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Jean-Baptiste Dumas
est un chimiste et homme politique, né à Alès
le 14 juillet 1800, mort à Cannes le 10 avril 1884. D'abord élève
en pharmacie dans sa ville natale, il
eut la bonne fortune d'aller à Genève dans la pharmacie Le
Royer, où il se lia avec de Candolle,
Th.
de Saussure, Pictet, J. Prévost; en
collaboration avec ce dernier, il publia sur le sang des recherches qui
l'engagèrent à venir à Paris
où il fut nommé répétiteur du cours de chimie
de Thénard à l'École polytechnique.
C'est là qu'il publia ses Remarques sur quelques points de la
théorie atomique, puis ses recherches classiques sur les densités
de vapeur des corps simples, sur les formules de l'alcool et des éthers,
sur l'alcool méthylique, sur I'oxamide, etc., et principalement
sur la théorie des substitutions; cette dernière a pris une
haute importance à la suite des nombreux mémoires de Dumas
sur les types chimiques. Ses travaux sur la composition de l'eau, sur celle
de l'air, en collaboration de Boussingault,
sur l'acide carbonique avec Stas, sur le dosage de l'azote, la découverte
d'une nouvelle classe de corps, les amides, etc., placent Dumas au rang
des maîtres les plus illustres parmi les chimistes du XIXe
siècle.
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Jean-Baptiste
Dumas
(1800-1884).
En 1829, il fonda l'École centrale
avec Péclet, Lavallié et Olivier;
il fit à la Sorbonne des cours brillants,
qui eurent le plus grand retentissement; c'est là, notamment, qu'il
donna sa fameuse classification des métalloïdes et qu'il jeta
les bases d'une classification rationnelle des métaux. Il fut successivement
professeur à l'École polytechnique où il remplaça
Thénard (il le suppléa aussi pendant un semestre au Collège
de France), professeur à la Sorbonne et doyen de la Faculté
des sciences, professeur à l'École de médecine qu'il
abandonna pour laisser la place à Wurtz, l'un de ses meilleurs élèves,
professeur à l'École centrale. Sa parole facile et élégante
et son éloquence parfois un peu apprêtée lui attiraient
un grand concours d'auditeurs; il a formé des élèves
illustres, tels que H. Sainte-Claire-Deville,
Wurtz, Debray, etc.; il fut envoyé par
le dép. du Nord à l'Assemblée législative (1849)
et fut nommé par Louis-Napoléon,
ministre de l'agriculture et du commerce (1854), puis sénateur après
le coup d'État. Ajoutons qu'il avait été
nommé membre de l'Institut en 1832, élu secrétaire
perpétuel en 1868, et qu'il fut, dix ans après, membre de
l'Académie française. (Ed. Bourgoin).
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En
bibliothèque - Ses travaux
ont été insérés dans les Annales de physique
et de chimie dont il était l'un des rédacteurs, dans
les Comptes rendus et Mémoires de l'Académie des sciences.
Il a écrit un Traité de chimie appliquée aux arts
en 8 vol.; le Cours de philosophie chimique (1837) et un Essai
sur la statique des êtres organisés (1841), en collaboration
avec Boussingault. |
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