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Claude Ballin est un orfèvre français, né à Paris en 1615 mort au Louvre le 22 janvier 1678, Charles Perrault, qui a introduit Ballin dans son livre sur les Hommes illustres, nous le représente comme un maître initié toutes les élégances et à tous les secrets de son art. Les oeuvres ayant péri, ce sont les textes qu'il faut interroger si l'on veut se rendre compte du talent de Claude Ballin et de ses méthodes. - Claude Ballin (1615-1678). Fils d'un orfèvre qui avait vu travailler les grands ouvriers du XVIe siècle, il se forma par ses exemples et par une sérieuse étude du dessin. Il s'était lié avec des sculpteurs dont les leçons lui furent utiles, et il épousa, en 1640, une fille de Simon Guillain. A dix-neuf ans, il savait déjà le métier et il exécutait quatre bassins d'argent qui furent achetés par le cardinal de Richelieu; il fit aussi quatre vases dont le style s'inspirait, dit-on, du caractère de l'art antique. Malgré sa jeunesse, Ballin passait dès lors pour un ciseleur habile, et on lui confiait l'exécution en argent de divers bas-reliefs. Ceux qu'il a faits d'après les modèles de Sarrazin représentaient les Songes de Joseph; ils obtinrent un grand succès. On admira beaucoup aussi un miroir d'or qu'il avait fondu et ciselé pour Anne d'Autriche. C'est surtout sous Louis XIV que Claude Ballin eut l'occasion de montrer son habileté et son goût. Il exécuta la première épée et le premier hausse-col que le jeune roi ait portés, et Perrault, qui nous a parlé de ces deux pièces d'orfèvrerie, nous apprend qu'elles étaient d'or émaillé, détail précieux où l'on peut voir la preuve que l'artiste avait conservé la tradition des procédés anciens. Louis XIV aimait d'ailleurs à employer le talent de Ballin. Lors des cérémonies du sacre, il lui fit faire le « chef ». ou le reliquaire de Saint-Remi qui fut envoyé à Reims, Ces oeuvres appelèrent sur l'artiste l'attention de ses confrères : en 1656, il devint garde du métier, et cette fonction lui fut confiée deux fois encore. Quand le roi, cédant à ses besoins de luxe, commença la décoration de ses palais, Ballin ne fut pas oublié. Il apparaît dans les comptes dès 1664-1665. Versailles s'enrichit de ses plus beaux ouvrages. Il ne s'agissait pas de menues orfèvreries, mais de véritables meubles d'argent, tables, chenets, guéridons, cassolettes, candélabres de proportions monumentales, grands vases pour les orangers du jardin, sans parler des brancards qui servaient à les transporter. Cet ameublement de métal, dont on trouve la description dans l'inventaire du mobilier de la couronne, était d'un goût fastueux et d'un beau style; mais il avait le défaut de représenter une valeur dont on pouvait tirer profit, et lorsque le roi, vieillissant et obéré, eut besoin de se créer des ressources, toutes les oeuvres d'art modelées et ciselées par Ballin furent cruellement envoyées à la Monnaie. Si, au lieu d'employer l'argent, l'artiste avait eu recours au bronze ou à des métaux vulgaires, ses belles fantaisies décoratives nous eussent vraisemblablement été conservées. Les jardins de Versailles nous en fournissent la preuve. C'est à tort que Ferdinand de Lasteyrie hésite à croire que les élégants vases de bronze. placés au parterre d'eau soient de l'invention de Claude Ballin. Piganiol de la Force, écrivant au moment où les magnificences de Versailles étaient encore nouvelles, dit en termes formels que ces vases ont été « jettés en bronze par Duval d'après les desseins de Ballin ». Cette assertion n'est pas démentie par les comptes des bâtiments. Ce document donne toutefois à penser que Claude ne fut pas seul à s'occuper de ce travail, car il nous apprend, à la date de 1667, que 200 livres furent payées à Pierre Baslin, orfèvre, pour les dessins qu'il a faits des vases de bronze de Versailles. Quelquesuns de ces vases ont été gravés par Lepautre, qui les attribue à Claude. Perrault rapporte qu'après la mort de Varin, Claude Ballin