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Léon IX

Saint Léon IX , Brunon,  est le 156e, pape. Il a été élu le 12 février 1049, et est mort le 19 avril 1054. Fête le 19 avril.
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Eguisheim : statue de Léon IX.
Statue de Léon IX, à Eguisheim. Source : The World Factbook.

Né en Alsace (1002), fils de Hugues d'Eguisheim, comte de Nordgau, et de Heilewide de Dagsbourg, il était cousin de l'empereur Conrad le Salique. Dès 1026, il avait été élu évêque de Toul, et il s'était efforcé de relever la discipline dans son diocèse. Après la mort de Damase (8 août 1048), Henri le Noir l'avait fait proclamer pape par une diète tenue à Worms (automne 1048). Brunon déclara qu'il ne consentirait à cette nomination qu'avec l'approbation du clergé et du peuple romain. Il tut confirmé dans cette résolution par Hildebrand (Grégoire VII), jeune moine dont il admirait les talents et l'austérité, et qu'il voulait attacher à sa personne. Celui-ci lui persuada de quitter ses vêtements épiscopaux et de se rendre à Rome, comme un simple pèlerin, pour demander le renouvellement de son élection. Elu par le clergé et par le peuple (12 février 1049), il nomma Hildebrand sous-diacre, et lui confia l'administration des revenus du Saint-siège, laquelle était dans le plus grand désordre. Les actes les plus importants de ce pontificat furent conseillés et dirigés par Hildebrand.

De 1049 à 1053, Léon tint successivement quatre conciles à Rome, deux à Mayence, d'autres à Reims, Verceil (où fut condamnée la doctrine de Bérenger), Augsbourg, Mantoue, Bamberg, Pavie. Dès le 26 mars 1049, avait été assemblé à Rome un concile où étaient convoqués les évêques d'Italie et de Gaule. On y déclara radicalement nulles les ordinations des simoniaques, ce qui causa une grande émotion, car il était notoire que plusieurs papes, notamment Benoît IX, Sylvestre III et Grégoire V, avaient été simoniaques. Enfin, sur les très vives représentations qui lui furent adressées, le pape consentit à ce qu'on s'en tint au décret du concile de 1047 (Clément II), lequel imposait simplement une pénitence à ceux qui avaient été sciemment consacrés par un simoniaque. 

Léon passa ensuite en Allemagne, de là en France. Le 3 octobre, il tint à Reims un concile avec dix-neuf évêques et environ soixante abbés. La plupart des autres s'étaient abstenus de s'y rendre. Lorsque la convocation avait été faite, plusieurs prélats et plusieurs seigneurs avaient représenté au roi Henri Ier qu'aucun de ses prédécesseurs n'avait permis à un pape de venir présider un concile en France. Le roi n'osa pas protester directement; mais, afin d'empêcher ses évêques de se rendre à Reims, il leur ordonna de le rejoindre avec leurs hommes pour réduire quelques vassaux rebelles. Le concile adopta les mesures très sévères que le pape lui proposa contre la simonie, les usurpations et les exactions des laïques, les mariages incestueux et adultérins, l'apostasie des moines et des clercs, les pillages, l'oppression des pauvres et la sodomie. L'abbé de Poitiers et les évêques de Langres et de Nantes furent déposés pour cause de simonie. A la fin de la session, on excommunia les évêques qui avaient refusé de se rendre au concile, et ceux qui avaient engagé le roi à les emmener à la guerre avec lui. 

Ayant repassé en Allemagne, Léon y réunit un concile de quarante évêques, dans lequel on condamna de nouveau la simonie, le mariage et le concubinage des prêtres. De concert avec Hildebrand, il avait entrepris de pourvoir enfin à l'observance de la discipline admise depuis longtemps dans la plupart des églises d'Occident, relativement au célibat et à la continence des prêtres. Ils reprirent et renouvelèrent les anciens décrets et les aggravèrent, à l'égard des enfants et des femmes, par des dispositions que la conscience laïque condamne aujourd'hui très sévèrement, lorsqu'elle en rencontre de semblables dans la législation séculière.

 Répondant aux accusations dirigées contre l'Église latine par Michel Cérulaire, patriarche de Constantinople, Léon prit contre celui-ci des mesures, et ses légats accomplirent à Constantinople des actes qui aboutirent au schisme d'Orient.
 En 1052, il avait abandonné à l'empereur les revenus de l'abbaye de Fulda, de l'évêché de Bamberg, des domaines et d'autres avantages en Italie; l'empereur lui avait cédé, en échange, ses droits ou ses prétentions sur le territoire de Bénévent, occupé par les Normands. Léon, appelé d'ailleurs par les plaintes des habitants opprimés, voulut s'en emparer. Ses troupes furent battues près de Civitella (1053); lui-même fut pris et contraint de confirmer les conquêtes des vainqueurs.

Ses efforts pour imposer la liturgie romaine au clergé de la France et de l'Allemagne avaient provoqué pareillement une résistance énergique et victorieuse. (E.-H. V.).

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Dictionnaire biographique
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