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Les populations autochtones d'Amérique du Sud
Les populations autochtones de Patagonie
Les populations autochtones de Patagonie sont composées de plusieurs groupes ethniques distincts, avec des langues, des cultures et des histoires interconnectées mais aussi divergentes. Les principaux groupes les Tehuelches et les Puelches, au Nord, les Hets, et au Sud, les Selknams et les Yahgans. (Nous mettront ici à part les les Mapuches, que l'on peut rencontrer aussi en Patagonie, mais qu'il convient de ranger parmi les Araucans, un groupe de populations plus septentrional). Ces populations sont présentes dans cette région depuis environ 10.000 ans. La plupart ont subi une dépopulation massive due aux maladies introduites par les Européens, la colonisation, aux conflits armés et à l'assimilation forcée. Aujourd'hui, ils luttent pour la reconnaissance de leurs droits, la préservation de leur culture et de leur langue, ainsi que la récupération de leurs terres ancestrales. Les efforts de revitalisation linguistique sont en cours pour certains groupes, mais beaucoup de langues sont gravement menacées ou déjà éteintes.
• Le mythe des Patagons. - Les peuples autochtones réels de la Patagonie ont d'abord été connus en Europe sous le nom de Patagons, un terme qui, à l'origine, désigne plutôt un peuple mythique de géants censés habiter la région de la Patagonie, et qui a été popularisé par les récits de voyageurs européens à partir du XVIe siècle. Le mot Patagon, qui dérive apparemment de patagón, un mot espagnol qui signifie "grands pieds", apparaît pour la première fois en 1520 dans les récits des membres de l'expédition de Ferdinand Magellan. Ces derniers affirment avoir rencontré des individus de grande taille lors de leur exploration de la Patagonie. Ce nom pourrait avoir été inspiré par la taille des empreintes laissées par les chaussures des autochtones (fabriquées en peaux de guanaco) ou simplement par leur stature impressionnante. Selon le chroniqueur Antonio Pigafetta, qui accompagnait Magellan, les marins rencontrèrent des hommes mesurant environ 2 mètres, qu'ils décrivirent comme des géants. Ces récits furent exagérés au fil du temps. Les Européens firent un échange culturel avec ces habitants, leur offrant des objets en échange de peaux et d'informations. Ils nommèrent cette région Patagonie, en référence à ces rencontres. Après Magellan, d'autres explorateurs, comme Francis Drake et Thomas Cavendish, rapportèrent des histoires similaires. Cependant, ces récits furent souvent embellis et mêlés à des légendes. Les "géants" que Magellan aurait rencontrés étaient probablement les Tehuelches. Ceux-ci étaient effectivement plus grands que la moyenne des Européens de l'époque, mesurant environ 1,80 m à 1,90 m. Cela contraste avec la taille moyenne des Européens au XVIe siècle, qui était souvent inférieure à 1,60 m. Ils portaient des vêtements en peaux de guanaco et utilisaient des arcs, ce qui devait leur donnet une allure impressionnante. Les récits de géants patagons ont inspiré des écrivains et des artistes européens. Ces histoires alimentèrent les légendes des peuples inconnus des Terres Australes. L'idée des Patagons géants s'est perpétuée dans les cartes et récits de voyage jusqu'au XIXe siècle.
Les Tehuelches.
Les Tehuelches habitaient traditionnellement les vastes plaines, plateaux et montagnes de la Patagonie, une région située dans le sud de l'Argentine et du Chili. Leur nom vient du terme mapuche che, qui signifie "peuple", et de tehuel, qui désigne un groupe autochtone particulier (autrement dit, Tehuelche signifie : le peuple Tehuel). Leur territoire s'étendait sur toute la Patagonie, de la région du Río Negro au nord jusqu'au détroit de Magellan au sud. Ils étaient divisés en groupes selon la région qu'ils occupaient, par exemple les Günün-a-Küna (Tehuelches du nord) et les Aónikenk (Tehuelches du sud).

Culture matérielle.
Les Tehuelches étaient des nomades qui vivaient principalement de la chasse et de la cueillette. Ils chassaient des animaux comme le guanaco, le nandou (rhea) et parfois le puma. Ils utilisaient des outils comme les bolas (boulets attachés par des cordes) pour capturer les proies. Leur alimentation était composée de viande, de racines, de baies et d'autres plantes locales.

