Nicolae Ceaușescu

Dans les années 1950, il devient membre du Comité central et du Politburo du Parti communiste roumain, et se rapproche de Gheorghe Gheorghiu-Dej, le dirigeant du parti de l'époque. Après la mort de Gheorghiu-Dej en 1965, Ceaușescu, à la surprise de beaucoup, est élu Premier secrétaire du Parti communiste roumain. Initialement, son arrivée au pouvoir est perçue comme une période de libéralisation relative. Il critique publiquement l'intervention soviétique en Tchécoslovaquie en 1968, ce qui lui valut une certaine popularité en Occident et au sein de la population roumaine, qui aspire à plus d'indépendance vis-à-vis de l'Union soviétique. Il encourage également une certaine ouverture culturelle et économique, du moins dans les premières années de son règne.

Cependant, cette période de relative ouverture fut de courte durée. Progressivement, Ceaușescu consolide son pouvoir personnel et instaure un régime de plus en plus autoritaire et personnel. Il développe un culte de la personnalité extravagant, se présente comme le Conducător (= le Guide) et s'entoure de titres pompeux. Son épouse, Elena Ceaușescu, joue également un rôle croissant dans le régime, accédant à des postes de pouvoir importants et contribuant à l'atmosphère de favoritisme et de népotisme qui se développe autour du couple présidentiel.

La politique économique de CeauÈ™escu, axée sur l'industrialisation forcée et le remboursement rapide de la dette extérieure de la Roumanie, a des conséquences désastreuses pour la population. Pour atteindre cet objectif de remboursement de la dette, le régime impose des mesures d'austérité draconiennes, ce qui  entraîne des pénuries alimentaires, énergétiques et de biens de consommation courante. Le niveau de vie de la population se dégrade considérablement, d'où un mécontentement croissant. La Securitate, la police secrète roumaine, devient un instrument de répression omniprésent, surveillant étroitement la population et réprimant toute forme de dissidence.

Sur le plan international, Ceaușescu cherche à maintenir une image d'indépendance vis-à-vis de l'Union soviétique, tout en restant fermement ancré dans le bloc communiste. Il noue des relations avec des pays occidentaux et du tiers-monde, cherche à diversifier les partenaires commerciaux de la Roumanie et à renforcer son prestige international. Cependant, cette politique d'indépendance ne remet jamais en question les fondements du régime communiste en Roumanie.

À la fin des années 1980, le régime de Ceaușescu est de plus en plus isolé et impopulaire. Les réformes entreprises par Mikhaïl Gorbatchev en Union soviétique, la Perestroïka et la Glasnost, accentuent le contraste avec le régime rigide et répressif de Ceaușescu. Les événements de l'automne 1989 en Europe de l'Est, la chute du Mur de Berlin et les révolutions pacifiques dans plusieurs pays communistes, ont un impact profond en Roumanie.

Le 16 décembre 1989, des manifestations éclatent à Timișoara en réaction au renvoi d'un pasteur dissident. Ces manifestations sont brutalement réprimées par la Securitate, mais elles se propagent rapidement à d'autres villes du pays, en particuler à Bucarest. Le 21 décembre, lors d'un rassemblement organisé par le régime dans la capitale, la foule commence à huer Ceaușescu. Le lendemain, le 22 décembre, la situation dégénère rapidement. L'armée se range du côté des manifestants, et Nicolae et Elena Ceaușescu fsont contraints de fuir Bucarest en hélicoptère.

Ils sont capturés peu de temps après et, après un procès sommaire devant un tribunal militaire, ils sont reconnus coupables de génocide, de sabotage de l'économie nationale et d'autres crimes. Le 25 décembre 1989, Nicolae et Elena Ceaușescu sont exécutés par un peloton d'exécution. La mort du dictateur et la chute de son régime ont ouvert la voie à une transition difficile vers la démocratie et l'économie de marché.