| Diagoras de Mélos, poète et sophiste grec du Ve siècle av. J.-C. Il était l'ami du législateur Nicodoros de Mantinée. Quand cette ville arcadienne eut secoué la domination de Sparte pour se constituer en république indépendante, Diagoras vint à Athènes où, de poète lyrique et de chantre religieux qu'il était, il devint un des sceptiques les plus hardis du temps. C'était précisément le moment ou Athènes subissait l'influence des sophistes et passait par la crise intellectuelle et morale d'où devaient sortir les grandes écoles de philosophie du IVe siècle. Diagoras, épris des idées de Démocrite, se mit à railler les dieux et à nier leur existence. Un jour, dit-on, il jeta au feu un Heraclès en bois pour lui voir, prétendait-il, accomplir son treizième travail. Il fut accusé d'avoir profané les mystères d'Eleusis et condamné à l'exil. D'après Diodore (XIII, 6), sa tête aurait même été mise à prix. II se réfugia dans le Péloponnèse, où l'on perd sa trace. (P. Girard). |