Organisation sociale.
Ils vivaient en petits groupes familiaux et suivaient un chef (ou cacique), souvent choisi pour ses compétences de chasse et de leadership. Les relations entre les groupes étaient basées sur des alliances et des échanges, bien que des conflits aient parfois eu lieu avec d'autres peuples.

Les Tehuelches construisaient des abris temporaires appelés toldos par les Espagnols, faits de peaux de guanaco tendues sur des cadres en bois.

Ils avaient une riche tradition religieuse et croyaient en un monde habité par des esprits. Leur cosmologie était liée à la nature et aux cycles de la vie. Le chaman ou chaman-guerrier jouait un rôle important dans les rituels et les guérisons.

Ils parlaient différentes langues, dont le tehuelche méridional (aonikenk) et d'autres langues aujourd'hui éteintes. Ces langues étaient différentes mais appartenaient à une même famille linguistique.

Contacts avec les Européens.
Les Européens, comme Ferdinand Magellan en 1520, ont été parmi les premiers à décrire les Tehuelches. Ils furent impressionnés par leur grande taille (d'où, on l'a dit, le mythe des "géants de Patagonie"). La colonisation espagnole, suivie par l'expansion des États modernes d'Argentine et du Chili au XIXe siècle, a profondément perturbé leur mode de vie. Ils ont souffert de maladies introduites par les Européens, de la perte de leur territoire et des campagnes militaires, comme la Campagne du désert en Argentine (1870-1884), qui visait à soumettre les populations autochtones.
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La Campagne du désert

La Campagne du désert (1879-1884) est une opération militaire génocidaire menée par le gouvernement argentin sous la présidence de Julio Argentino Roca, visant à soumettre militairement les populations indigènes de la Pampa et de la Patagonie et à étendre le contrôle de l'État sur ces vastes territoires. Elle est considérée comme un événement fondateur de l'Argentine moderne, mais aussi comme une période de violence et de destruction pour les populations autochtones.

A la fin du XIXe siècle, l'Argentine connait une forte croissance économique, principalement liée à l'exportation de produits agricoles. L'expansion vers l'ouest, jusque-là occupé par les populations autochtones, est vue comme nécessaire pour accéder à de nouvelles terres cultivables et pour étendre le marché intérieur. Des tensions persistent entre les factions politiques argentines, et le contrôle du territoire de la Pampa et de la Patagonie est un enjeu politique majeur. Roca, un militaire ambitieux, utilise la "question indigène" pour renforcer sa position politique. Les populations autochtones, comme les Mapuches et les Tehuelches, sont perçues comme un obstacle à l'expansion et à la "civilisation". Une idéologie raciste et assimilationniste justifie donc la campagne de conquête.

Roca adopte une stratégie militaire offensive et agressive, utilisant des unités militaires mobiles et bien équipées pour attaquer les populations indigènes, souvent par surprise. L'utilisation de la cavalerie est cruciale. La campagne est marquée par de nombreuses violences contre les populations autochtones, incluant des massacres et des déplacements forcés. Les objectifs sont non seulement la soumission militaire, mais aussi l'éradication physique et culturelle des populations indigènes. Malgré la supériorité militaire de l'armée argentine, les populations autochtones, souvent organisée en petites unités mobiles et tactiquement habiles, opposent une résistance farouche. La campagne du désert aboutit à l'annexion de vastes territoires à l'État argentin et ouvre la voie à l'exploitation agricole et à l'élevage extensif.

La campagne du désert a eu un impact dévastateur sur les populations autochtones. Elle a entraîné ne diminution drastique de leur population, la perte de leurs terres ancestrales, la destruction de leur culture et de leurs modes de vie traditionnels et l'extinction de plusieurs langues. La campagne contribua à légitimer l'usage de la violence d'État contre les populations indigènes, posant les bases pour des politiques assimilationnistes et discriminatoires qui perdurent encore aujourd'hui, même s'il y a une prise de conscience croissante des atrocités commises durant la campagne du désert, et que des efforts sont faits pour rendre justice aux victimes et pour réécrire l'histoire en rendant justice aux faits.