fut chargé de la direction « du balancier des médailles et des jettons ». D'un autre côté, l'acte de décès de l'artiste lui donne les titres de « marchand orpheuvre ordinaire du Roy et garde de sa monnoye ». Ces indications sont confirmées par les comptes des bâtiments, où l'on voit que, pendant les dernières années de la vie du maître, les sommes qu'il reçoit se rapportent à des fournitures de jetons et de médailles. S'il eût vécu quelques années encore, Claude Ballin aurait dû, d'après les ordres de Louis XIV, présider à la fonte des somptueuses orfévreries qu'il avait faites pour Versailles. La mort lui épargna ce supplice. (Paul Mantz). | ||
Les auteurs du XVIIIe siècle ont quelquefois confondu Claude Ballin avec un maître qui porta le même nom et le même prénom, mais qui, en réalité, appartient à une autre école. Ce Ballin, qu'il faudrait appeler Claude Ballin Il, si l'on numérotait les artistes du métal comme on numérote les rois, était le neveu de l'orfèvre de Louis XIV. Fils de son frère Michel, qui était peintre et dont Notre-Dame a possédé un tableau, il naquit à Paris en 1661, et mourut aux galeries du Louvre le 18 mars 1754. Le second Claude a pu être l'élève de son oncle, et il eut de bonne heure une certaine notoriété. Par deux fois, en 1701 et 1702, il fut garde du métier. L'oeuvre qui le rendit célèbre, c'est l'ostensoir, ou, comme on disait alors, « le soleil » qu'il fit en 1708 pour Notre-Dame de Paris. Cette pièce, faite d'argent doré, n'avait pas moins de cinq pieds de haut. Elle était d'une ornementation et d'un symbolisme très compliqués. L'architecte de Cotte le père en avait donné le dessin; le sculpteur Bertrand s'était chargé de faire le modèle en ronde bosse l'orfèvre n'avait eu ici que le rôle de traducteur, mais on jugea que l'exécution révélait une main des plus savantes. Lors du sacre de Louis XV, c'est à Claude Ballin, le neveu, qu'on demanda la couronne royale: il accomplit ce travail avec Rondet, qui, en qualité de joaillier de la cour, eut à monter les pierreries. Ballin n'eut à s'occuper que de l'armature de métal, et il y réussit au gré des connaisseurs, car il fit très légère cette couronne destinée au front d'un enfant. Ballin ne refusa pas d'ailleurs de s'associer au mouvement qui s'était dessiné sous la Régence, et qui entraîna dans une voie nouvelle tous les arts du décor. Ballin le neveu n'eut pas moins de succès dans l'argenterie de table. Il exécuta pour le gouverneur du Milanais (1726) un surtout qui représentait les fêtes de Comus, car il aima toujours à mettre de la mythologie dans ses inventions luxueuses. Des oeuvres également riches lui furent commandées par le roi d'Espagne (1749), et par le marquis de la Enseñada (1751). Ces surtouts de table multipliaient les figures, les animaux et les ornements. Dans celui qu'il fit pour le marquis de la Enseñada, on voyait un Neptune accompagné de tritons et de sirènes, et triomphant sur la mer au milieu de rochers, de roseaux et de coquillages. Ce luxe excessif était bien dans le goût du temps, tel qu'il se précise dans les compositions de Juste-Aurèle Meissonnier. Dans l'intimité de la vie privée, Claude Ballin faisait volontiers l'éloge des choses simples; mais quand il mettait la main à l'oeuvre, il subissait la mode régnante et il donnait dans ce qu'on appelait alors la « rocaille ». (P. M.). | ||
Joël Ballin est un graveur danois, né à Veile (Jutland) le 22 mars 1822. Il a étudié à Copenhague, Leipzig et Paris, où il fut envoyé avec une bourse. Il a obtenu deux médailles au Salon en 1861 et 1864. Il a gravé au burin, à la manière noire et à l'eau-forte. On cite parmi ses planches : l'Immaculée-Conception, la Vierge au rosaire et la Madone de la galerie Esterhazy, d'après Murillo; le Baptême, d'après Knaus; la Jeune fille à la fenêtre, d'après J. Victors; le Retour dans la patrie, Avant l'attaque, Après le combat, la Séparation, d'après Protais, etc. (GE). |
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