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Avant
l'arrivée des Européens, Saint-Martin était habitée par les populations
autochtones Arawaks, des cultivateurs et pêcheurs. Plus tard, ils furent
remplacés par les Caraïbes, un groupe plus guerrier. Ces derniers appelaient
l'île Sualouiga, signifiant "île de sel" en raison des marais salants
naturels présents. Christophe Colomb aperçut l'île en 1493 lors de son
deuxième voyage, le jour de la Saint-Martin, d'où son nom. Cependant,
les Espagnols ne s'y installèrent pas durablement, préférant des territoires
plus vastes et riches. Au début du XVIIe
siècle, les Français et les Hollandais commencèrent à coloniser l'île
pour exploiter ses ressources, notamment le sel. En 1648, après plusieurs
conflits, les deux pays signèrent le traité du Mont des Accords, partageant
pacifiquement l'île. Ce partage persiste encore aujourd'hui, faisant de
Saint-Martin la plus petite île habitée partagée entre deux nations
souveraines. La France contrôlait la partie nord, aujourd'hui Saint-Martin .
Les Pays-Bas administraient la partie sud,
aujourd'hui Sint Maarten .
L'économie de l'île
reposait principalement sur l'agriculture (canne à sucre, tabac) et l'exploitation
du sel. L'esclavage fut introduit pour travailler
dans les plantations et les marais salants. Saint-Martin suivit l'évolution
des autres colonies des Antilles. En 1848, l'abolition
de l'esclavage fut décrétée par la France, suivie par les Pays-Bas
en 1863. Après l'abolition, l'économie de l'île déclina, les plantations
périclitant et de nombreux habitants quittant l'île pour chercher du
travail ailleurs. Saint-Martin devint une île agricole de subsistance
avec une économie stagnante. Au début du XXe siècle, l'économie de
l'île était encore modeste, centrée sur l'agriculture et l'exploitation
du sel. Ce n'est qu'après la Seconde
Guerre mondiale que l'île commença à se développer grâce au tourisme.
Dans les années
1950, les gouvernements français et néerlandais ont commencé à investir
dans les infrastructures pour attirer les touristes. Le climat tropical,
les plages et la culture métissée de l'île en faisaient une destination
idéale. Sint Maarten (côté néerlandais) devient un territoire autonome
au sein des Antilles néerlandaises en 1954. Le premier aéroport international
de Juliana ouvre ses portes côté néerlandais en 1960, facilitant l'accès
aux touristes internationaux. Les années 1970 marquent le début d'un
véritable essor touristique. Des hôtels, des casinos et des marinas sont
construits principalement côté néerlandais, attirant une clientèle
américaine et européenne. Le côté français développe un tourisme
plus haut de gamme, et met l'accent sur la gastronomie, la mode et des
hôtels. Saint-Martin devient un port d'escale pour les croisières.
En 2007, la partie
française de l'île devient une Collectivité d'Outre-mer (COM), acquérant
plus d'autonomie par rapport à la Guadeloupe.
Sint Maarten quitte en 2010 les Antilles
néerlandaises pour devenir un pays autonome au sein du Royaume des
Pays-Bas. Ces évolutions administratives ont permis aux deux parties de
l'île de mieux gérer le tourisme et les affaires locales, tout en restant
sous l'influence de leurs métropoles respectives. Le 6 septembre 2017,
l'ouragan Irma est passé au-dessus de l'île de Saint-Martin, causant
d'importants dommages aux routes, aux communications, à l'électricité
et aux habitations; l'ONU a estimé que 90% des bâtiments
ont été endommagés ou détruits. L'aéroport international Princess
Juliana, gravement touché, a dû être fermé pendant cinq semaines. |
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