Le nombre de Tehuelches a considérablement diminué en raison des politiques coloniales et post-coloniales. Aujourd'hui, leurs descendants vivent principalement en Argentine, dans les provinces de Santa Cruz et Chubut, ainsi qu'au Chili. Bien que beaucoup de leurs traditions aient disparu, des efforts sont faits pour préserver leur patrimoine. Certaines populations Tehuelches participent activement à la revendication de droits territoriaux et culturels. En Argentine et au Chili, les Tehuelches sont reconnus comme un groupe autochtone et participent à des programmes de revitalisation culturelle.

Les Puelches.
Les Puelches, dont le nom signifie "peuple de l'Est" en langue mapuche (puel = est, che = peuple),  vivaient dans les régions de la Pampa et des contreforts des Andes orientales, dans ce qui est aujourd'hui l'Argentine. Ce terme désigne en fait plusieurs groupes groupes ethniques nomades de la Pampa et du nord de la Patagonie, partageant des traits culturels et linguistiques similaires, regroupés sous une même étiquette, mais ne formant pas une entité ethnique homogène. Les Puelches étaient des peuples autochtones ayant une culture distincte avant l'arrivée des Mapuches et des Européens. 

Culture matérielle.
Comme les Tehuelches, les Puelches étaient semi-nomades, suivant les ressources naturelles et les migrations animales. Ils dépendaient de la chasse pour se nourrir, avec une préférence pour le guanaco, le cerf des pampas et le nandou. La cueillette de racines, de fruits et de graines complétait leur alimentation. Après l'arrivée des Européens, le cheval, introduit par les colons espagnols, a révolutionné leur mode de vie et a facilité leur chasse.

Organisation sociale.
Ils vivaient en petits groupes familiaux ou tribus, chacun dirigé par un chef ou un conseil de sages. L'organisation était relativement égalitaire, bien qu'elle accorde une importance particulière aux compétences pratiques comme la chasse ou la connaissance des cycles naturels.

Comme les utres populations autochtones de la région, les Puelches avaient une vision du monde profondément liée à la nature et aux esprits. Ils pratiquaient des rituels liés aux saisons, à la chasse et aux cycles de la vie.

Il n'existait pas une seule langue puelche. Les langues parlées appartenaient à la famille chon, mais étaient constituées de différents dialectes et variantes

Relations avec d'autres peuples.
Les Puelches ont eu des contacts avec les Espagnols dès le XVIe siècle, mais leur mode de vie a été profondément perturbé par la colonisation européenne. Les maladies, la perte de territoire et les conflits armés ont contribué à leur déclin démographique. 

Au XVIIIe siècle, les Mapuches, une population originaire du Chili, ont traversé les Andes et se sont installés dans les territoires des Puelches. Ce processus, connu sous le nom de mapuchisation, a fortement influencé les Puelches, qui ont progressivement adopté la langue et certaines coutumes mapuches. Certains groupes Puelches ont été assimilés par les Mapuches, perdant leur identité distincte.

Au XIXe siècle, la Campagne du désert, menée par le gouvernement argentin pour conquérir les terres autochtones, a marqué un tournant pour les Puelches. Cette campagne a abouti à leur déplacement forcé, leur assimilation ou leur extermination. Certains groupes ont fini de fusionner complètement avec les Mapuches ou d'autres populations autochtones, tandis que d'autres ont été marginalisés.

Les Hets.
Les Hets vivaient principalement dans les régions de la Pampa et des contreforts orientaux de la Patagonie, dans l'actuelle Argentine.Comme pour les Puelches, le terme Hets ne se rapporte pas à une population homogène et est utilisé plutôt pour désigner un ensemble de groupes ethniques liés mais distincts, notamment les Charrúas, Minuanes et Puelches du Nord. Leur territoire traditionnel s'étendait dans les provinces actuelles de Buenos Aires, La Pampa, San Luis, et Mendoza.

Culture matérielle.
Les Hets étaient des nomades qui chassaient des animaux locaux comme les guanacos, les nandous, et les cerfs. La cueillette de plantes, de racines et de fruits sauvages complétait leur alimentation.  Les Hets utilisaient des outils en pierre et en os,.  Ils étaient habiles à fabriquer des vêtements et des couvertures en peau de guanaco. Après l'introduction du cheval par les Espagnols, leur mode de vie a évolué. Le cheval a facilité leurs déplacements et leur chasse, augmentant leur mobilité et leur efficacité.

