| La maison de Noailles compta quatre maréchaux de France en trois générations. Adrien-Maurice de Noailles, fils du maréchal Anne-Jules, fut fait grand d'Espagne en 1711, maréchal en 1734, président du conseil des finances sous la régence, et mourut en 1766. Louis de Noailles, fils aîné du maréchal Adrien-Maurice, né en 1713, fut la tige de la branche aînée, devint maréchal en 1775, et mourut en 1793. Philippe de Noailles, duc de Mouchy, deuxième fils du maréchal Adrien-Maurice, né en 1715, fut la tige de la branche cadette, où il fit entrer la grandesse d'Espagne que son père avait transportée sur lui. Il assista, comme maréchal de camp, à la bataille de Fontenoy et lut fait maréchal en 1775. Lorsque la Révolution éclata, il s'honora par son dévouement au roi, et périt sur l'échafaud en 1794. Anne-Jules de Noailles, issu d'une maison originaire du Limousin, qui tire son nom d'une terre possedée de temps immémorial près de Brive-la-Gaillarde, était fils d'Anne de Noailles, en faveur duquel la terre de Noailles fut érigée en duché-pairie en 1663. Il naquit en 1650, fut capitaine des gardes du corps, devint maréchal de France en 1693, fit la guerre avec succès contre les Espagnols en Catalogne, remporta une victoire sur le Ter en 1694, et mourut en 1708. Louis Antoine de Noailles, frère cadet du maréchal Anne-Jules de Noailles, né en 1651, fut fait archevêque de Paris en 1695, après avoir été évêque de Cahors et de Châlons-sur-Marne (Châlons-en-Champagne), et fut promu cardinal en 1700. II était d'un caractère incertain et se montra favorable aux jansénistes et opposé aux jésuites, parce qu'on le persuada que ces derniers étaient ses adversaires. Il fut mis en contradiction avec lui-même, vraisemblablement par un écrivain janséniste, dans le Problème ecclésiastique, pour avoir condamné, en 1696, l'Exposition de la foi de l'abbé de Barcos, disciple de Jansénius et neveu et collaborateur de l'abbé de Saint-Cyran, après avoir approuvé, en 1685, comme évêque de Châlons, un autre ouvrage janséniste, les Réflexions morales du P. Quesnel, approbation, au reste, qu'il révoqua en 1713. Il refusa. sous Louis XIV d'admettre la bulle Unigenitus, en appela plus tard au futur concile et fit une Instruclion pastorale qui fut condamnée par le pape en 1719. Sa résistance au Saint-siège éprouva l'Eglise. Mais il se déjugea en 1728 et mourut en 1729, après avoir employé toute sa fortune en oeuvres de charité. | |