| Louis de Grenade, né dans cette ville en Espagne en 1504 ou 1505, de parents obscurs, entra en 1521 dans l'ordre de Saint-Dominique. Appelé au Portugal par l'infant dom Henri, archevêque d'Évora, il y devint provincial de son ordre, et la reine Catherine, veuve de Jean III et régente du royaume, le choisit pour son directeur et pour son conseil. Livré tout entier à la composition de ses ouvrages, il ne voulut accepter ni l'évêché de Viseu, ni l'archevêché de Braga, ni le cardinalat. Il mourut en 1588. Ses oeuvres obtinrent, en 1582, les félicitations du pape Grégoire XIII; saint Charles Borromée y puisait la substance de ses sermons, et saint François de Sales conseillait à un évêque, son ami, d'en faire son second bréviaire. Elles ont été traduites dans la plupart des langues européennes et en grande partie en français au XVIe siècle et au XVIIIe. Dans la Guia de los pecadores, en français la Guide des pécheurs, dans le Mémorial de la vie chrétienne et dans le Livre de l'oraison et de la méditation, il est le premier mystique de l'Espagne; son Symbole de la foi est un traité théologique d'une grande clarté, et ses Sermons, écrits avec une pureté et une ampleur de style incomparables, offrent quelques-uns des plus beaux modèles d'éloquence religieuse qu'ait produits la langue castillane. Sa traduction espagnole de l'Imitation de J.-C. est une des meilleures qui existent dans aucune langue. Il a écrit la Vie de Jean de Avila, son maître spirituel. | |