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La
Paz, bien qu'elle ne soit pas la capitale constitutionnelle de la Bolivie
(ce titre revenant à Sucre), est le siège
du gouvernement bolivien et la ville la plus importante sur les plans politique,
administratif et économique. Elle est située dans l'ouest de la Bolivie,
dans la cordillère des Andes, et repose dans une profonde vallée creusée
par la rivière Choqueyapu. La ville se trouve à des altitudes allant
de 3200 mètres dans ses quartiers les plus bas à 4100 mètres dans les
hauteurs d'El Alto, une ville adjacente qui fait Ă©galement partie de l'aire
métropolitaine de La Paz. Les montagnes environnantes, comme l'Illimani
(à plus de 6400 mètres), offrent un cadre spectaculaire. Le climat est
de type alpin, caractérisé par des températures fraîches toute l'année,
et des variations de température marquées entre le jour et la nuit. La
Paz connaît une saison des pluies de novembre à mars et une saison sèche
de mai Ă septembre. La topographie de la ville explique que les quartiers
situés à des altitudes plus basses bénéficient de températuressensibmeùent
plus modérées que ceux situés plus en hauteur.
La culture
andine est omniprésente à La paz, avec des marchés traditionnels,
comme le marché des sorcières (Mercado de las Brujas), où l'on peut
acheter des objets religieux et médicinaux indigènes. La ville est aussi
un centre d'arts vivants, avec des festivals de danse, de musique et de
théâtre. La ville abrite aussi de nombreux musées, tels que le Musée
national d'ethnographie et de folklore, qui préservent l'histoire et la
culture bolivienne. La Paz est devenue une destination touristique prisée,
grâce à sa géographie spectaculaire, son riche patrimoine culturel et
son architecture coloniale. Le réseau de téléphériques urbains Mi Teleférico,
inauguré en 2014, est le plus vaste du monde et a transformé la mobilité
urbaine,. Il relie La Paz à El Alto et facilite les déplacements dans
cette région montagneuse.
Histoire
de La Paz.
Avant l'arrivée
des Espagnols, la région de La Paz était habitée par des populations
amérindiennes, en particulier les Aymaras. Ces populations étaient bien
Ă©tablies dans les Andes et faisaient partie de la culture Tiwanaku (Tiahuanaco),
une civilisation ancienne qui prospéra autour du lac Titicaca,
au nord-ouest de l'actuelle La Paz, il y a plus de mille ans. Les ruines
de Tiwanaku, situées non loin de La Paz, sont témoins de la grandeur
de cette civilisation précolombienne. La Paz fut fondée en 1548 par
Alonso de Mendoza, qui lui donna initialement le nom de Nuestra Señora
de La Paz (Notre-Dame de la Paix) pour commémorer la fin des conflits
internes en Espagne entre les factions
royalistes et rebelles.
La ville se développa
dans une vallée étroite, offrant une certaine protection contre les intempéries
et les attaques potentielles, mais elle n'atteignit pas le mĂŞme niveau
de richesse que les villes minières de Potosà et Sucre. Bien que La Paz
ne soit pas une ville minière majeure comme PotosĂ, elle devint un important
centre commercial et de transport dans la région andine, reliant les régions
riches en minerais aux villes de l'ouest et au Pérou. La ville bénéficia
de son emplacement stratégique sur les routes commerciales, permettant
l'acheminement de l'argent et d'autres ressources de la région vers la
côte pacifique. En 1809, la ville fut le théâtre de l'un des premiers
soulèvements contre l'autorité espagnole, un événement qui marqua le
début des guerres d'indépendance en Amérique du Sud. Cet épisode est
commémoré comme le "Premier Cri de la Liberté" et est célébré chaque
année en Bolivie. En 1825, la Bolivie obtint finalement son indépendance
de l'Espagne.
Après l'indépendance,
La Paz continua de croître en tant que pôle commercial et politique.
Cependant, le XIXe siècle fut marqué
par des périodes d'instabilité politique et des conflits, comme la guerre
du Pacifique (1879-1884), qui opposa la Bolivie et le PĂ©rou
au Chili. La Bolivie perdit son accès Ă
l'océan Pacifique
à l'issue de ce conflit, ce qui affecta son économie et sa position stratégique
dans la région. La Paz devint progressivement le siège de facto du gouvernement
bolivien au XXe siècle, abritant les branches
exécutive et législative du pays. |
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