| Mickiewicz (Adam), le poète polonais, né à Novogrodek en Lituanie en 1798, fut nommé à l'âge de 21 ans professeur au collège de Kowno. A la suite des mesures prises en 1825 par le gouvernement russe contre l'université de Vilnius, il fut arrêté et exilé en Crimée. Il y composa des sonnets dont le charme lui valut un protecteur dans le prince Galitzin, gouverneur de Moscou, qui le fit venir auprès de lui en 1826. Il passa de là à Saint-Pétersbourg, et obtint la permission de voyager à l'étranger. Il était en Italie lors du soulèvement de la Pologne en 1830, et il s'empressa de se rendre à Varsovie. Il se retira à Dresde en 1831, et en 1832 à Paris, où il déplora les malheurs de son pays dans le Livre des pèlerins polonais, qui fut traduit en français par le comte de Montalembert. Déjà son poème Conrad Wallenrod, et son Ode à la jeunesse, devenue un des chants patriotiques de la Pologne, avaient contribué à. exalter le sentiment national. Il tut nommé professeur de littérature latine à Lausanne en 1839. Revenu à Paris, il y occupa, de 1840 à 1843, la chaire nouvellement créée de littérature slave au Collège de France. Il s'enthousiasma pour les idées mystiques de Towianski, au point que le gouvernement fut obligé de suspendre son cours. Il obtint en 1852 une place de conservateur à la bibliothèque de l'Arsenal, fut chargé d'une mission scientifique en Orient, et mourut à Constantinople en 1855. Ses poésies sont remarquables par leur caractère essentiellement national, et par un style formé à l'école de l'Antiquité. | |