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Fidel
Castro
est né en 1927 à Birán, à Cuba, dans une
famille de propriétaires terriens d'origine espagnole. Il fait des études
de droit à l'université de La Havane,
où il s'engage en politique et milite contre la corruption et la dictature
de Fulgencio Batista. En 1953, il dirige un assaut contre la caserne de
Moncada avec un groupe de révolutionnaires, mais l'attaque échoue et
il est emprisonné. Lors de son procès, il prononce le célèbre discours
« L'histoire m’acquittera ». Condamné à quinze ans de prison, il
est libéré en 1955 grâce à une amnistie et s'exile au Mexique,
où il fonde le Mouvement du 26 juillet avec son frère Raúl Castro et
Ernesto
« Che » Guevara.
En 1956, il revient
clandestinement à Cuba avec un petit groupe de guérilleros à bord du
yacht Granma. Après un débarquement désastreux, il se réfugie
dans la Sierra Maestra et mène une guerre de guérilla contre l'armée
de Batista. Grâce au soutien des paysans et à une propagande efficace,
il gagne en popularité et renforce son armée révolutionnaire. En janvier
1959, Batista fuit le pays et Castro entre triomphalement à La Havane,
où il prend le pouvoir. Son gouvernement met en place des réformes agraires,
nationalise des entreprises et établit des relations avec l'Union
soviétique, provoquant des tensions avec les États-Unis.
En 1961, il résiste à l'invasion de la Baie des Cochons, menée par des
exilés cubains soutenus par la CIA, et proclame le caractère socialiste
de la révolution. En 1962, la crise des missiles éclate lorsque l'Union
soviétique installe des missiles nucléaires à Cuba, déclenchant une
confrontation avec les États-Unis. Après des négociations, l'URSS accepte
de retirer les missiles en échange d'un engagement américain à ne pas
envahir Cuba ( La
Guerre froide).
Fidel Castro consolide
son pouvoir à Cuba et poursuit la construction d'un État socialiste sous
un régime de parti unique. Il renforce encore son alliance avec l'Union
soviétique, qui lui apporte un soutien économique et militaire en échange
d'un alignement idéologique. Dans les années 1970, il modernise les institutions
du pays, mettant en place une nouvelle constitution en 1976 qui officialise
le rôle dirigeant du Parti communiste. Sur le plan international, il soutient
activement les mouvements révolutionnaires en Amérique latine, en Afrique
et en Asie, envoyant des troupes cubaines en Angola
et en Éthiopie pour appuyer des régimes
marxistes. Malgré ces interventions, il doit faire face aux difficultés
économiques causées par l'embargo américain et la dépendance croissante
à l'égard de l'URSS.
L'effondrement du
bloc soviétique en 1991 plonge Cuba dans une grave crise économique connue
sous le nom de « période spéciale », marquée par des pénuries et
une récession. Castro met en place des réformes limitées, autorisant
partiellement l'initiative privée et ouvrant le pays au tourisme pour
relancer l'économie. Dans les années 2000, il s'oppose à la politique
étrangère des États-Unis et renforce ses liens avec des gouvernements
de gauche en Amérique latine, notamment avec Hugo Chávez au Venezuela.
Affaibli par des problèmes de santé, il cède progressivement le pouvoir
à son frère Raúl Castro en 2006 et se retire officiellement en 2008.
Il continue cependant à publier des réflexions et à recevoir des dirigeants
étrangers jusqu'à sa mort en 2016. |
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