Organisation sociale.
Les Hets vivaient en petits groupes familiaux organisés autour de chefs (caciques) élus pour leur expérience et leur capacité à diriger la communauté. Leur organisation sociale était relativement égalitaire, avec des rôles définis selon le sexe et l'âge.

La musique, la danse et les récits oraux jouaient un rôle central dans leur culture.
Ils parlaient des langues de la famille het, aujourd'hui éteinte. Ces langues n'ont pas été documentées en détail avant leur disparition.

Relations avec d'autres peuples.
Les premiers Européens à entrer en contact avec les Hets furent les Espagnols, qui arrivèrent au XVIe siècle. Ces contacts ont été marqués par des conflits violents, la propagation de maladies et la pression croissante pour occuper leurs terres. À partir du XVIIIe siècle, les Mapuches sont entrés en contact avec les Hets. Comme dans le cas des Puelches, il y a alors eu une mapuchisation progressive qui a conduit à  l'assimilation de certains groupes Hets dans la culture mapuche. Les maladies européennes (variole, grippe) ont décimé une grande partie de la population Het. Les campagnes militaires des colons espagnols, suivies par les armées argentines au XIXe siècle, ont conduit à l'extermination ou à l'assimilation forcée des Hets. La Campagne du désert, en particulier, a entraîné la disparition presque totale de leur culture et de leur population. Aujourd'hui, les Hets, en tant que groupe ethnique distinct, ont disparu en raison des pressions coloniales et des politiques d'assimilation. Les descendants des Hets sont aujourd'hui intégrés à d'autres groupes autochtones ou à la population métissée argentine. Leur contribution à l'histoire et à la diversité culturelle de l'Argentine reste peu connue.

Les Selknams.
Les Selknams, également appelés Onas, vivaient sur la grande île de la Terre de Feu, à l'extrême sud de l'Argentine et du Chili. Leur territoire s'étendait à travers les plaines, montagnes et zones côtières de cette région.

Culture matérielle.
Les Selknams étaient semi-nomades. Ils suivaient les migrations des animaux et adaptaient leur mode de vie aux conditions climatiques extrêmes. Ils chassaient principalement le guanaco, une espèce de camélidé sud-américain, qui constituait leur principale source de nourriture et de matériaux pour leurs vêtements et abris. Ils utilisaient des arcs et des flèches pour la chasse, ainsi que des techniques sophistiquées pour traquer leurs proies. Bien qu'ils aient dépandu principalement de la chasse, ils complétaient leur alimentation avec des baies, des racines, et des fruits sauvages.

Organisation sociale.
Les Selknams vivaient en petits groupes familiaux autonomes. Chaque groupe contrôlait un territoire défini, qu'il utilisait pour chasser et se nourrir.  Bien que leur société fût relativement égalitaire, les anciens et les chamans (machi) jouaient un rôle important dans la prise de décisions et les rituels. 

Les Selknams avaient une cosmologie complexe, centrée sur les relations entre les humains, les esprits et la nature. Ils croyaient en un monde habité par des esprits, appelés Xalpen, qui pouvaient être bienveillants ou malveillants. Le hain était une cérémonie initiatique majeure destinée à marquer le passage des jeunes hommes à l'âge adulte. Pendant ce rituel, des hommes peints de motifs colorés incarnaient des esprits pour enseigner les valeurs sociales, le respect et les responsabilités aux jeunes. Les représentations de ces cérémonies sont célèbres pour leurs masques et peintures corporelles élaborés.

Rencontres avec les Européens.
Les premiers Européens à entrer en contact avec les Selknams furent les explorateurs et missionnaires au XIXe siècle. Ces rencontres furent initialement limitées mais eurent des conséquences désastreuses à long terme. Avec l'arrivée des colons européens, les terres des Selknams furent accaparées pour l'élevage des moutons. Puis, considérés comme une menace pour les exploitations agricoles, il furent chassés, tués ou capturés. Un génocide systématique fut organisé à la fin du XIXe siècle, souvent avec des primes offertes pour chaque Selknam tué. Les Selknams survivants furent assimilés dans des missions chrétiennes ou intégrés à d'autres communautés autochtones, perdant alors leur langue et leurs traditions. Les derniers Selknams sont morts au cours du XXe siècle, et cette population est déclarée éteinte. Mais il exsite certains de leurs descendants qui travaillent aujourd'hui pour la reconnaissance de leur héritage et de leurs droits. Des efforts sont en cours pour préserver et diffuser leur histoire et leur culture à travers des musées, des recherches anthropologiques et des projets éducatifs. Le rituel du hain et les récits mythologiques des Selknams sont étudiés pour mieux comprendre leur vision du monde.

