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Les
dieux et les déesses, agents postulés des changements
constatés dans le monde, sont des principes surnaturels personnalisés,
personnifiés. Ce qui ne signifie pas qu'ils sont nécessairement
anthtropomorphes ou même zoomorphes, mais qu'ils ont une personnalité
propre. C'est-à-dire une volonté,
des passions, et des motivations, mais aussi
des attributions (un domaine d'intérêt et de compétences)
qui leur appartiennent.
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Le
dieu hindou Shiva.
Bien que peu différents
fondamentalement des génies et des démons,
dans ce lieu de souveraineté qu'est le monde quand il est envisagé
dans une perspective religieuse, ils occupent, grâce à cette
liberté et à cette individualisation, une position hiérarchique
supérieure. Cela est exprimé implicitement par les mythes
qui les mettent en scène, et, implicitement, par les cultes qui
leur sont rendus.
Voir
aussi : La religion grecque, la
religion égyptienne, la
religion mésopotamienne, la
religion nordique, le Bouddhisme, les
religions de l'Inde et l'hindouisme,
le Shintô, etc.
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Fragment
d'une stèle de Gudéa (Basse-Mésopotamie),
montrant
une tête de divinité vue de face. (Louvre).
Les classes de dieux.
Clément
d'Alexandrie distribue en sept classes les dieux des païens de
son temps : la première comprend les dieux des étoiles; la
seconde, ceux des fruits ; la troisième, ceux des châtiments;
la quatrième, ceux des passions; la cinquième, ceux des vertus;
la sixième, les dieux qu'on appelait majorum gentium; et
la septième, ceux des bienfaiteurs de l'humanité, déifiés
par la reconnaissance, tels qu'Esculape, etc.
Jamblique
en admet huit classes : dans la première il place les grands dieux,
invisibles et présents partout; dans la seconde, les archanges;
dans la troisième, les anges; dans la quatrième,
les démons; dans la cinquième,
les grands archontes, ou ceux qui président au monde sublunaire
et aux éléments; dans la sixième, les petits archontes,
ou ceux qui président à la matière; dans la septième,
les héros; et dans la huitième,
les âmes. Ces divisions ne valent que pour
les dieux grecs et romains et ont été encore affinées
par les mythologues du XIXe s. Elles ont
une portée limitée, mais restent commodes :
Dieux
grecs et romains.
La division la plus
communément admise pour les dieux
romains et grecs est en dieux naturels
et dieux animés, grands dieux et dieux subalternes, dieux publics
et dieux particuliers, dieux connus et dieux inconnus; ou enfin, d'après
la division usitée chez ces mêmes mythologues, dieux du ciel,
de la terre, de la mer et des enfers. Il est à remarquer que dii
s'emploie ordinairement en latin pour les
dieux de premier ordre, et divi pour ceux du deuxième ou
du troisième.
1. Dieux
naturels, c'est-à-dire le soleil, la lune,
les étoiles et les autres êtres physique.
2. Dieux animés;
ce sont les humainss qui, par leurs grandes et belles actions, avaient
mérité d'être déifiéés.
3. Dieux grands,
Dii majorum gentium. Les Grecs et les Romains reconnaissent douze
grands dieux, dont les noms, dit, à tort, Hérodote,
étaient venus d'Egypte. Une
des folies d'Alexandre fut de prétendre
être le treizième de ces grands dieux, dédaignant d'être
associé à la foule des divinités secondaires. Voy.
Dii Consentes et Olympe.
4. Dieux Subalternes,
ou des moindres nations, Dii minorum gentium. Ce sont tous les autres
dieux après les douze Consentes. Le
nombre en était presque infini, puisqu'on les porte à 30,000
pour l'empire romain. Non contents
en effet de la foule de divinités que la superstition
de leurs pères avait introduites, les Romains
embrassaient le culte de toutes les nations subjuguées, et se faisaient
encore tous les jours de nou veaux dieux.
5. Dieux publics,
ceux dont le culte était établi et autorisé par les
lois des douze tables; par exemple, les
douze grands dieux.
6. Dieux particuliers,
ceux que chacun choisissait pour l'objet de son culte. Tels étaient
les dieux Lares, les Pénates,
les âmes des ancêtres, qu'il était permis à chaque
particulier d'honorer à son gré.
7. Dieux connus.
Varron range dans cette classe tous les dieux
dont on savait les noms, les fonctions, les histoires, comme Jupiter,
Apollon, le Soleil,
la Lune, etc.
8. Dieux inconnus.
Dans celle deuxième classe étaient placés ceux dont
on ne savait rien d'assuré, et qu'on ne voulait cependant pas laisser
sans autels et sans sacrifices.
Plusieurs auteurs parlent des autels élevés aux dieux inconnus
en plusieurs endroits. On connaît l'à-propos de saint
Paul parlant devant l'Aréopage,
au sujet d'un autel érigé près d'Athènes,
sur lequel il avait lu cette inscription : Ignoto Deo.
9. Dieux du Ciel.
Coelus, Saturne,
Jupiter, Junon, Minerve,
Mars, Vulcain, Mercure,
Apollon, Diane, Bacchus,
etc.
10. Dieux de la Terre.
Cybèle, Vesta,
les dieux Lares, les Pénates,
les dieux des jardins, Pan, les Faunes,
les Satyres, Palès,
les Nymphes, les Muses,
etc.
