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La Catalogne,
Tarraconensis, chez les Romains,
Catalaunia en latin moderne, est une grande région de l'Espagne,
située au Nord-Est de la Péninsule ibérique,
est bornée au Nord par les Pyrénées, qui la séparent de la France,
à l'Est par la Méditerranée, à l'Ouest par l'Aragon,
et au Sud par la région de Valence; 300 km de long sur 210 de large; capitale
: Barcelone. Elle comprend 4 provinces
: Barcelone, Tarragone, Girone, Lerida. La partie septentrionale offre
beaucoup de montagnes, qui sont des ramifications des Pyrénées entre
autres le mont Serrat (Montserrat),
dont le couvent célèbre est situé à une hauteur de 1238 m. L'Ebre,
la Sègre (le Segre), la Fluvia, le Ter, le Llobregat, arrosent la Catalogue.
Le climat est varié, mais en général chaud et humide; le sol fertile
: il produit des céréales du riz, du vin; on y cultive avec succès l'olivier,
I'oranger, le citronnier et surtout l'arbre à Iiége. Les richesses minéralogiques
consistent en sel, plomb, antimoine, marbres, jaspes, etc. Industrie florissante;
grand commerce; ports nombreux.
Les anciens habitants de cette contrée
furent les Ceretani, les Indigètes, les Auselani, etc. Soumis les premiers
par les Romains,
ils furent compris d'abord dans l'Hispanie
Citérieure, ensuite dans la Tarraconaise.
Au Ve s., Barcelone
fut le premier siège de la monarchie des Wisigoths.
Enlevée à ces derniers par les Maures
(712), la Catalogne ne tarda pas à être réunie au vaste empire de Charlemagne.
Sous les successeurs de ce prince, elle se divisa en fiefs indépendants,
parmi lesquels se distinguait le comté de Barcelone,
qui finit par absorber les autres. En 1137, Raimond
Bérenger, comte de Barcelone, obtint la couronne d'Aragon
en épousant l'héritière de ce royaume; c'est à cette époque que le
nom de Catalogne, qui date sans doute de la domination des Goths, et qui
semble être une corruption de Gothalania, commença à remplacer
officiellement celui de comté de Barcelone.
Devenue à la fin du XVe
siècle partie intégrante de la monarchie espagnole, la Catalogne, conserva
néanmoins ses lois et ses privilèges (fueros); en 1641, elle se
révolta contre Philippe IV, qui avait
voulu les lui enlever, et se donna à Louis XIII;
rendue en 1659, elle fut encore occupée par les Français
de 1694 à 1697. En 1713, elle résista un an à Philippe
V, et en 1808, à l'invasion française. En 1812 elle fut presque organisée
en départements français. En 1823 elle s'insurgea et, sous la conduite
de Mina, résista longtemps aux troupes de Ferdinand VII.
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George
Orwell (trad. Yvonne Davet), Hommage
à la Catalogne, 10/18, 2006. - A la
fin des années 20, Orwell séjourne quelques temps à Paris où il connaît
des jours difficiles qu'il raconte à travers plusieurs textes auto-fictionnels
: Dans la dèche à Paris et à Londres (publié en 1933). En 1936,
alors qu'il commence à vivre du journalisme, il prend part à la guerre
civile espagnole, une expérience qu'il relate dans Hommage à la Catalogne
qui reste un des meilleurs témoignages sur le début de la guerre
civile dans cette région d'espagne. Orwell ne
s'est pas rendu en Espagne pour écrire mais pour se battre. Au lieu de
rejoindre les brigades internationales comme la plupart des intellectuels
présents dans le pays, il s'engage dans la milice du POUM (Parti ouvrier
d'unification maxiste) et part sur le front d'Aragon. Il se retrouve caporal,
à la tête de douze hommes sans expérience et mal armés. Le 10 mai,
une balle fasciste lui traverse le cou. Pendant sa convalescence, il est
le témoin des luttes internes entre fractions républicaines et assiste
à la campagne de calomnie puis à l'élimination du POUM. Visé personnellement,
Orwell doit repasser la frontière française mais il a dissimulé ses
notes en vue de Hommage à la Catalogne, qu'il rédige dès son
retour en Angleterre. "Un témoignage, un compte-rendu, comme on voudra,
en tout cas un livre différent de tout ce qu'Orwell a écrit par ailleurs.
(...) L'esprit, l'électricité si particulière de Barcelone sont là ,
magnifiés par la guerre civile." Joan-Francese Bruch, Le Magazine
littéraire. (couv.). |
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