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Hachette

Jeanne Lainé ou Fourquet, dite Jeanne  Hachette, est une héroïne du Beauvaisis, née vers 1454, morte à Beauvais. On ne sait rien de précis touchant la famille de Jeanne Hachette. S'appelait-elle, comme on l'a prétendu, Fourquet, et était-elle fille d'un officier qui l'avait confiée à une dame Mathieu Lainé, ou son nom était-il bien Lainé et avait-elle pour père un simple ouvrier de Beauvais? C'est ce qu'on ignore. 

Quoi qu'il en soit de ses origines, voici dans quelles circonstances elle illustra son nom-: en 1472, Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, furieux de l'inexécution des traités de Péronne et de Conflans, avait commencé contre les villes du domaine de Louis XI, voisines de ses places de la Somme, une guerre sans merci. Après avoir mis Nesle à feu et à sang, il menaçait Beauvais, défendu seulement par Louis de Balagny et trois cents hommes d'armes de sa compagnie. La ville avait eu à peine le temps de se mettre hâtivement en défense; et elle était encombrée de réfugiés qui, de toutes les abbayes, de tous les châteaux et de tous les villages d'alentour, étaient venus y mettre à l'abri leurs personnes et leurs richesses. De plus, l'évêque, Jean de Bar, n'était pas sûr et paraissait disposé à pactiser avec l'ennemi. 

Le samedi 27 juin, le gros des Bourguignons arrive inopinément devant la porte d'Amiens, et le duc somme la ville de se rendre. Puis, sur le refus du maire Guillaume Binet et du capitaine Louis de Balagny, il envahit le faubourg et, sans perdre de temps, ordonne un assaut immédiat. Bien que tous les hommes valides fussent aux créneaux, soutenus par les femmes, qui leur passaient des armes et jetaient elles-mêmes sur les assaillants des pierres, de l'huile bouillante, des fascines enflammées et autres engins de guerre, tandis que leurs compagnes parcouraient les murailles, promenant la châsse de sainte Angadrême, leur patronne, la défense faiblissait. 

Déjà plusieurs Bourguignons avaient gravi le sommet du rempart et l'un d'entre eux, portant un étendard, l'avait planté sur les créneaux en criant : Ville gagnée! Soudain, une jeune fille se précipita sur lui, une hache à la main; elle frappe l'homme d'armes et le jette dans le fossé, puis saisit l'étendard et, ramenant au combat les hommes découragés et les femmes éplorées, elle repousse partout l'ennemi et sauve la ville. 

En effet, leur coup de main manqué a découragé les Bourguignons; au même moment, par la porte de Paris restée libre, entra dans Beauvais un important secours de chevaliers et d'hom mes d'armes. Charles le Téméraire abandonne le siège et fait sonner la retraite. 
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Jeanne Hachette.
Jeanne Hachette. Statue de Dubray érigée face à l'Hôtel de ville de Beauvais.
Photo : ©Serge Jodra, 2009.

Louis XI, émerveillé de la belle défense des Beauvaisins, institua une procession annuelle dite de l'Assaut qui s'est perpétuée jusqu'à nos jours, dans laquelle on porte la châsse de sainte Angadrême et ou le drapeau pris par Jeanne fut longtemps tenu, de génération en génération, par une femme de sa famille. Le roi combla également la jeune fille de grâces et de faveurs; il la maria avec le fiancé de son choix, Colin Pilon, les exempta de toutes charges publiques, eux et leurs descendants; il affranchit aussi la ville de la taille et donna plusieurs privilèges honorifiques aux femmes de Beauvais. En 1851, une statue a été élevée à Jeanne Hachette sur la grande place de Beauvais (auj. place Jeanne Hachette). (Caix de saint-Aymour).

Jean Nicolas Pierre Hachette est un mathématicien français, né à Mézières (Ardennes) le 6 mai 1769, mort à Paris le 16 janvier 1834. Fils d'un libraire, il fit ses études à Charleville et à Reims, professa successivement à Rocroi (1787), à l'École du génie de Mézières (1788-1792), au collège de Collioure (1793), se fit connaître de Monge par quelques applications de la géométrie à la navigation et, lors de la création de l'Ecole polytechnique (1794), y fut appelé pour y installer les collections, les instruments et la bibliothèque ramenés de Mézières. Il accompagna, la même année, Guyton de Morveau à l'armée de Sambre-et-Meuse et assista dans un ballon captif à la bataille de Fleurus. 

