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Boulevard du Temple, à Paris. - Ce boulevard qui sépare les IIIe et XIe arrondissement, commence à la place Pasdeloup, dans le prolongement du boulevard des Filles-du-Calvaire se termine à la place de la République. Il a été planté en 1668 et achevé en 1705. En 1862 la construction de la place de la République a fait disparaître une partie intéressante de ce boulevard, qui était auparavant le centre des théâtres, des distractions et des jeux : on l'appelait le boulevard du Crime, à cause des nombreux drames qui s'y jouaient chaque soir. - Le boulevard du Temple et ses théâtres, par Adolphe Potemont (XIXe s.). Ci-dessous : extrait du plan annexé aux Théâtres du boulevard du Crime, par Henri Beaulieu. Sur le côté droit du boulevard, en le remontant, on rencontrait : le Cabinet des figures de cire de Curtius (qui fut le grand-père de Ledru-Rollin), le théâtre d'Audinot, le rival de Nicolet, les Variétés-Amusantes qui avaient été construites en 1777 par Tissier sous le nom de Petit-Lazari. Après un incendie, ce théâtre devint un café-concert avec marionnettes jusqu'en 1830 et on construisit en 1838 une nouvelle salle qui garda le nom de Petit-Lazari. C'était le plus petit théâtre de Paris. On voyait ensuite le théâtre des Délassements-Comiques c'était l'ancien théâtre des Associés qui devint, en 1790, le Théâtre Patriotique du sieur Sallé, puis café d'Apollon. Mme Saqui acheta ce théâtre en 1816 et le vendit après 1830 à M. Roux Dorsay et le théâtre, qui s'appelait Spectacle des Acrobates de Mme Saqui, devint le théâtre Dorsay. Il fut démoli en 1841 et reconstruit sous le nom de théâtre des Délassements-Comiques. A la suite venaient les Funambules qui dataient de 1815, puis le théâtre de la Gaîté. Ce théâtre avait été fondé en 1760 par Nicolet qui y exhibait son singe, et fut appelé le Spectacle des Grands Danseurs du roi : en 1792 il devint théâtre de la Gaîté. Démoli, il fut reconstruit en 1808 par Peyre et de nouveau détruit par un incendie en 1835, il fut reconstruit. Le théâtre de la Gaîté était sur l'emplacement de la maison formant l'angle droit du boulevard Voltaire. C'est là que s'éleva en 1871 la barricade où fut tué Delescluze. On rencontrait aussi le vieil Ambigu qui, incendié en 1827, fut remplacé par un panorama dramatique qui dura deux ans environ. A l'angle du faubourg du Temple et de l'ancienne rue des Fossés-du-Temple était le café Hainsselin, etc. Il est impossible ici d'écrire l'histoire de tous les lieux de plaisir qui rendirent fameux ce boulevard. Citons encore pour mémoire seulement : le théâtre des Jeunes-Troubadours, les ombres chinoises de Hurpin, le théâtre de la Malaga, le café Chinois, le théâtre des Pygmées, les Automates de Thevenelin, le café Yon, etc. Tous les théâtres fermèrent en 1862 et on mit à exécution le plan Haussmann. De l'ancien rang des théâtres, il ne reste actuellement que les maisons portant les numéros : 48, 46, 44, 42. Gustave Flaubert habita le boulevard du Temple. |
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