| Rue de l'Abbaye, à Paris (VIe' arrondissement). - Cette rue commence à la rue de l'Échaudé et finit à la rue Bonaparte. L'Abbaye Saint-Germain-des-Prés, supprimée en 1790, devint propriété nationale. Pour faciliter l'aliénation de ce vaste domaine, les administrateurs des biens nationaux firent dresser un plan sur lequel on traça deux rues. La première, partant de la place Saint-Germain-des-Prés, devait se terminer à la rue des Petits-Augustins (partie de la rue Bonaparte au Nord de la rue Jacob). La deuxième, prenant naissance à la rue de l'Echaudé, devait aboutir à la rue Saint-Benoît. Presque tous les actes de vente renfermèrent l'obligation de livrer sans indemnité le terrain nécessaire aux rues projetées. La première reçut son exécution et fut ouverte telle qu'on l'avait tracée sur les plans annexés aux ventes (c'était la rue Saint-Germain-des-Prés, qui correspond aujourd'hui à la partie Sud de la rue Bonaparte); la deuxième, celle qui nous occupe, ne fut percée que jusqu'à sa rencontre avec la rue Saint-Germain-des-Prés. On lui donna d'abord le nom de rue de la Paix, puis celui de rue de l'Abbaye. - Le Palais abbatial, rue de l'Abbaye, à Paris. (© Photos : Serge Jodra, 2010). Une décision ministérielle du 9 floréal an IX, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 9,74 m. Cette largeur fut maintenue par une ordonnance royale du 29 avril 1839, qui autorisait le prolongement de la rue de l'Abbaye jusqu'à la rue Saint-Benoît. Toutefois, cette disposition ne put être exécutée qu'après que la ville de Paris ait été autorisée à acquérir les immeubles ou portions d'immeubles qui n'étaient pas grevés de la servitude de livrer sans indemnité le terrain nécessaire à ce prolongement. Il a été ouvert depuis, c'est la rue Guillaume-Apollinaire. Au n°5 de la rue de l'Abbaye se trouve le Palais abbatial. Il a été construit en 1586 pour le cardinal de Bourbon, chef des Ligueurs et abbé commandataire de Saint-Germain-des-Prés, ce palais est vraisemblablement dû à l'architecte Guillaume Marchant, auteur du plan et directeur des travaux. Deuxième construction en brique et pierre de Paris après l'hôtel Scipion, il préfigure le style Louis XIII. Un siècle plus tard (1699), Guillaume Egon, cardinal landgrave de Fürstenberg, abbé de Saint-Germain, entreprend la rénovation du bâtiment qui menace ruine. Le sculpteur Pradier y eut son atelier. Restauré en 1977 par Yves Boiret, cet édifice important, le seul à être conservé entier, délivré des ajouts qui le défiguraient, témoigne de la splendeur de l'abbaye. Il abrite divers établissements rattachés à l'Institut catholique. (L./ Infos : Ville de Paris). | |