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Les lois des Wisihoths

Les premières lois des Wisigoths  furent promulguées par le roi Euric, dans la seconde moitié du Ve siècle : le travail de ce prince n'est parvenu jusqu'à nous que refondu par ses successeurs. Léovigilde, au siècle suivant, en fit une édition corrigée et amplifiée, que nous ne possédons pas davantage. Pendant le VIIe siècle, Récarède, Gondemar, Sisebut, Sisemand, Chindaswinde et Receswinde rendirent un grand nombre de lois nouvelles (Le droit germanique)

Le code des Wisigoths que nous possédons aujourd'hui est un recueil de toutes ces législations éparses, qui reçut sa forme définitive au VIIIe siècle, puisqu'on y trouve plusieurs dispositions émanées des rois Wamba, Ervige et Égiza. Les lois des Wisigoths furent écrites en latin, et c'est à tort que le jurisconsulte Savigny a pensé qu'on se servait, dans la pratique, d'une traduction faite par les Goths en leur propre langue et qui se serait perdue. Une traduction des lois wisigothiques fut faite en Espagne pendant le XIIIe siècle sous le titre de Fuero juzgo (Forum judicum). Merlin de Douai dit que la loi des Wisigoths est la plus belle et la plus ample des lois barbares; ce fut celle aussi qui conserva le plus longtemps son autorité. 

Elle régit, en effet, les provinces méridionales de la Gaule longtemps après que la puissance des Goths y eut été ruinée; elle régna dans l'Espagne pendant tout le Moyen âge, et elle a servi de base aux législations espagnole et portugaise. Ses auteurs ont visé à l'originalité, à l'élégance, et même à des idées philosophiques; ils ont prétendu tracer des règles exclusives et complètes en déclarant que le jugement royal suppléerait à la loi dans les cas non prévus. 

Le code wisigoth est divisé en 12 livres, chaque livre en titres, et chaque titre en un certain nombre de constitutions, dont chacune est précédée soit du nom du prince qui l'a rendue, soit du mot antiqua qui annonce une règle ancienne et d'origine inconnue. Partout on y reconnaît une imitation du code Théodosien. Le texte a été publié pour la première fois, par Pithou en 1579; l'Académie royale de Madrid en a donné, en 1815, une édition accompagnée de l'ancienne traduction espagnole. On le trouve aussi dans le Corpus juris germanici de Walter.

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