| Cosa (Juan de La). - Navigateur et cartographe mort sur le littoral du golfe de Uraba le 28 février 1510. Il était probablement né en Biscaye, d'où le surnom de Vizcaino, auquel il doit avoir ajouté le nom du quartier de La Cosa, à Santoña, où il était caboteur en 1496. Il accompagna Christophe Colomb dans son premier voyage (1492-3) en qualité de second sur la capitane qu'il perdit sur un écueil, mais non de sa faute, paraît-il, puisqu'il fut indemnisé par les rois catholiques et que l'amiral des Indes, tout en le jugeant sévèrement à ce propos, l'accepta pour cartographe dans sa seconde exploration (1493-4). Dans le troisième voyage qu'il fit au nouveau monde, il était, malgré la présence d'Amerigo Vespucci, pilote principal dé la flotte d'A. de Ojeda qui reconnut le littoral du Venezuela depuis Paria jusqu'au cap de la Vela (1499-1500), reconnaissance qui fut poursuivie l'année suivante jusqu'à Nombre de Dios (isthme de Panama), par l'escadre de Rodrigo de Bastidas, sur laquelle il était également pilote. Quatre navires portugais ayant tiré des esclaves et des produits de ce littoral, il fut chargé de porter à Lisbonne (1503) les plaintes de la reine Isabelle, qui le nomma alguazil mayor du golfe de Uraba et qui lui confia une flottille, avec le titre de capitaine général, pour former quelque établissement dans une des terres reconnues par lui. Il gagna le golfe de Darien, mais sa tentative de colonisation fut entravée par le mauvais état de ses quatre bâtiments, la famine et l'hostilité des indigènes. Il eut peine à regagner les Antilles, puis l'Espagne (1506), sur les côtes de laquelle il eut à faire (1507) une croisière pour protéger contre les corsaires les navires revenant d'Amérique. En 1508, il fit une autre expédition en Tierra Firme (continent américain) avec deux caravelles, et en 1509 il partit avec deux cents hommes, montés sur un navire et deux brigantins, pour son septième voyage en Amérique. En passant par Saint-Domingue (Haïti), il termina comme arbitre ou comme alguazil de Uraba un différend entre le gouverneur de la Castilla del Oro, B. de Nicuesa, et celui de la Nueva Andalucia, A. de Ojeda, et décida que la grande rivière de Darien (rio Atrato) leur servirait de limite. Il voulait encore s'établir dans le golfe de Uraba, mais Ojeda dont il était le lieutenant préféra Cartagena. A peine débarqués, ils furent assaillis par les Indiens et Juan de la Cosa mourut percé de vingt traits empoisonnés. Ses constantes infortunes donnent à penser qu'il était moins habile comme pilote et colonisateur que comme cartographe. Il avait fait une Carte de la côte cantabrique et en avait présenté deux autres à la reine Isabelle (1503). On ignore si l'une de ces dernières était la Carta de marear qu'il dressa en 1500 et qui est la plus ancienne mappemonde où soient représentées les parties du Nouveau monde alors connues. Celle-ci est actuellement conservée au musée naval de Madrid. Il y en a une reproduction, en partie réduite, dans l'Examen critique de Humboldt (1839, t. V), un facsimilé dans les Monuments de la géographie de Jomard, et une photographie accompagnée d'un mémoire de Fernandez Duro dans le Museo espanol de Antigüedades. (Merci à J.-M. Urvoy pour le correctif). | |