| Théodoret, évêque de Cyrus ou Cyrrhus, dans la province d'Euphratensis, né à Antioche, vers la fin du IVe siècle, en des années diversement rapportées entre 386 et 393. La date de sa mort est aussi diversement conjecturée : 453, 457, 458. On a dit de lui qu'il fut le personnage le plus complet, le plus vénérable et le plus aimable de l'Église grecque : grand et saint évêque, habile écrivain, théologien instruit et ingénieux, historien sincère et savant, prédicateur éloquent, pasteur sympathique et dévoué. Ses parents étaient riches et de haute condition. Sa mère, qui avait été longtemps stérile, promit de consacrer au Seigneur l'enfant qui lui serait donné. On l'appela Theodôrètos, c.-à-d. présent du Seigneur. Son enfance fut entourée des soins les plus assidus de la dévotion et de l'affection. Les renseignements précis manquent sur l'instruction qu'il reçut en sa jeunesse ; mais ses écrits l'indiquent; montrant un esprit diligemment cultivé, familier avec les orateurs et les poètes anciens, versé dans la connaissance de la Bible, du grec, du syriaque et de l'hébreu. Son principal maître fut Théodore de Mopsueste, l'éminent interprète. Théodoret était âgé d'environ vingt-trois ans, lorsque ses parents moururent. Il se mit aussitôt en mesure de distribuer leur héritage aux pauvres; puis il se retira en un monastère situé dans le village de Nicerte, à 3 milles d'Apamée, à 75 milles environ d'Antioche. Sept années après, il fut appelé au siège épiscopal de Cyrrhus. Ce diocèse contenait un grand nombre de monastères des deux sexes et, par un contraste qui semble étrange aujourd'hui, mais qui était assez fréquent alors, beaucoup d'hérétiques de sectes fort diverses, très attachés à leurs vues, beaucoup de païens aussi. La constance et la bienveillance de Théodoret accomplirent avec succès, parmi ces adversaires aigris par les vexations et les persécutions, une oeuvre difficile d'apaisement et de conversion. En 430, Théodoret prit parti, avec Jean, patriarche d'Antioche, pour Nestorius, attaqué par Cyrille, évêque d'Alexandrie, et par Célestin, évêque de Rome; il composa une réfutation des Anathèmes de Cyrile. Au concile d'Éphèse (431), il vote, avec la minorité, la condamnation et la déposition de Cyrille. Il fut condamné et déposé au concile surnommé le Brigandage d'Ephèse (449), dominé par Dioscore, successeur de Cyrille. Il fut rétabli en la huitième session du concile de Chalcédoine (451), mais après avoir répété l'anathème contre Nestorius, parce qu'il avait été accusé de nestorianisme. Il est impossible d'indiquer, d'après des documents précis, comment Théodoret passa les dernières années de sa vie. Parmi les historiens qui se sont occupés de ce point, les uns disent qu'il reprit toutes ses fonctions épiscopales; les autres, qu'il délégua à l'exercice de ses fonctions Hypatius, un de ses chorévêques, et qu'il se retira à Apamée dans un monastère, ou il s'occupa de travaux littéraires. Il a laissé de nombreux écrits. (E.-H. Vollet). | |