| Saint-Claude est une commune de France, dans le département du Jura, à 48 km au Sud-Est de Lons-le-Saunier, sur les terrasses du Mont-Bayard, au-dessus du confluent de la Bienne et du Tacon; 390 m d'altitude; population : 12.300 habitants. Importante et ancienne fabrication (depuis le Moyen âge) d'objets de tabletterie, et d'ouvrages au tour (cornes, os, écaille, buis, etc.); boites, coffrets, tabatières, mètres et mesures linéaires, dits articles de Saint-Claude. Tailleries de pierres fines et de diamants. Saint-Claude est une des villes de montagne les plus pittoresques de France; étagée sur divers plateaux, elle présente un pont suspendu très hardi, d'une portée de 148 m, jeté sur le Tacon (en 1845), et un pont de pierre sur la Bienne, à 30 m de haut (en 1862). La ville, qui a beaucoup souffert de nombreux incendies (surtout de celui du 19 juin 1799), n'a pas de maisons anciennes; un cyclone du 19 août 1890 l'a ravagée. L'extérieur de la cathédrale Saint-Pierre (bâtie de 1340 à 1726) n'a qu'un intérêt de singularité à cause des échauguettes couronnées de flèches qui flanquent les angles; à l'intérieur, trente-huit superbes stalles à sujets historiés (datant de 1449 à 1465 et duos au Génevois Jean de Vitry) et beau retable. Les célèbres reliques de saint Claude ont été détruites en 1794. Statue de Voltaire (1887), sur la promenade. - Une ancienne vue de Saint-Claude. A l'époque gauloise, la localité portait le nom de Condate; sur les ruines de la bourgade celtique, les frères Romains et Lupicin fondèrent en 430 une communauté religieuse qui prit le nom d'un de ses abbés, et pendant cinq siècles Saint-Oyand-de-Joux. Le nom actuel vient d'un évêque de Besançon (VIIe s.), qui vint mourir en pénitent parmi les moines. Les reliques et les pieux souvenirs attachés à Saint-Claude valurent à l'abbaye d'immenses richesses et une grande influence politique conservée avec les droits de justice jusqu'à la Révolution. L'abbaye fut érigée en évêché en 1742, et les moines conservèrent parmi leurs serfs qu'ils n'avaient pas affranchi la détestable coutume de la main-morte. Voltaire fit en vain une campagne acharnée; Louis XVI et un évêque même de Saint-Claude ne purent rien obtenir des moines qui gagnèrent leur cause, parchemins en main, devant le Parlement de Besançon. La Révolution seule put rendre à la liberté les tenanciers de Saint-Claude. | |