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Le
Ladakh
est une région située dans le nord de l'Inde,
dans l'Himalaya
occidental. Depuis octobre 2019, il est un territoire de l'Union de l'Inde,
séparé de l'État du Jammu-et-Cachemire. Le Ladakh est une région montagneuse,
encadrée par deux grandes chaînes de montagnes : l'Himalaya au sud et
le Karakoram
au nord.
Les altitudes varient
généralement entre 2500 mètres et 7500 mètres au-dessus du niveau de
la mer. La vallée de l'Indus,
qui traverse la région, est le coeur historique et culturel du Ladakh.
Le lac Pangong et le lac Tso Moriri sont des lacs salés qui se signalent
par leurs paysages spectaculaires. Population : environ 274 000 habitants.
Le Ladakh a un climat
de haute montagne désertique avec des étés courts et frais et des hivers
extrêmement froids. Les températures hivernales peuvent descendre en
dessous de -30 °C. Les précipitations y sont rares en raison de la barrière
de l'Himalaya qui bloque la mousson. Le Ladakh est vulnérable au changement
climatique, qui entraîne une diminution des glaciers et des ressources
en eau. Des initiatives locales visent Ă promouvoir l'agriculture durable
et à protéger la biodiversité unique de la région. La faune comprend
des espèces rares comme le léopard des neiges, le kiang ( = âne sauvage
tibĂ©tain) et divers oiseaux migrateurs. La vĂ©gĂ©tation est adaptĂ©e Ă
l'aridité et comprend principalement des arbustes et des herbes résistantes
au froid.
Le Ladakh est peu
peuplé, avec une densité très faible. La population est principalement
composée de Ladakhis, qui parlent le ladakhi, un dialecte tibétain. Les
Baltis, qui parlent le balti, une langue dravidienne, vivent dans la partie
nord-ouest du Ladakh. Les habitants sont majoritairement des Bouddhistes
tibétains et des Musulmans chiites, notamment les Balti. Leh et Kargil
sont les deux principales villes et les capitales des deux districts principaux
de cette région, qui reste très isolée, malgré des efforts pour améliorer
les routes et les communications. L'aéroport de Leh est un point d'accès
important, d'autant que le tourisme est une source majeure de revenus.
L'agriculture est limitée en raison du climat rigoureux. Les cultures
principales sont l'orge, le seigle et certains légumes comme le chou et
les carottes. L'élevage de yaks et de moutons est une activité importante
pour les habitants.
• Leh
(ou LĂŞ en ladakhi) est
la capitale du district de Leh et se trouve à une altitude de 3500 mètres,
dans la partie orientale du Ladakh. Population : environ 30 000 habitants.
La ville a été un important carrefour commercial sur la
Route
de la Soie. Elle Ă©tait Ă©galement un point de passage crucial pour
les pèlerins tibétains en route vers les lieux saints de l'Himalaya.
La ville est connue pour ses monastères bouddhistes, tels que le monastère
de Thikse (ou Thiksey), le monastère de Hemis, le monastère de
Likir ( peintures murales et ses statues anciennes), ainsi que pour le
palais de Leh, qui ressemble à un château médiéval et offre une vue
imprenable sur la vallée. Leh est un point de départ populaire pour les
randonnées et les expéditions dans le Ladakh, comme le Pangong Tso et
le la vallée de la Nubra.
• Kargil (Karzil
en ladakhi) est la deuxième plus grande ville du Ladakh et se trouve Ă
une altitude de 2676 mètres. Population : environ 20 000 habitants. Kargil
a également une longue histoire commerciale et a été un point de transit
pour les commerçants et les pèlerins. La ville est habitée par une population
diversifiée, comprenant des musulmans chiites, des Baltis, et d'autres
groupes ethniques. Elle abrite également des monastères bouddhistes comme
le monastère de Mulbekh et est également un point de passage pour les
voyageurs en route vers Zanskar. Le district de Kargil est bordé par le
Tibet au nord et l'est, et par le Jammu et du Cachemire au sud et Ă l'ouest.
Ce district est se signale par son climat aride et ses vastes Ă©tendues
désertiques. Il est également célèbre pour ses montagnes rocheuses
spectaculaires et ses sites historiques comme l'ancien monastère de Lamayuru.
L'économie est principalement basée sur l'agriculture, l'élevage et
le commerce. Ce district est divisé en plusieurs sous-régions, notamment
la vallée de Suru et la vallée de Drass, connue
comme le "porte d'hiver" vers le Ladakh en raison de son col de montagne
accessible mĂŞme en hiver.
