en 1802, devaient accentuer ce mouvement, et Odessa devint bientôt le centre maritime le plus considérable de la mer Noire. Le duc de Richelieu, neveu du cardinal, émigré français, fut chargé en 1803, par Alexandre Ier, de l'administration de la province. C'est à lui que les annalistes russes attribuent la plus grande part des progrès faits par la cité. Lors de la nomination de Richelieu comme gouverneur, Odessa comptait 9000 habitants environ, répartis dans 1200 maisons d'habitation. Onze années plus tard, le nombre d'habitants était de 25.000 et la ville comptait plus de 2000 maisons. Le grand escalier d'Odessa. Il a été rendu célèbre par une scène du film de S. Eisenstein, le Cuirassé Potemkine. Richelieu se consacra avec une rare intelligence à l'embellissement de la ville nouvelle, fit construire des temples pour les différents cultes, des écoles, des hospices, un théâtre, un jardin, un aqueduc pour amener à la ville de l'eau potable. Au point de vue administratif, son activité ne fut pas moins féconde. Investi des pouvoirs les plus étendus, le neveu du cardinal français contribua dans une large mesure à l'extension commerciale de la ville par la réduction des droits de douane; il institua un tribunal de commerce, des banques de change et d'escompte, obtint l'installation de consulats étrangers, et fit appel aux artisans allemands, déjà établis en Russie, à venir exercer leurs métiers dans la province nouvelle. Son successeur, le comte Langeron, ne fut pas moins actif. En 1817, Odessa fut déclaré port franc, prérogative dont elle jouit jusqu'à l'année 1859. La ville se développe dès lors d'une manière normale. En 1852, elle comptait déjà une population de près de 100.000 habitants; en 1866, 125.000; en 1887, 271.000 ; en 1892, 338.000; le recensement de 1897 accusait le chiffre de 404.631 habitants, - chiffre plus que doublé au cours du siècle suivant Construite en grande partie dans le cours de la seconde moitié du XIXe siècle, Odessa a un aspect tout moderne : rues régulières, droites, constructions somptueuses, et se présente comme l'une des plus belles villes de l'Europe. Une promenade fort jolie, ornée d'une statue de Richelieu, se déploie le long de la mer à laquelle elle communique par un escalier monumental en pierre de 160 marches. De nombreux jardins, des villas échelonnées autour de la ville et le long de la mer compensent en partie l'inconvénient résultant de sa position découverte, exposée aux tourbillons de la steppe ou aux intempéries. (P. Lemosof). |
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