Gheorghiu-Dej

D'origine modeste, il travaille dès son jeune âge comme ouvrier dans les chemins de fer, un milieu où les idées socialistes et communistes commençaient à se répandre. Il s'engage très tôt dans le mouvement ouvrier et adhère au Parti Communiste Roumain (PCR) dès sa création en 1921. Son activité militante le conduit à plusieurs reprises en prison dans les années 1930 pour son implication dans des grèves et des actions considérées comme subversives par le régime royal de Carol II. Malgré la répression, il gravit rapidement les échelons du Parti Communiste Roumain (PCR), alors illégal et clandestin. Durant la Seconde Guerre mondiale, il s'évade de prison en 1944 et participe activement au coup d'État du 23 août qui renverse le régime pro-nazi d'Ion Antonescu et ouvre la voie à l'établissement d'un régime communiste en Roumanie, avec le soutien de l'Union Soviétique.

Après la guerre, Gheorghiu-Dej joue un rôle central dans l'établissement du régime communiste en Roumanie. Il devient un membre influent du parti et occupe diverses fonctions importantes au sein de l'appareil d'État. Il consolide progressivement son pouvoir, notamment en éliminant ses rivaux politiques, comme LucreÈ›iu Pătrășcanu, lors de purges staliniennes. En 1952, il devient Premier secrétaire du Parti Communiste Roumain, le poste le plus important du pays, et conserve ce titre jusqu'à sa mort. Sous sa direction, la Roumanie connaît une période d'industrialisation forcée, de collectivisation de l'agriculture et de répression politique contre les opposants réels ou supposés au régime. Le culte de la personnalité de Gheorghiu-Dej est largement promu, et il est présenté comme le dirigeant éclairé et le père de la nation roumaine socialiste. Dans les années 1960, Gheorghiu-Dej commence à prendre une certaine distance par rapport à l'Union Soviétique. Il cherche à affirmer une voie roumaine vers le socialisme et à diversifier les relations économiques du pays avec d'autres nations. Cette politique d'indépendance relative sera poursuivie et amplifiée par son successeur, Nicolae CeauÈ™escu. Georghe Gheorghiu-Dej décède mars 1965, officiellement des suites d'un cancer du poumon, bien que des rumeurs aient circulé sur d'autres causes de sa mort.