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Miguel
Ãngel Asturias est un diplomate et écrivain guatémaltèque, né
le 19 octobre 1899 Ã Guatemala City et mort le 9 juin 1974 Ã Madrid.
Il est considéré comme l'un des grands maîtres de la littérature latino-américaine
et est surtout connu pour ses oeuvres qui mêlent réalisme
magique et critique sociale, et pour son engagement en faveur des droits
des populations autochtones d'Amérique latine. Par ses récits enchâssés
de mythes et de symboles, il a donné une voix unique aux peuples et aux
cultures marginalisés d'Amérique latine.
Vie.
Asturias grandit
au Guatemala, dans un contexte politique
instable. Son père, avocat, est contraint de quitter le pays à cause
de ses opinions politiques, et sa mère, institutrice, inculque au jeune
Miguel un amour de la culture indigène et des mythes mayas. Son enfance
est marquée par les récits et légendes indigènes qu'il entend dans
sa région natale, des éléments qui imprègneront ses œuvres plus tard.
Après des études primaires au Guatemala, il part en France pour étudier
le droit et l'anthropologie à l'université de Paris.
En France,
Asturias découvre la pensée surréaliste
et rencontre des intellectuels importants, tels que le poète français
Paul
Valéry et l'anthropologue Georges Raynaud. Cette période est décisive
dans sa vie : il se passionne pour l'histoire et la culture maya, notamment
pour le Popol Vuh, le texte sacré des Mayas
qu'il traduit en espagnol. Son intérêt pour le surréalisme et le folklore
maya devient une caractéristique essentielle de son style, qui mélange
le réalisme magique avec des thèmes sociaux et politiques.
Sous le régime autoritaire
de Jorge Ubico, Asturias est contraint de s'exiler plusieurs fois en raison
de son opposition politique et de son soutien aux causes sociales. Il passe
des années en exil en Amérique latine et en Europe, mais continue d'écrire
et de publier. Après la chute du régime dictatorial en 1944, il revient
au Guatemala et s'engage dans la diplomatie, servant comme ambassadeur
en Argentine puis en France. Cependant,
après un coup d'État en 1954 soutenu par les États-Unis contre le président
réformiste Jacobo Ãrbenz, Asturias est à nouveau contraint de quitter
le Guatemala.
En 1967, Asturias
reçoit le prix Nobel de littérature pour son oeuvre qui, selon l'Académie
suédoise, reflète “la richesse des traditions indigènes d'Amérique
latine et sa lutte contre l'oppression.†Cette distinction mondiale souligne
la portée universelle de son œuvre et son rôle de défenseur des peuples
autochtones et des opprimés. Asturias passe ses dernières années Ã
Madrid,
où il continue à écrire et à réfléchir sur les thèmes de la justice
sociale, de l'identité indigène et de la liberté. Il décède en 1974.
Les
oeuvres.
Miguel Ãngel Asturias
est l'un des précurseurs du réalisme magique, ce courant littéraire
latino-américain qui mêle le fantastique et le réel. Ses oeuvres les
plus célèbres traitent de la dictature, de l'injustice sociale et de
la culture indigène. Parmi le plus marquantes, mentionnonss :
• Légendes
du Guatemala (1930). - Recueil de légendes mayas, cette oeuvre célèbre
les mythes et l'imaginaire de l'Amérique indigène. Elle révèle aussi
le style poétique de l'auteur et son attrait pour le symbolisme.
• Monsieur le
Président (1946). - Ce roman, l'un de ses plus connus, est une critique
virulente de la dictature et des abus de pouvoir. Il se concentre sur les
effets dévastateurs d'un régime autoritaire et corrompu. Monsieur
le Président est considéré comme un chef-d'oeuvre du réalisme magique
et comme un précurseur de la littérature engagée en Amérique latine.
• Hombres de
maÃz (Les Hommes de maïs, 1949). - Ce roman, complexe et symbolique,
traite des traditions et la culture des peuples autochtones du Guatemala,
tout en dénonçant les effets destructeurs de la modernité et de l'industrialisation
sur ces populations. Le titre fait référence à la mythologie maya qui
voit le maïs comme un élément sacré.
• Banana Republic
(trilogie). - Asturias y critique l'influence néfaste des compagnies bananières
nord-américaines en Amérique latine et, dénonce l'exploitation des ressources
et des travailleurs.
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