Les Yahgans.
Les Yaghans (ou Yámanas) sont un peuple autochtone de la région de la Terre de Feu. Leur territoire comprenait les côtes des îles de la Terre de Feu, notamment celles autour du canal du Beagle, comprenant les îles Navarino, Hoste, et d'autres plus petites. Ils vivaient principalement le long des côtes et dans des canots, exploitant les ressources marines, dans un environnement parmi les plus rudes et isolés au monde. Ils se signalent par leur adaptation exceptionnelle à ces conditions climatiques extrêmes et leur culture maritime. 

Culture matérielle.
Les Yaghans étaient des nomades marins, se déplaçant dans de petits canots fabriqués à partir d'écorce de hêtre. Ces embarcations leur permettaient de naviguer entre les îles et d'accéder aux zones de pêche.  Ils étaient experts en navigation, même dans les eaux froides et agitées du sud de la Patagonie.

Leur alimentation reposait principalement sur les ressources marines : poissons, mollusques, phoques, loutres marines, et oiseaux. Ils utilisaient des harpons, des filets et des outils rudimentaires pour la chasse et la pêche. Les femmes plongeaient pour récolter des mollusques et des algues.

Les Yaghans portaient peu de vêtements, malgré le climat froid. Ils s'enduisaient le corps de graisse animale pour se protéger du vent glacial et de l'eau. Ils allumaient constamment des feux, même à bord de leurs canots, pour se réchauffer et cuire leur nourriture.

Leurs habitations étaient des huttes temporaires construites à partir de branches et de peaux animales. Ces abris étaient faciles à monter et démonter pour s'adapter à leur mode de vie nomade.

Organisation sociale.
Les Yaghans vivaient en petits groupes familiaux ou tribaux. Chaque groupe occupait un territoire côtier spécifique. Leur société était relativement égalitaire, sans hiérarchie rigide. Les décisions collectives étaient prises par consensus, et les anciens jouaient un rôle important en tant que guides et transmetteurs de savoir.

Les Yaghans parlaient le yámana, dont la dernière locutrice native, Cristina Calderón, est décédée en 2022 et qui a travaillé jusqu'à sa mort à préserver et documenter sa langue et sa culture.

Les Yaghans avaient une vision du monde centrée sur la nature, les esprits et les cycles de vie. Ils vénéraient les forces naturelles, comme la mer et les vents. Ils réalisaient des rituels pour apaiser les esprits et assurer la prospérité du groupe.

Rencontres avec les Européens.
Les premiers Européens à entrer en contact avec les Yaghans furent les explorateurs, missionnaires et navigateurs au XVIe siècle. Ils furent frappés par leur mode de vie minimaliste et leur capacité à survivre dans des conditions extrêmes. L'arrivée des Européens a eu des conséquences désastreuses pour les Yaghans : les maladies comme la variole et la grippe ont décimé leur population; le contact avec les colons a entraîné la perte de leur territoire et de leurs ressources naturelles; l'évangélisation, notamment par les missionnaires anglicans, a modifié leur mode de vie et détruit une partie de leur culture traditionnelle.

Aujourd'hui, les Yaghans ne comptent plus que quelques dizaines de descendants directs, principalement concentrés dans la région de Puerto Williams, sur l'île Navarino (Chili). Les descendants des Yaghans revendiquent leur identité culturelle et travaillent à préserver leur patrimoine. Le Chili reconnaît les Yaghans comme un peuple autochtone, bien qu'ils restent parmi les communautés les plus marginalisées du pays. Des efforts sont faits pour préserver les récits, les pratiques et l'artisanat traditionnels des Yaghans.  La culture yaghane est célébrée dans des musées locaux et dans le cadre de projets éducatifs et artistiques.

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Dictionnaire Villes et monuments
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