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Simon Marius

Simon Marius, de son vrai nom Mayr ou Mayer, est un astronome né à Gunzenhausen (Franconie) en 1570, mort à Anspach le 26 décembre 1624. Disciple de Tycho Brahe et de Kepler, il se rendit à Padoue pour y étudier la médecine (1601) et, de retour chez lui (1604), devint astronome de l'électeur de Brandebourg. Durant son séjour en Italie, il avait écrit une traduction latine du Traité du compas de projection de Galilée, qu'il essaya de faire passer pour un livre original, sous le couvert d'un disciple de l'illustre astronome, Balthasar Capra
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Simon Marius (Mayr).
Simon Marius (1570-1624).

Plus tard, il prétendit avoir observé le premier les satellites de Jupiter, qu'il appela sidera brandenburgica.  Il parle de cette découverte dans son Mundus Jovialis anno 1609 detectus ope perspicilli Belgici, etc., Nuremberg, 1614; et à juger par la date qui s'y trouve (28 décembre 1609), on pourrait croire que Marius a la priorité sur Galilée.  En réalité, la priorité de la découverte ne lui appartient que pour le second satellite; Galilée, qui devait en revendiquer vivement le mérite, avait vu les trois autres vingt-quatre heures avant lui, le 7 janvier 1610. La date indiquée est donc fausse. Marius le reconnaîtra plus tard, en admettant qu'il ne veut porter aucune atteinte aux droits de Galilée. 

Voici ce qu'on lit dans le Mundus Jovialis sur la lunette dont s'était servi Simon Marius-

En 1608, pendant la foire d'automne de Francfort-sur-le-Mein, le général Fuchs de Bienbach, grand amateur de mathématiques, apprit d'un marchand belge qu'on venait d'inventer un instrument qui grossissait les objets en les montrant rapprochés. Le général voulut acheter une de ces lunettes; mais le marchand y mit un prix trop élevé, et le marché ne fut pas conclu. De retour chez lui, à Onolzbach, l'amateur en parla à Marius, et lui dit que l'instrument avait deux verres, l'un concave et l'autre convexe, dont il lui dessina même la figure. Marius se mit dès lors à assortir des verres de cette forme et s'assura de la possibilité de ce qu'on lui avait raconté; mais son oculaire étant trop convexe, il en demanda un autre aux opticiens de Nuremberg, qui ne purent lui fournir ce qu'il désirait. L'été suivant (1609), le général Fuchs reçut de la Belgique une lunette assez bonne, dont il se servit avec Marius pour explorer le ciel.
Ce fut dans la même année de 1609 que Galilée avait, pour la première fois, entendu parler des lunettes belges. 
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Simon Marius : De Mundus Jovialis.
Page de garde du De Mundus jovialis de Simon Marius.

Simon Marius n'a pas eu de chance avec ses découvertes. Des droits sont fort contestables à propos des satellites de Jupiter,  et ensuite une découverte qui ne l'était qu'à moitié, celle de la nébuleuse  (plutôt galaxie) de la ceinture d'Andromède (située près de Eta d'Andromedae), c'est-à-dire de M 31 : 

Le 15 décembre de l'an 1612, j'aperçus, dit-il, une étoile fixe, telle que je n'en avais jamais vu; elle est voisine de la troisième et de la plus boréale de la ceinture d'Andromède. A l'œil nu, elle paraît comme un petit nuage. Avec la lunette on n'y voit aucune étoile; on distingue que des rayons blanchâtres, qui sont plus brillants vers le centre, et la lumière s'affaiblit vers les bords; elle a un quart de degré de diamètre; elle ressemble à une chandelle vue de loin et de nuit dans une lanterne de corne.
Ce fut sans doute la première nébuleuse dont il ait été fait mention dans les annales de l'astronomie européenne, mais Al-Sûfi avait déjà signalé cette nébuleuse, au dixième siècle, dans son Livre des étoiles. (L. Sagnet / F. Hoefer).


En bibliothèque - Simon Marius a publié : Hypotheses de systemate mundi (1596); Tabulae directionum novae (Nuremberg, 1599); Frankischer Kalender oder der Practice (Nuremberg, années 1610 et suiv.); Mundus jovialis anno 1609 detectus ope perspicilli belgici (Nuremberg, 1614, in-4); Beschreibung des kometen von 1618 (Nuremberg, 1619, in-4). Simon Marius a aussi donné une traduction allemande des six premiers livres d'Euclide (Ansbach, 1610, in-fol.). 
 
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