| Échauguette. - Nom donné anciennement à une sentinelle ou garde, faisant le guet à la partie supérieure des tours, courtines et autres ouvrages fortifiés, mais employé généralement, pendant le Moyen âge, pour désigner de petites loges carrées ou cylindriques, le plus souvent construites en encorbellement, munies de mâchicoulis et de meurtrières et destinées aussi bien à abriter des sentinelles qu'à jeter des projectiles sur les assaillants. Les premières échauguettes durent être de bois comme les hourds et provisoires, c.-à-d. seulement posées en temps de guerre aussi n'en est-il resté aucune; mais Viollet le-Duc (Dictionnaire de l'Architecture, passim) donne de nombreux exemples d'échauguettes, construites en pierre ou en bois postérieurement au XIIe siècle, en partie encore existantes de nos jours et empruntées à des châteaux forts, des portes de ville ou même des églises. - Echauguette de l'ancien prieuré de Saint-Martin-des-Champs, à Paris. Ces échauguettes, très diverses quant à leur situation et à leur forme, reflètent assez exactement en petit la physionomie des grands ouvrages militaires de l'époque qui les a vu construire et donnèrent leur nom, pendant la Renaissance à de petites tourelles carrées, rondes ou octogonales, servant de petits cabinets ou de vérandas à l'angle des grandes salles des demeures seigneuriales (Oriel). A une époque plus récente, certains édifices, flèches d'hôtels de ville ou clochers d'église, voient dans les régions du nord de l'Europe, ménager dans leur construction des chambres de guetteurs d'incendie rappelant assez bien les échauguettes des fortifications du Moyen âge. (Charles Lucas). | |