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Henry Debray
est un chimiste né à Amiens
le 26 juillet 1827, mort à Paris le
19 juillet 1888. A sa sortie de l'Ecole normale, il fut reçu agrégé
en 1850 et devint le préparateur de H.
Sainte-Claire Deville au laboratoire de la même école.
Il fut ensuite professeur suppléant au lycée Bonaparte (Condorcet),
puis professeur au lycée Charlemagne où il fit son traité
intitulé Cours de chimie élémentaire, livre
aussi clair que précis.
Son premier travail, en 1855, sur le glucinium
et ses composés, lui valut le titre de docteur ès sciences.
Pendant ses dix années d'enseignement, Debray publia d'importants
mémoires sur l'acide tungstique et les tungstates,
le molybdène, les acides phosphomolybdiques
et leurs sels; il reproduisit artificiellement plusieurs minéraux,
notamment l'azurite, des phosphates
et des arséniates cristallisés.
Dès l'année 1857, en collaboration
avec S.-C.-Deville, il commença ses Recherches sur les métaux
de la mine de platine; ce travail, poursuivi pendant plus de vingt
années, a conduit à une nouvelle métallurgie du platine
et des métaux qui l'accompagnent, particulièrement à
l'obtention de l'iridium, nécessaire à
la confection des mètres et des poids en platine iridé, demandés
par le bureau international des poids et mesures; quelques mois avant sa
mort, il publiait, en commun avec Joly, un travail sur le ruthénium
et ses composés.
Appelé à l'hôtel des
Monnaies en 1868 par Dumas, il fit
des recherches sur les essais de l'argent contenant du mercure, sur la
présence du sélénium dans l'argent d'affinage, sur
le chlorure d'or et le
pourpre de Cassius. En 1867, après la découverte des phénomènes
de dissociation par H. Deville, Debray reconnut les lois de ces réactions
en étudiant méthodiquement l'action de la chaleur sur le
spath d'Irlande, et sur l'efflorescence des sels hydratés; il prouva
que la dissociation d'un solide, avec production de produits gazeux, suit
la même loi que la vaporisation d'un liquide. C'est là l'oeuvre
capitale de Debray. Il fut nommé membre de l'Institut en 1877, puis
il remplaça H. Deville, son maître, son ami et son collaborateur,
à l'Ecole normale et à la Sorbonne, au comité des
Arts et Manufactures, au bureau international des poids et mesures, dont
il devint le vice-président. (E. Bourgoin). |
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