A son retour, il fut adjoint à Monge pour l'enseignement de la géométrie à l'Ecole polytechnique et à l'École normale; en 1797, il devint titulaire de la chaire de géométrie descriptive que son illustre protecteur occupait à la première de ces deux écoles. Il fut en outre nommé, en 1810, professeur à la faculté des sciences de Paris. Mais le gouvernement de la Restauration ne lui laissa que cette dernière fonction, qu'il devait conserver jusqu'à sa mort, et refusa même de ratifier, en 1823, son élection à l'Académie des sciences en remplacement de Bréguet. Réélu à l'unanimité, en 1831, en remplacement de Sané, il put, cette fois, prendre possession de son fauteuil. Beaucoup d'autres sociétés savantes se l'étaient d'ailleurs déjà attaché comme membre ou comme correspondant, et il faisait partie de nombreux comités, conseils et commissions. (Léon Sagnet).



En bibliothèque. - Outre une centaine de mémoires, notes et articles, portant sur des questions diverses de mathématiques et de physique, notamment sur l'écoulement des liquides par des orifices et sur la contraction de la veine fluide, et insérés dans le Journal de l'Ecole polytechnique, dans la Correspondance de l'Ecole polytechnique, créée et dirigée par lui (Paris, 1817, 3 vol. in-8), dans les bulletins de la Société d'encouragement et de la Société philomatique, dans les Annales de chimie et de physique, dans le Journal de Crelle, dans le Génie civil, etc., il a fait paraître Traité élémentaire des machines (Paris, 1809, in-4; 4e éd., 1828); Programme d'un cours de physique (Paris, 1809, in-8); Eléments de géométrie à trois dimensions (Paris, 1817, in-8); Traité de géométrie descriptive (Paris, 1822, in-4 et atlas ; 4e éd., 1828); Histoire des machines à vapeur (Paris, 1830, in-8), etc. Il a en outre collaboré au Dictionnaire technologique et a donné de nouvelles éditions du Traité de statique de Monge, du Précis de mécanique et du Résumé complet de mécanique de Th. Young, de l'Essai sur la composition des machines de Lantz et Betancourt.
Louis Christophe François Hachette  est un libraire-éditeur français, né à Rethel (Ardennes) le 5 mai 1800, mort à Paris le 31 juillet 1864. Elève de l'École normale supérieure jusqu'à son licenciement en 1822, il étudia ensuite le droit et fonda, en 1826, une librairie d'éditions de livres classiques pour l'enseignement primaire et secondaire. Il déploya à cet égard une activité énorme et rendit des services inappréciables. En 1850, il aborda la publication d'ouvrages de sciences, de littérature, d'histoire, etc., s'attachant, d'un côté, à répandre les oeuvres des contemporains de talent, et, de l'autre, à vulgariser les connaissances variées au moyen de Dictionnaires spéciaux, tels que ceux de Bouillet, de Vapereau, de Bélèze, de Joanne, etc., auxquels il faut ajouter la collection des Guides-Itinéraires en France et à l'étranger. A la publication des Chefs-d'oeuvre de littérature ancienne, il joignit celle des Oeuvres complètes des grands écrivains français, et aussi celle des Chefs-d'oeuvre des littératures modernes étrangères, et une Bibliothèque des meilleurs romans étrangers. On lui doit personnellement des Rapports et des Mémoires sur des questions d'assistance et d'organisation sociale, et il fut un de ceux qui contribuèrent le plus à la reconnaissance du droit international de propriété littéraire. 

Ses gendres, Louis Bréton (mort en 1883) et Emile Templier (mort en 1891), furent ses collaborateurs actifs et les continuateurs de son oeuvre, avec le concours du second fils du fondateur de la maison, Georges Hachette (né à Paris le 28 février 1838, mort à Paris le 15 décembre 1892), qui entra aux affaires en 1863. L'activité de cette librairie ne fit que s'accroître dans toutes les branches du savoir humain. A côté des publications monumentales, telles que la collection des Grands Ecrivains de la France, la Géographie universelle de Reclus, etc., vinrent se placer de grands ouvrages illustrés par Gustave Doré, les Evangiles et quelques livres de la Bible illustrés par Bida, et tant d'autres de premier ordre ou d'un mérite particulier. Cette maison fut ensuite dirigée par les neveux de Georges Hachette,  Fouret, Armand Templier, Guillaume Bréton et Desclosières. Elle est encore de nos jours l'une des principales maisons d'édtion en France (G. P-i.).

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Dictionnaire biographique
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