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L'histoire de l'île de la Grenade
Avant l'arrivée des Européens, l'île de la Grenade était habitée par des Amérindiens, principalement des Arawaks et des Caribs. Les Arawaks y sont arrivés vers 400 après JC, avant d'être supplantés par les Caribs, une population plus guerrière, qui dominait l'île au moment des premiers contacts avec les Européens. Les Caraïbes appelaient l'île Camahogne.

En 1498, Christophe Colomb, lors de son troisième voyage, découvre l'île et la nomme  Ascension. Elle resta en possession des Caribs jusqu'en 1649, où les Français ont finalement réussi à établir une colonie, sous la direction de Jean Le Comte, qui négocia d'abord avec les Caribs avant que les relations ne dégénèrent en conflit. Les colons français finirent par s'établir après avoir massacré les habitants, amenant des esclaves Noirs pour y exploiter des plantations de canne à sucre, de cacao et d'indigo. Les Anglais s'emparèrent de l'île en 1762  pendant la guerre de Sept Ans; d'Estaing la reprit en 1779, mais la possession en fut assurée à l'Angleterre par le traité de 1783, qui y augmentèrent fortement la production sucrière. 

La révolte des esclaves était courante à cette époque. En 1795, un mouvement de résistance dirigé par Julien Fédon, un planteur libre d'origine franco-africaine, éclate. Inspiré par la Révolution française et par les événements d'Haïti, Fédon mène une révolte massive contre le régime britannique, prenant le contrôle de grandes parties de l'île pendant plus d'un an. Bien que le soulèvement ait finalement été écrasé, il a eu un impact durable sur l'île. L'émancipation des esclaves, définitive en 1838, ruina et chassa les propriétaires blancs, en même temps qu'elle occasionna la division de la propriété et le bien-être pour les anciens esclaves, dont la population s'accrut. 

La production sucrière déclina vers la fin du XIXe siècle, et le cacao devint alors la première culture d'exportation. A la même époque, un autre déclin était constaté, celui de la langue française d'abord parlée sur l'île, et qui désormais avait complètement cédé la place à l'anglais. Seuls désormais des noms de rivières, de  montagnes, de plantations, rappelleront l'occupation française.

Administrativement, la Grenade faisait partie du gouvernement des ÃŽles au Vent, comprenant, en outre, Sainte-Lucie et Saint-Vincent et Tobago (cette dernière en fut distraite en 1889). Le gouverneur en chef résidait à Saint-George (Grenade). Entre 1958 et 1962, elle a fait partie de la Fédération des Indes Occidentales, une structure en partie imaginée par l'un des ressortissants de l'île, T. A. Marryshow, et qui devait fournir un cadre à l'accession à l'indépendance des colonies anglaises dans les Antilles. La Grenade est devenue un État associé avec la Grande-Bretagne en 1967, lui conférant l'autonomie pour ses affaires internes, tandis que le Royaume-Uni conservait le contrôle des affaires étrangères et de la défense. L'indépendance complète est accordée le 7 février 1974. La Grenade devient alors une nation souveraine au sein du Commonwealth. 

Eric Gairy, leader du Parti travailliste uni de la Grenade, devient le premier Premier ministre du pays. Cependant, son gouvernement est rapidement critiqué pour sa corruption, son autoritarisme et son recours à des groupes paramilitaires pour réprimer l'opposition. En 1979, un coup d'État mené par le New Jewel Movement, un mouvement marxiste-léniniste dirigé par Maurice Bishop, renverse le gouvernement de Gairy. Bishop instaure un régime révolutionnaire inspiré par les idéologies socialistes, avec un fort soutien de Cuba et de l'Union soviétique. Sous sa direction, des réformes sociales sont mises en oeuvre, et des efforts sont faits pour améliorer l'éducation, la santé et les infrastructures. Mais le 19 octobre 1983, Bishop est renversé et assassiné, à l'occasion d'un nouveau coup d'État organisé par son ancien allié le général Hudson Austin. C'est le prétexte que choisissent les États-Unis, sous la présidence de Ronald Reagan, pour agir. Ils lancent six jours plus tard une invasion militaire sous le nom de code Opération Urgent Fury, en collaboration avec des forces de six autres pays (environ 6000 à 7000 hommes au total).

Les États-Unis ont justifié leur intervention en invoquant la nécessité de protéger les ressortissants américains présents en Grenade (environ 1000 étudiants de l'Université médicale de la Grenade) et de restaurer l'ordre, en réponse à une demande d'aide du gouvernement de la Barbade et d'autres voisins de la région. L'opération a commencé le 25 octobre 1983, avec des forces américaines et alliées (notamment de la Jamaïque et de la Barbade) débarquant sur l'île. Les combats ont été relativement rapides, avec une résistance principalement de la part des forces locales et de quelques membres de la milice du NJM. L'intervention a conduit à la restauration d'un gouvernement pro-occidental sur l'île. Les États-Unis ont installé un gouvernement intérimaire, et de nouvelles élections ont eu lieu en décembre 1984. Les troupes américaines ont quitté la Grenade en décembre 1983 après la mise en place d'un  gouvernement provisoire.

Des élections démocratiques ont lieu en 1984, remportées par le Parti national de la Grenade dirigé par Herbert Blaize. Depuis lors, Grenade a connu une période relative de stabilité politique et économique. L'économie de Grenade est aujourd'hui dominée par le tourisme, l'agriculture (notamment la production de noix de muscade, pour laquelle Grenade est l'un des principaux producteurs mondiaux), et les services financiers. L'île a également souffert de catastrophes naturelles, comme l'ouragan Ivan en 2004, qui a dévasté une grande partie de l'île, causant des dommages économiques importants.

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