| Molé (Matthieu), fils d'Edouard Molé, seigneur de Champlâtreux, nommé par Henri IV président à mortier au Parlement de Paris, charge qui resta dans sa famille jusqu'à la Révolution, naquit à Paris en 1584, fut successivement conseiller et procureur général au Parlement, et en devint premier président en 1641. Il fut nommé garde des sceaux en 1651, et mourut en possession de cette place en 1656. Molé opposa aux factieux, lors des troubles de la Fronde, un courage calme et intrépide. « Il voulait le bien de l'Etat préférablement à toutes choses, » dit le cardinal de Retz, son adversaire politique. Après avoir été l'appui de l'abbé de Saint-Cyran et des jansénistes, il changea de sentiments à leur égard en voyant leur duplicité. A. Champollion-Figeac a publié ses Mémoires, 4 vol. in-8°. Sa vie a été écrite par son descendant, le comte Molé, en tête de la deuxième éditition de ses Essais de morale et de politique, Paris, 1809, et par Barante, dans le Parlement et la Fronde, Vie de Matthieu Molé, suivie de notices sur Ed. Molé et le comte Molé, 1 vol. in-8. | |
| Molé (L.-Matthieu, comte), descendant du précédent, né à Paris en 1781, perdit son père sur l'échafaud révolutionnaire en 1794. Présenté à Napoléon Ier par son ami de Fontanes, il fut nommé sucessivement auditeur au conseil d'Etat, maître des requêtes. préfet de la Côte-d'Or en 1807, conseiller d'Etat et directeur général des ponts et chaussées en 1809, comte de l'empire, et grand juge en 1815. Il resta dans la vie privée pendant la première Restauration. Pendant les Cent-Jours, il refusa d'être ministre et de siéger à la chambre des pairs, et redevint directeur général des ponts et chaussées. La seconde Restauration le maintint dans cet emploi, et le nomma pair en 1815. Il fut ministre de la marine de 1817 à 1818; et entra en 1822 dans l'opposition parlementaire. Sous Louis-Philippe, il fut plusieurs fois ministre et président du conseil, et entra à l'Académie française en 1840. Sous la république née de la révolution de 1848, il siégea à l'Assemblée constituante et à l'Assemblée législative, et se rallia au parti légitimiste. Il se montra chrétien fervent dans ses dernières années, et mourut en 1855. |