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Le
continent antarctique ou Antarctide est le dernier continent de notre planète
à avoir été découvert et exploré. Les
abords de l'océan Glacial du Sud sont défendus par les glaces
flottantes, puis par une banquise
ou pack formée d'eau de mer glacée, qui, plus épaisse
en général que celle de L'Océan du Nord, présente
un front resté longtemps réputé impénétrable.
Si l'on ajoute à cela les conditions météorologiques
particulièrement défavorables à la navigation, mais
aussi les faits que ces régions sont très éloignées
de l'Europe et qu'elles n'offraient pas l'intérêt d'une route
de commerce, on comprend que la découverte et l'exploration des
régions les plus australes de notre planète aient été
si difficiles, et longtemps incertaines.
Curieusement son
existence a été postulée dès l'Antiquité.
La division du globe terrestre en zones ou climats par les Pythagoriciens,
laissait au moins ouverte cette possibilité, dans laquelle on s'engagera
pendant des siècles. Ptolémée,
comme la plupart des cosmographes du Moyen âge
admettent ce continent dans leurs descriptions du monde. Pourtant, jusqu'à
la Renaissance,
on veut croire à ce monde des antipodes, que l'on imagine parfois
inhabité et parfois peuplé de créatures fantastiques,
mais on se garde bien d'aller vérifier sur place. Les premiers voyages
dans les mers du Sud, la découverte de l'Amérique à
la fin du XVe
siècle, relancent la question d'un
continent austral sur des bases plus concrètes. Mais l'accès
au continent supposé va encore tarder bien longtemps.
On peut dater le moment où les géographes
sont passés de la pure spéculation à la prise de conscience
de la configurations réelle du Sud de l'hémisphère
à partir du second voyage de James Cook
(1772-1775);
Le navigateur atteignit 71° 10' de latitude Sud, sans découvrir
de terre, ce qui le fit douter de l'existence d'un continent au pôle
Sud. Du moins d'un continent tel qu'on en avait fait l'hypothèse
jusque là. Si ce continent existait bien,
c'était vers quelque chose de complètement nouveau que l'on
s'acheminait. Quelque chose, qui tout au long du XIXe
siècle apparaîtra comme un
grand puzzle dont on recueille progressivement les pièces, mais
sans jamais parvenir à les assembler complètement.
Voici quelques-uns
de ces jalons : En 1821, la
terre de la Trinité, vers 62° de latitude Sud fut entrevue par
Howell; la terre de Palmer fut trouvée par Palmer et la terre d'Alexandre
(qui est en fait une île) le fut par Bellingshausen.
L'explorateur Weddel (1787-1834),
à bord de la Jane atteignit 74° 15' latitude Sud,
mais ne trouva aucune terre nouvelle. Une expédition commandée
par Biscoe, découvrit, en 1831
et 1832, les terres d'Enderby (lat.
67° 30') et de Graham, ainsi que le prolongement au Sud-Ouest de la
terre de Palmer. En 1839, le capitaine
Balleny nomma la terre Balleny (67° Sud) et la terre Sabrina (65°
10'). L'expédition de Dumont d'Urville
trouva la Terre Adélie (1840);
et celle du commodore Charles Wilkes, qui eut
lieu la même année et dans les mêmes régions,
convainquit la plupart des géographes d'un continent qui gît
bien sous le pôle Sud. En 1841,
le capitaine James Clark Ross
découvrit la terre Victoria et pénétra jusqu'à
78° 11' latitude Sud. En cet endroit, il trouva des montagnes d'origine
volcanique, dont il évalua la auteur à 3000 ou 4000 mètres.
Chemin faisant, des expéditions océanographiques, comme celles
du Challenger (1873-1874)
ou de la Belgica (1897) font
également progresser les connaissances sur l'Océan austral.
Les premiers séjours
prolongés (hivernages) sur le continent antarctique datent des dernières
années su XIXe
siècle, et c'est au tout début
du XXe
siècle que commence l'exploration
de l'intérieur des terres, ou plutôt de l'inlandsis. Cette
exploration prend dans un premier temps la forme d'une course au pôle
Sud. L'expédition de Roald Amundsen (1911),
puis celle, au dénouement tragique, de Robert Scott (1912)
seront les premières à atteindre ce point géographique.
Parmi ces expéditions "de prestige", signalons encore celle de Richard
Byrd et de Bernt Balchen, qui seront les premiers à survoler en
avion le pôle Sud en 1929.
Après la Seconde Guerre mondiale,
les expéditions individuelles cèdent la place à de
grandes opérations coordonnées par les États, qui
commencent à exprimer des revendications de souveraineté.
Des bases permanentes sont construites. En 1959,
à la suite de l'année géophysique internationale (1957-58),
un statut juridique spécial est conféré à l'Antarctide
destiné à y garantir la liberté d'accès et
de recherches.
Dates-clés
:
Ve
s. av. J.-C.
- Hypothèse d'un continent austral.
ca.
1480 - Premières navigations européennes dans l'hémisphère
Sud.
1772-75
- Cook repousse loin au Sud l'hypothétique continent.
ca.
1820 - Premiers accès à l'Antarctide.
1911
- l'expédition d'Amundsen atteint le pôle Sud.
ca.
1950 - Début de la cartographie complète du continent.
1959
- Traité de l'Antarctique.
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