| Linguet (S.-N.-Henri), né à Reims en 1736, fut d'abord attaché au duc de Deux-Ponts, qui l'emmena en Pologne. Revenu en France, il se lia avec d'Alembert, qui lui fit obtenir la place de secrétaire du prince de Beauvau. Il se fit ensuite avocat, et gagna plusieurs causes célèbres. Mais il fut deux fois expulsé du barreau à cause de la violence de son caractère. Il publia alors un journal, qu'il intitula Journal politique. Exilé par le ministre Maurepas, il revint en France, et fut enfermé à la Bastille de 1780 à 1782. Relégué à Rethel, il s'enfuit en Angleterre, et passa de là à Bruxelles, où les éloges qu'il donna à l'empereur Joseph Il lui valurent une gratification. Il se prononça néanmoins en faveur des révoltés des Pays-Bas. Autorisé à rentrer en France en 1791, il recommença à plaider à Paris. Il fut découvert à la campagne où il s'était caché pendant la Terreur, et envoyé à l'échafaud par le tribunal révolutionnaire en 1794. Parmi ses nombreux ouvrages, écrits avec originalité, avais avec emportement et exagération dans le bien comme dans le mal, on distingue : le Fanatisme des philosophes, in-8°; Histoire des révolutions de l'empire romain, 2 vol. in-12; Théorie des lois civiles, 3e vol. in-12; Histoire impartiale des jésuites, in-8°, où il défend cet ordre qui venait d'être supprimé; Annales politiques, civiles et littéraires du XVIIIe siècle de 1777 à 1792, et Examen des ouvrages de Voltaire, in-8°. | |