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Les
Maldives
ont été peuplées dès le IIIe siècle
av. JC par des peuples venant du sous-continent indien et du Sri
Lanka. Les premiers habitants étaient probablement des pêcheurs et
des agriculteurs dravidiens et aryens, pratiquant le bouddhisme et l'hindouisme.
La conversion des Maldives à l'islam est attribuée au roi Bouddhiste,
Koimala, qui se serait converti en 1153, adoptant le nom de Sultan Muhammad
al-Adil. Cette conversion aurait été influencée par des marchands arabes
en provenance du Moyen-Orient. L'islam sunnite est devenu la religion d'État,
et les Maldives ont adopté un système de sultanat. Les Maldives ont connu
ensuite une succession de dynasties musulmanes, avec des sultans régnant
sur les îles pendant plusieurs siècles. Le sultanat maldivien a maintenu
une certaine indépendance tout en ayant des relations avec les puissances
voisines, comme l'Inde et le Sri Lanka.
En Occident, on n'a
longtemps connu les Maldives que par les voyages d'Ibn
Batouta, qui les visita en 1340 et épousa la fille de l'un des vazirs
c'est-Ã -dire d'un des administrateurs du pay. En 1558, les Portugais
ont brièvement occupé les Maldives. Leur domination a été marquée
par une tentative de conversion forcée au christianisme, ce qui a conduit
à un soulèvement mené par Muhammad Thakurufaanu, qui a réussi à les
chasser en 1573, établissant ainsi une dynastie locale qui a duré plusieurs
siècles. Pyrard, jeté par un naufrage en 1602
sur l'atoll Malosmadou, où il demeura prisonnier cinq ans a encore attiré
l'attention. Mais ce n'est qu'en 1834 que ces îles furent explorées avec
soin par le lieutenant Christopher qui y séjourna quinze mois. A l'époque
le Sultan de Malé, qui régnait sur les Maldives,
était tributaire du gouverneur de Ceylan, et partant des des Néerlandais,
qui dominaient Ceylan (Sri Lanka actuel) depuis le XVIIe
siècle. Cependant, cette influence était plutôt indirecte, les Maldives
conservant leur autonomie interne. Au XIXe
siècle, les Maldives sont devenues un protectorat britannique à partir
de 1887, tout en conservant une autonomie locale sous le règne du sultan.
Les Britanniques étaient principalement intéressés par la position stratégique
des îles dans l'océan Indien.
Les Maldives ont
obtenu leur indépendance complète du Royaume-Uni
le 26 juillet 1965. Le sultanat a été aboli trois ans plus tard, en 1968,
et les Maldives sont devenues une république sous le président Ibrahim
Nasir. Celui-ci a entrepris des réformes pour moderniser le pays, comme
la centralisation du pouvoir, la création d'une infrastructure de transport
et de communication, et la lutte contre les pratiques traditionnelles telles
que l'esclavage. En 1978, Maumoon Abdul Gayoom
est devenu président. Durant les années 1980 et 1990, le tourisme est
devenu la principale source de revenus des Maldives. Le pays a développé
une industrie touristique de luxe, attirant des visiteurs du monde entier
avec ses stations balnéaires exclusives et ses paysages paradisiaques.
Gayoom a survécu
à plusieurs tentatives de coups d'État et a réprimé durement les opposants
politiques. En 1988, un coup d'État soutenu par des mercenaires tamouls
a été déjoué avec l'aide de l'Inde, qui est intervenue militairement
pour restaurer le gouvernement de Gayoom. Les Maldives ont ensuite commencé
à attirer l'attention mondiale en raison de la montée du niveau de la
mer, conséquence du changement climatique. Gayoom a joué un rôle actif
dans les forums internationaux pour sensibiliser à la vulnérabilité
des petites îles face aux risques climatiques.
En 2008, les Maldives
ont organisé leurs premières élections présidentielles multipartites.
En juin 2008, une
assemblée constituante, appelée « Majlis spécial », a mis au point
une nouvelle constitution ratifiée par Gayoom au mois d'août. Les premières
élections présidentielles jamais organisées dans le cadre d'un système
multi-candidat et multipartites ont eu lieu en octobre de cette même année.
Gayoom a été battu au second tour par Mohamed Nasheed, un activiste politique,
leader du Parti démocratique maldivien (MDP), qui avait été emprisonné
plusieurs années auparavant par le régime de Gayoom. Nasheed a entrepris
des réformes pour démocratiser le pays, notamment en renforçant les
droits
humains, la liberté de la presse et en réformant le système judiciaire.
Il a également tenté de décentraliser le pouvoir pour donner plus d'autonomie
aux îles. Mohamed Nasheed est devenu une figure internationale en raison
de son plaidoyer contre le changement climatique. En 2009, il a organisé
une réunion sous-marine de son cabinet pour attirer l'attention sur la
menace de la montée du niveau de la mer pour les Maldives.
Au début du mois
de février 2012, après plusieurs semaines de manifestations de rue en
réponse au fait qu'il avait ordonné l'arrestation d'un juge de haut rang,
Nasheed a prétendument démissionné de la présidence et remis le pouvoir
au vice-président Mohammed Waheed Hassan Maniku. Une commission
d'enquête nationale nommée par le gouvernement a conclu qu'il n'y avait
aucune preuve de coup d'État, mais Nasheed a affirmé que des policiers
et des militaires l'avaient forcé à démissionner. Cela a conduit Ã
une période de grande instabilité politique dans le pays.
Après la démission
de Nasheed, les Maldives ont traversé une période d'instabilité politique.
Mohamed Waheed Hassan, vice-président sous Nasheed, a assumé la présidence
par intérim, mais son gouvernement a été largement considéré comme
illégitime par les partisans de Nasheed. En 2013, Abdulla Yameen, demi-frère
de Maumoon Abdul Gayoom, a remporté les élections présidentielles dans
un contexte d'accusations de fraude. Sous Yameen, le pays a connu une dérive
autoritaire, avec l'arrestation de nombreux opposants politiques, dont
Mohamed Nasheed, qui a été condamné pour des accusations largement perçues
comme motivées seulement par des raisons politiques. Le régime de Yameen
a été critiqué par la communauté internationale pour son manque de
respect des droits humains et sa répression de l'opposition. A cette époque,
les Maldives ont également vu une augmentation de l'influence islamiste,
avec des préoccupations croissantes concernant la radicalisation.
En 2018, Ibrahim
Mohamed Solih, candidat du MDP et allié de Nasheed, a remporté les élections
présidentielles contre Yameen. Sa victoire a été vue comme un signe
d'espoir pour une restauration de la démocratie aux Maldives. En
avril 2019, le parti de Solih a remporté 65 des 87 sièges du Parlement.
Sous Solih, le gouvernement a commencé à réformer les institutions pour
rétablir la démocratie et la justice. Cependant,
il doit faire face à des défis économiques, en particulier dans le contexte
de la pandémie de covid-19 qui a gravement affecté le tourisme, et aux
menaces persistantes du changement climatique. Le gouvernement de Solih
a par ailleurs cherché à améliorer les relations internationales, en
particulier avec l'Inde et les pays occidentaux, tout en tentant de contenir
l'influence chinoise qui s'était accrue sous Yameen. |
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