En 2019, le gouvernement
indien a créé deux nouveaux districts dans le Ladakh :
• Le Nubra
(chef-lieu : Diskit; environ 30 000
habitants). - Ce district, ancienne sous-région
du district de Leh, est situé au nord de Leh et est connu pour ses paysages
naturels, tels que les dunes de sable de Hunder ( champs de sable mobiles)
et le lac de Tso Moriri. le Nubra se recommande Ă©galement pour ses villages
traditionnels et ses monastères bouddhistes.
Le monastère de Diskit, l'un des plus grands du Ladakh, est
une visite incontournable
pour ceux qui s'intéressent au bouddhisme.
• Le Zanskar
(chef-lieu : Padum; environ 14,000
habitants). - Ce district est situé
au sud de Kargil, dont il a été détaché, et est connu pour ses paysages
naturels spectaculaires, tels que les gorges de la rivière Zanskar et
le lac de Tso Kar, et des sommets qui
dépassent souvent les 6000 mètres. Le
Zanskar est également célèbre pour ses villages traditionnels et ses
monastères bouddhistes. Le Zanskar
est peu peuplé, avec une population principalement composée de Tibétains.
Les habitants vivent de l'agriculture, de l'Ă©levage et, dans une moindre
mesure, du tourisme. Les langues parlées incluent le Zanskari, un dialecte
du Ladakhi, et le Ladakhi standard. L'anglais et l'hindi sont Ă©galement
compris par certains habitants. Le district est largement dominé
par le bouddhisme tibétain, avec de nombreuses gompas (monastères)
répartis dans la région, tels que Karsha et Stakna. Les habitants
célèbrent des festivals bouddhistes tels que le Losar (Nouvel an tibétain)
et d'autres traditions culturelles propres à la région. Le Zanskar est
une des régions les plus isolées de l'Inde, avec des routes difficiles
d'accès, en particulier pendant l'hiver. Pendant cette saisons, lorsque
les routes sont bloquées par la neige, les habitants et les touristes
empruntent le Chadar Trek, un itinéraire sur la surface gelée
de la rivière Zanskar. C'est l'une des expéditions de trekking les plus
dangereuses et spéciales au monde.
Histoire du Ladakh.
Les premières traces
de peuplement remontent au NĂ©olithique,
comme en témoignent des pétroglyphes trouvés dans la région. Le Ladakh
a été influencé par les cultures tibétaines, indiennes et perses en
raison de sa position sur les routes commerciales entre la Chine,
l'Inde et l'Asie centrale. La région adopte ainsi le bouddhisme
au VIIe siècle, en grande partie sous
l'influence du Tibet.
Ce processus est renforcé par l'établissement de monastères comme
ceux de Hemis, Thiksey et Lamayuru. La région devient alors un centre
important du bouddhisme tantrique tibétain.
Le Ladakh est unifié
sous la dynastie Namgyal au début du XVIe
siècle. Cette période marque l'apogée de son influence culturelle
et politique. Les rois du Ladakh soutiennent le commerce et la construction
de monastères tout en résistant à diverses invasions, notamment des
armées mogholes et tibétaines. En 1679-1684, en particulier, le Ladakh
subit une invasion des Tibétains et des forces mogholes, qui impose le
traité de Tingmosgang, plaçant la région sous une influence tibéto-moghole.
En 1834, le royaume du Ladakh est annexé par le général Zorawar Singh,
un commandant de l'État Dogra du Jammu, qui fait partie de l'Empire sikh.
Après la défaite des Sikhs face aux Britanniques, le Ladakh est intégré
au Jammu-et-Cachemire sous l'autorité des Dogras.
Après l'indépendance
de l'Inde en 1947, le Ladakh devient une partie de l'État de Jammu-et-Cachemire.
La région est directement impliquée dans les conflits indo-pakistanais
et indo-chinois. En 1962, la Chine occupe une partie du Ladakh, appelée
Aksai Chin, une région que l'Inde continue de revendiquer. Le Ladakh
a aussi été une zone de combats majeurs, notamment à Kargil en 1999.
En 2019, le gouvernement indien divise l'État du Jammu-et-Cachemire, créant
le territoire de l'Union du Ladakh, administré directement par le gouvernement
central. Cette décision, bien accueillie par la population bouddhiste
ladakhie, a également généré des tensions, notamment parmi les populations
musulmanes. |
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