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Paul Valéry

Paul Valéry est un philosophe et écrivain français, né à Sète (Héraut) le 30 octobre 1871 et mort le 20 juillet 1945 à Paris. Son oeuvre poétique, aussi complexe que brillante, se signale par une recherche de la perfection formelle et par la profondeur de sa réflexion philosophique. Sa prose, avec des essais comme Introduction à la méthode de Léonard de Vinci, révèle un esprit scientifique et analytique appliqué aux arts. Esprit inlassablement curieux qui a cherché, par l'écriture, à percer les mystères de la pensée humaine et de l'existence, Paul Valéry a jeté un pont entre poésie et philosophie.

Son père, d'origine corse, est employé des douanes, tandis que sa mère, italienne, lui transmet une forte sensibilité culturelle. À l'âge de 11 ans, il part étudier au collège de Montpellier, où il se distingue en tant qu'élève studieux et rêveur. Il commence à écrire ses premiers poèmes dans cette période. En 1890, lors d'un séjour à Paris, Valéry rencontre des figures littéraires comme Stéphane Mallarmé, qui l'influencent profondément. Il est alors fasciné par le symbolisme, un mouvement littéraire qui cherche à exprimer les vérités intérieures à travers des symboles et des images poétiques. Il commence à publier des poèmes influencés par cette esthétique, où le rêve, le mystère et la musicalité sont essentiels.

En 1892, lors d'une nuit de tempête à Gênes, Valéry vit une profonde crise existentielle. Cette nuit, qu'il appellera "la nuit de Gênes", le pousse à remettre en question l'importance de la poésie et à s'éloigner de l'écriture poétique pour se consacrer à une étude plus introspective de l'esprit et de la pensée. Il décide alors de cesser d'écrire de la poésie et se tourne vers les sciences, la philosophie et la réflexion intellectuelle. C’est une période de "silence poétique" qui durera près de vingt ans.

Pendant cette période, Valéry développe ce qu'il appelle sa Grande Méditation sur la nature de la conscience, de la pensée et du langage. Il consacre ses journées à une réflexion intense, qu'il consigne dans ses Cahiers, une série de carnets où il traite de thèmes variés, allant de la psychologie à la métaphysique. Ces Cahiers, ne sont publiés que partiellement après sa mort, mais témoignent de son immense ambition de comprendre le fonctionnement de l'esprit humain.

• Les Cahiers (ou Cahiers de Paul Valéry) sont un ensemble impressionnant de carnets de notes que Valéry a remplis quotidiennement pendant plus de cinquante ans, entre 1894 et sa mort en 1945. Ils représentent environ 26 000 pages et constituent un vaste corpus de réflexion personnelle et intellectuelle. Valéry y aborde des idées relevant de la philosophie, de la psychologie, de la poésie, des mathématiques et même les sciences. Ce sont des écrits qui ne devaient pas être publiés en tant que tels, mais qui offrent aujourd'hui une vision profonde de son esprit analytique, rigoureux et souvent critique. Ils témoignent de sa quête incessante pour comprendre les mécanismes de la pensée et de la création artistique.
En 1917, encouragé par des amis, Paul Valéry revient à la poésie avec La Jeune Parque, un poème symbolique qui raconte les tourments d'une figure féminine confrontée à la question de la vie et de la mort. Ce poème marque le retour de Valéry sur la scène littéraire et le consacre comme un maître de la poésie symboliste. En 1920, il publie Le Cimetière marin, l'un de ses poèmes les plus célèbres, où il médite sur la mer, la mort et la vie dans un style d'une grande musicalité et d'une profondeur philosophique. 
• La Jeune Parque (1917) est un poème long, complexe et considéré comme l'un des plus importants de la poésie symboliste du XXe siècle. Le poème met en scène une jeune femme (La Parque) au bord de la mer, en pleine introspection, traversant des tourments intérieurs liés à la conscience de soi, la jeunesse, la mort et la beauté. La langue y est raffinée, dense et métaphorique, ce qui rend ce poème difficile d'accès mais profondément riche en significations. La Jeune Parque est  une méditation sur la condition humaine, exprimée dans un langage symbolique et poétique. C'est aussi une réflexion sur le rapport au temps et à l'infini.

• Le Cimetière marin (1920) est un poème situé dans le cimetière de Sète, ville natale de Paul Valéry, qui surplombe la Méditerranée. Dans ce poème, Valéry quetionne des thèmes tels que la mort, l'immortalité de l'âme, la lumière et l'ombre, l'éternité et la finitude humaine. C’est une oeuvre très philosophique, où Valéry réfléchit à la condition humaine en observant la mer calme qui évoque à la fois la constance et l'éphémère. Ce poème est également reconnu pour son équilibre parfait entre rigueur formelle et profondeur méditative, où Valéry joue avec les sonorités, le rythme et les images visuelles. Il est est considéré comme un chef-d'oeuvre de la littérature française.

Dans les années 1920 et 1930, Valéry est célébré comme un intellectuel de premier plan en France et à l'étranger. Il est élu à l'Académie française en 1925 et est invité à donner des conférences dans des institutions prestigieuses, où il développe ses théories sur la littérature, l'art, la science et la politique. Il s'implique aussi dans la vie intellectuelle de son temps en participant à des débats sur l'éducation, la culture européenne et l'avenir de la civilisation occidentale.

Durant la Seconde Guerre mondiale, Paul Valéry vit une période sombre. En 1940, en raison de ses opinions pro-européennes et de ses critiques envers le régime de Vichy, il est écarté de ses fonctions officielles. Il meurt en juillet 1945, peu après la Libération.

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