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 L'histoire de l'Asie
Histoire de Macao

Avant l'arrivée des Européens, la région de Macao était habitée par des populations de pêcheurs et d'agriculteurs, appartenant à des groupes ethniques divers, mais principalement des Han. Le site de Macao lui-même était une petite péninsule côtière et un groupe d'îles qui servaient principalement de zones de pêche et de commerce local.

Les premiers EuropĂ©ens Ă  arriver Ă  Macao furent les Portugais au dĂ©but du XVIe siècle. Ils ont Ă©tabli des contacts commerciaux avec les Chinois, notamment Ă  Canton (aujourd'hui Guangzhou). En 1553, ils obtiennent la permission de rĂ©sider Ă  Macao par un accord informel avec les autoritĂ©s chinoises. Macao, en tant que port commercial, devient un point de passage crucial pour le commerce entre la Chine et le reste du monde. C'est lĂ  que CamoĂ«ns rĂ©sida de 1553 Ă  1561 et qu'il Ă©crivit une partie de ses Lusiades, dans une grotte d'un jardin situĂ© derrière la ville. En 1557 les Portugais achetèrent par un tribut de 500 taĂ«ls le droit de s'Ă©tablir Ă  Macao et les Chinois leur ont complètement cĂ©dĂ©e Ă  partir de 1586, en reconnaissance de secours que ceux-ci leur avaient donnĂ©s contre les pirates. Plus tard de nouveaux services rendus aux Mandchous, qui renversèrent la dynastie de Ming, firent confirmer les colons dans leur possession. 

Pendant le XVIIe siècle, les Portugais renforcent leur prĂ©sence Ă  Macao et dĂ©veloppent le port. Le territoire devient un centre important pour le commerce maritime, en particulier pour le commerce d'Ă©pices, de soie et de thĂ©, ainsi qu’un lieu stratĂ©gique pour la mission chrĂ©tienne. Macao connaĂ®t Ă  cette Ă©poque des tensions avec les pirates et les rivaux europĂ©ens, notamment les Hollandais et les Espagnols. Les Portugais doivent Ă©galement faire face Ă  des problèmes internes, notamment des conflits avec les autoritĂ©s chinoises concernant l'administration et la gouvernance de la ville. Un nouvel accord est conclu en 1635, cette fois avec les  Anglais par lequel il est accordĂ© Ă  ces derniers la station pour les bâtiments faisant le commerce de la Chine. Le gouvernement chinois exigera par la suite que les Hollandais fussent admis Ă   jouir des mĂŞmes avantages et Macao devint ainsi un lieu de station gĂ©nĂ©rale très animĂ©. A Macao rĂ©sidaient un gouverneur portugais, un mandarin chinois, un Ă©vĂŞque; c'Ă©tait le centre des missions françaises de Chine (les couvents ont Ă©tĂ© sĂ©cularisĂ©s en 1834 comme dans la mĂ©tropole). Des bâtiments importants, comme l'Ă©glise Saint-Paul (en ruine aujourd'hui), sont construits Ă  cette Ă©poque, et la ville commence Ă  se structurer avec des fortifications, des rues pavĂ©es, et des bâtiments coloniaux.

Au cours du XVIIIe siècle, Macao se renforce en tant que centre commercial en Asie de l'Est. La ville devient un important point de transit pour le commerce entre la Chine, le Japon, l'Inde et l'Europe. Bien que Macao soit relativement paisible par rapport à d'autres colonies européennes en Asie, des tensions subsistent avec les autorités chinoises, notamment à cause de la gestion de la ville par les Portugais et de leurs relations commerciales. À la fin du siècle, Macao devient un port d'importance majeure pour les marchands européens. La ville se transforme en un centre de commerce international, attirant des négociants, des missionnaires, et des diplomates. Les Portugais continuent d'affirmer leur contrôle sur la région, bien que le statut de Macao comme enclave commerciale soit parfois contesté.

Macao reste au début du XIXe siècle le grand entrepôt du commerce de la Chine avec l'étranger (exportation de thé, de riz, de graines d'anis et de cannelle; importation d'opium, de coton et de soie), mais son rôle commercial s'est réduit après l'ouverture de Hong Kong en 1842. Cependant, le commerce de l'opium et d'autres marchandises a continué à jouer un rôle clé. Par le Traité de Tientsin (1862) la Chine a officiellement reconnu la souveraineté portugaise sur Macao, bien que la question de la souveraineté complète soit restée floue jusqu'au siècle suivant. Par la suite, Macao a largement dû son développement économique à l'industrie du jeu, qui a commencé à se structurer dans les années 1960. Des infrastructures telles que des ponts et des casinos ont été construites, attirant des touristes et des investisseurs. Les années 1960 et 1970 ont été aussi marquées par des tensions politiques et sociales, influencées par les mouvements de libération en Afrique portugaise et les événements en Chine continentale.

En 1987, la Chine et le Portugal ont signĂ© une dĂ©claration commune stipulant que Macao deviendrait une rĂ©gion administrative spĂ©ciale de la Chine en 1999. Durant les annĂ©es 1990, Macao s'est prĂ©parĂ©e Ă  cette transition, tout en maintenant une croissance Ă©conomique grâce au tourisme et aux jeux. Finalement, le 20 dĂ©cembre 1999, Macao a Ă©tĂ© officiellement rĂ©trocĂ©dĂ©e Ă  la Chine. Elle est devenue une RĂ©gion administrative spĂ©ciale (RAS). et  a bĂ©nĂ©ficiĂ© d'un haut degrĂ© d'autonomie sous le principe « un pays, deux systèmes ». Le secteur des jeux d'argent a explosĂ©, faisant de Macao le plus grand centre de jeu du monde, surpassant Las Vegas. Cette croissance a Ă©tĂ© soutenue par l'afflux de touristes chinois et l'investissement dans des infrastructures modernes.

Malgré la prospérité économique, Macao a fait face à des défis tels que la disparité des revenus, la corruption et la dépendance excessive au secteur du jeu. Des mouvements pro-démocratie, bien que moins visibles qu'à Hong Kong, ont aussi émergé, demandant plus de transparence et de droits politiques. La pandémie de covid-19 a eu un impact significatif sur l'économie de Macao, réduisant le tourisme et les revenus du jeu. La ville a dû s'adapter à ces nouveaux défis tout en tentant de diversifier son économie.

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