11. Dieux de la Mer.
l'Océan et Tethys,
Neptune et Amphitrite,
Nérée et les Néréides,
Doris et les Tritons,
les Naïades, les Sirènes,
Eole et les Vents, etc.
12. Dieux des Enfers.
Pluton, Proserpine,
Eaque, Minos, Rhadamante,
les Parques, les Furies,
les Mânes, Charon,
etc.
Dieux
égyptiens.
Voici comment Champollion
le jeune rend compte de la hiérarchie des dieux
égyptiens-:
«
C'est dans le temple de Kalabschi, en Nubie,
que j'ai découvert une nouvelle génération de dieux,
qui complète le cercle des formes d'Amon,
point de départ et point de réunion de toutes les essences
divines. Amon-Ra, l'être suprême et primordial, étant
son propre père, est qualifié de mari de sa mère (la
déesse Mouth), sa portion féminine
renfermée en sa propre essence à la fois mâle et femelle
: tous les autres dieux égyptiens ne sont que des formes de ces
deux principes constituants, considérés sous différents
rapports pris isolément. Ce ne sont que de pures abstractions du
grand être. Ces formes secondaires, tertiaires, etc., établissent
une chaîne non interrompue qui descend des cieux, et se matérialise
jusqu'aux incarnations sur la terre, et sous forme humaine. La dernière
de ces incarnations est celle d'Horus, et cet
anneau extrême de la chaîne divine forme, sous le nom d'Horammon,
l'oméga des dieux, dont Amon-Horus (le grand Amon, esprit actif
et générateur) est l'alpha. Le point de départ de
la mythologie égyptienne est une triade
formée des trois parties d'Amon-Ra, à savoir : Amon (le mâle
et le père), Mouth (la Femelle et la mère), et Khons
(le fils enfant). Cette triade s'étant manifestée sur la
terre, se résout en Osiris, Isis
et Horus. Mais la parité n'est pas complète, puisque Osiris
et Isis sont frères. C'est à Kalabschi que j'ai enfin trouvé
la triade finale, celle dont les trois membres se fondent exactement dans
trois membres de la triade initliale : Horus y porte en effet le titre
de mari de la mère; et le fils qu'il a eu de sa mère, et
qui se nomme Malouli (le Mandouli des Proscynéma grecs), est le
dieu principal de Kalabschi, et cinquante bas-reliefs nous donnent sa généalogie.
Ainsi la triade finale se formait d'Horus, de sa mère Isis et de
leur fils Malouli, personnages qui rentrent exactement dans la triade initiale,
Amon, sa mère Mouth et leur fils Khons. Aussi Malouli était-il
adoré à Kalabschi sous une forme pareille à celle
de Khons, sous le même costume, et orné des mêmes insignes.
"
Champollion-Figeac ajoute
les réflexions suivantes à la savante théorie de son
frère:
" Ainsi
l'ensemble du système de la hiérarchie religieuse égyptienne
était com posé d'une série de triades, diversifiées
sans être isolées, s'enchaînant les unes aux autres
par des alliances collatérales attentivement constituées,
et chaque temple de I'Egypte était
spécialement consacré à une de ces triades.
Chaque nome ou province
avait sa triade; et celle qui était adorée dans le temple
de la capitale d'un nome, était aussi l'objet du culte public dans
tous les temples des autres lieux du même nome; chaque nome ayant
ainsi, on pourrait dire, un culte particulier voué à trois
portions distinctes de l'être divin, lesquelles avaient leurs noms
et leurs formes spéciales.
l'autres divinités
étaient en même temps adorées dans un même temple
pour des motifs particuliers : c'étaient des divinités synthrones
auxquelles on adressait des prières et des offrandes, après
avoir fait ce qui était dû à la triade. "
Dieux
de l'Inde.
Pour la division
des dieux de l'Inde, voy. Dévata.
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Eric
Chaline, Dieux
et déesses du monde entier, Organisation Editions, 2005.
Pascal
Boyer, Et
l'homme créa les dieux (comment expliquer la religion),
Gallimard (Folio), 2003.
Jacques
Lacarrière, Au
coeur des mythologies, Gallimard (Folio), 2002.
Dieux
régionaux.
Guy
Trendel et Christophe Carmona, Les
dieux oubliés des Vosges, Voyages vers les pays des mythologies
alsaciennes et vosgiennes, Coprur, 2000.
Jean
Herbert, Les
dieux nationaux du Japon, Albin Michel, 2000.
Jean-René
Jannot, Devins,
dieux et démons
(regards sur la religion de l'Etrurie antique), Picard, 1998.
V.
Bouillier et G. Toffin, Classer
les dieux? des panthéons en Asie du Sud, EHESS, 1995.
Marie-Louise
Reiniche, Les
dieux et les hommes, étude des cultes d'un village de Tirunel Veli,
EHESS, 1995.
Olivier
de Marliave et Jean-Claude Pertuzé, Panthéon
pyrénéen, Dieux, génies et démons dans la mythologie
pyrénéenne, Loubatières.
Pour
les plus jeunes.
Brigitte
Labbé et Michel Puech, Les
dieux et Dieu, Milan Editions (les goûters philo), 2000. |
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