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Jorge
Mario'
Vargas
Llosa est un écrivain, essayiste et homme politique péruvien, né
le 28 mars 1936 à Arequipa (Pérou). Considéré
comme l'un des plus grands romanciers de la littérature hispanique contemporaine,
il a reçu le prix Nobel de littérature en 2010 pour son œuvre, qui aborde
des thèmes tels que la politique, l'identité et la condition humaine.
Parmi ses romans les plus célèbres figurent La Ville et les chiens
(La ciudad y los perros), Conversation à la Cathédrale
(Conversación en la Catedral), La Guerre de la fin du monde
(La guerra del fin del mundo).
Son père, un ingénieur,
et sa mère, une institutrice, se séparent lorsqu'il est jeune. Il passe
une partie de son enfance à Lima, où il découvre
la littérature à travers les livres de la bibliothèque de sa mère.
Il s'inscrit à l'université nationale de San Marcos, où il étudie la
littérature et le droit. À cette époque, il commence à écrire des
essais et des articles pour des journaux locaux. Son engagement politique
se développe, notamment à travers son opposition à la dictature de Manuel
A. Odría.
Il fait ses débuts
littéraires en 1963 avec le roman La Ville et les chiens
(La ciudad y los perros), qui dépeint la vie des cadets dans une école
militaire péruvienne. Il aborde les thèmes de la violence intitutionnelle,
de l'aliénation, de la masculinité et de l'oppression sociale, et utilise
une narration non linéaire pour mettre en lumière les contradictions
de la société péruvienne. Ce livre cause une polémique au Pérou à
sa sortie, mais lui confère une réputation internationale. Une
vingtaine d'autres romans suivront. Citons :
• La
maison verte (La casa verde, 1966). - Ce roman est complexe
en termes de narration et de structure. Il raconte des histoires
parallèles se déroulant à différents moments et dans différents lieux,
notamment dans une petite ville du désert et une maison close en Amazonie.
Il traite de la sexualité, de la politique, de l'isolement, de la corruption,
de la lutte pour la survie et des mythes dans le contexte péruvien.
• Conversation
à la cathédrale (Conversación en la Catedral) (1969). -
Ce roman est considéré comme l'une de ses oeuvres les plus ambitieuses.
Il s'agit d'une critique de la société péruvienne des années 1950,
sous la dictature de Manuel A. Odría. À travers la conversation entre
deux personnages, Santiago et Ambrosio, Vargas Llosa offre un panorama
de la corruption politique et morale de l'époque.
• Pantaleón
et les visiteuses (Pantaleón y las visitadoras) (1973). - Cette
oeuvre, plus légère que les précédentes, est une satire sur l'armée
et la bureaucratie. Elle raconte l'histoire de Pantaleón Pantoja, un capitaine
de l'armée chargé d'organiser un service de prostituées pour les soldats
stationnés dans la jungle péruvienne.
• La Guerre
de la fin du monde (La guerra del fin del mundo) (1981). - Inspiré
de la guerre de Canudos au Brésil à la
fin du XIXe siècle, ce roman historique
raconte la lutte entre le gouvernement brésilien et une communauté religieuse
rebelle. C'est une réflexion sur la violence, le fanatisme religieux et
les bouleversements sociaux.
• L'Éloge de
la marâtre (Elogio de la madrastra) (1988). - Ce court roman
est un mélange de fiction érotique et de réflexion sur l'art et la morale.
Il raconte la relation trouble entre un jeune garçon et sa belle-mère,
dans un style plus intimiste.
• Les Cahiers
de don Rigoberto (Los cuadernos de don Rigoberto) (1997). -
Suite
d'Éloge de la marâtre, ce roman continue de parcourir les thèmes
de l'érotisme, du fantasme et de l'art à travers le personnage de Don
Rigoberto, qui se réfugie dans son imaginaire pour fuir la banalité de
la vie quotidienne.
• La Fête au
Bouc (La Fiesta del Chivo, 2000). Ce roman raconte la fin de
la dictature de Rafael Trujillo en République
dominicaine.
• Le Paradis
- un peu plus loin (El paraíso en la otra esquina) (2003).
- Ce roman juxtapose deux vies : celle de Flora
Tristan, une militante
féministe et socialiste
française du XIXe siècle, et celle de
son petit-fils, le peintre Paul Gauguin. Il traite
de leurs quêtes respectives pour un idéal de justice et de liberté,
avec des visions contrastées de ce qu'est le "paradis".
• Le Rêve du
Celte (El sueño del celta) (2010). - C'est une biographie romancée
de Roger Casement, un diplomate irlandais qui a dénoncé les abus coloniaux
en Afrique et en Amazonie avant de devenir
un fervent partisan de la cause irlandaise. Vargas Llosa y réfléchit
sur les questions d'impérialisme, de justice et de liberté.
• Temps Sauvages
(Tiempos recios) (2019). - Ce roman aborde les coulisses du coup
d'État au Guatemala en 1954, soutenu
par la CIA, qui a renversé le président démocratiquement élu Jacobo
Árbenz. C'est une réflexion sur la manipulation politique, les mensonges
historiques et l'influence étrangère sur les démocraties latino-américaines.
Mario Vargas Llosa a
également écrit des contes, des essais et des mémoires (en particulier,
Un
demi-siècle avec Borges (Medio siglo con Borges, 2004), réflexion
personnelle et intellectuelle sur la vie littéraire de Vargas Llosa, ses
rencontres avec d'autres auteurs, et notamment sa relation avec l'écrivain
argentin Jorge Luis Borges) et des pièces de
théâtre. En plus de sa carrière littéraire, Vargas Llosa est un intellectuel
engagé. Il se prononce pour la démocratie et les droits
humains et critique les régimes autoritaires en Amérique latine.
Il est également un fervent défenseur du libre marché et de la démocratie
libérale, ce qui lui vaut parfois d'être controversé parmi certains
cercles de gauche. En 1990, il se présente à l'élection présidentielle
péruvienne comme candidat d'une coalition de droite. Bien qu'il ne remporte
pas l'élection, sa campagne renforce son image d'homme de lettres engagé. |
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