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Les Mayas

Les Mayas forment une des principales composantes des populations amĂ©rindiennes d'AmĂ©rique centrale. On peut diviser les populations mayas actuelles de façon sommaire suivant des critères linguistiques et gĂ©ographiques, en plusieurs groupes : 
• Les Mayas du Mexique (Yucatan, Tabasco et Chiapas), subdivisĂ©s en : 
+ Yucatèques. - Principalement dans l'État du Yucatán, mais aussi dans le Campeche et le Quintana Roo. Célèbres pour la cuisine traditionnelle, les fêtes religieuses et les vêtements colorés.

+ Chʼol et Chontal. - Vivent principalement dans le Chiapas et le Tabasco. Pratiques agricoles traditionnelles et cérémonies religieuses.

+ Tzotzil et Tzeltal. -  Les Tzotzil vivent majoritairement dans les hauts plateaux du Chiapas; connus pour leurs textiles et leurs marchĂ©s artisanaux. Les Tzeltal.sont situĂ©s dans la rĂ©gion orientale du Chiapas; agriculture de subsistance et traditions artisanales.

+ Tojolabal. -  Également prĂ©sents dans le Chiapas. Fortes traditions orales et agricoles.

+ Lacandons. - Habitants de la jungle Lacandon au Chiapas; connus pour leurs pratiques religieuses traditionnelles et leur mode de vie semi-nomade.

• Les Mayas du Guatemala, subdivisĂ©s en : 
+ K'iche' (QuichĂ©) et  Kaqchikel. - Les K'iche' vivent principalement dans les hauts plateaux du Guatemala, notamment dans le dĂ©partement de QuichĂ©; riches traditions littĂ©raires (ex. le Popol Vuh, un texte sacrĂ©). Les Kaqchikel sont installĂ©s principalement autour du lac Atitlán et dans les hautes terres centrales; textiles traditionnels et artisanat.

+ Mam et Ixil. - Les Mam son présents dans les départements de San Marcos et Huehuetenango; agriculture, surtout la culture du maïs et des haricots. Les Ixil sont concentrés dans le triangle Ixil (Nebaj, Chajul, Cotzal) dans le département de Quiché; connus pour leurs textiles et leur artisanat.

+ Poqomchi' et Q'eqchi'. - La tribu Poqomchi' est implantée dans les régions de Baja Verapaz et Alta Verapaz.; pratiques agricoles et traditions religieuses. Les Q'eqchi' viventdans les départements de l'Alta Verapaz et du Petén; pratiques agricoles et fêtes religieuses.

• Les Mayas  Belize, du Honduras et du Salvador, subdivisĂ©s en :
+ Mopan, implantés principalement dans la région de Toledo; agriculture traditionnelle et festivals culturels.

+ Kekchi (Q'eqchi'), vivant Ă©galement dans la rĂ©gion de Toledo; agriculture et traditions communautaires. 

+ Ch'ortĂ­' , prĂ©sents dans l'ouest du Honduras et certaines rĂ©gions frontalières du Salvador;  agriculture de subsistance et traditions religieuses ancestrales.

• [Les Huastèques (Huaxteca), au Nord de l'Etat mexicain de Veracruz. S'ils appartiennent au groupe maya par la langue, ils s'en distinguent nettement par la culture matérielle. Les Huastèques ont développé un art original (sculpture, céramique), mais ont négligé l'architecture].
La tribu la plus importante est celle des Mayas proprement dits (Yucatèques), du Yucatan (Mexique) et des confins du Guatemala, oĂą ils forment toute la population des campagnes et la majoritĂ© de celle des villes. 
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Ruines mayas de Chacchoben, au Mexique.
Ruines mayas de Chacchoben, au Mexique. On distingue quelques glyphes très abîmés.
Source : The World Factbook.

L'histoire maya

Période préclassique.
Les premières traces de peuplement maya apparaissent au cours du deuxième millénaire avant notre ère. Les communautés sont essentiellement agricoles, cultivant du maïs, des haricots et des courges. Les premiers centres cérémoniels se développent entre 1000 et 400 av. JC. Les Mayas commencent à construire des structures monumentales (plateformes, pyramides). Des éléments de la culture maya classique commencent à émerger vers 400. Des cités-États comme Nakbé et El Mirador se développent dans la région du Petén au Guatemala.

Avant les invasions toltèque et aztèque, les Mayas occupaient toute la cĂ´te ouest de l'AmĂ©rique centrale, depuis l'Etat actuel de Tabasco jusqu'Ă  celui de Tamaulipas. On la rencontre aujourd'hui dans les Etats mexicains de Chiapas et de Tabasco, dans la presqu'Ă®le du Yucatan, au Guatemala  et dans la plus grande partie du Salvador et du Honduras

PĂ©riode classique.
La civilisation maya atteint son apogée entre 250 et 600 ap. JC. Pendant cette période, ls grandes cités-États comme Tikal, Palenque, Copán, Calakmul et Caracol prospèrent. Ces cités deviennent des centres politiques, économiques et religieux importants, chacune contrôlant de vastes territoires environnants.

• Tikal (Guatemala actuel) est l'une des plus anciennes citĂ©s-États mayas, fondĂ©e vers le IVe siècle avant notre ère. Elle a atteint son apogĂ©e durant la pĂ©riode classique (250-900 ap. JC).  Tikal a exercĂ© une influence considĂ©rable sur les autres citĂ©s mayas, en grande partie grâce Ă  ses conquĂŞtes militaires et Ă  ses alliances stratĂ©giques. La citĂ© est cĂ©lèbre pour ses temples imposants, ses pyramides et ses acropoles. Le Temple du Grand Jaguar et le Temple des Masques en sont des exemples emblĂ©matiques. Tikal a connu un dĂ©clin progressif Ă  partir du IXe siècle, probablement dĂ» Ă  des facteurs comme la guerre, les changements environnementaux et les problèmes internes.

• Palenque (Chiapas, Mexique actuel)  a Ă©tĂ© fondĂ©e vers le IIIe siècle avant notre ère, mais elle est surtout connue pour sa pĂ©riode de prospĂ©ritĂ© sous le règne du roi Pakal le Grand (603-683 ap. JC). Sous Pakal, Palenque a connu une pĂ©riode de construction intensive, avec l'Ă©rection de structures telles que le Temple des Inscriptions, oĂą la tombe de Pakal a Ă©tĂ© dĂ©couverte. Palenque est rĂ©putĂ©e pour son architecture raffinĂ©e et ses sculptures Ă©laborĂ©es, qui tĂ©moignent de la complexitĂ© de la culture maya.  La citĂ© a commencĂ© Ă  dĂ©cliner au VIIIe siècle et a Ă©tĂ© abandonnĂ©e au IXe siècle, peut-ĂŞtre en raison de l'instabilitĂ© politique et des pressions externes.

• Copán (Honduras actuel), fondĂ©e vers le Ve siècle ap. JC est devenue un centre culturel et scientifique majeur, notamment pour ses avancĂ©es en astronomie et en mathĂ©matiques. La Grande Place de Copán est cĂ©lèbre pour ses stèles sculptĂ©es et l'Escalier des HiĂ©roglyphes, qui est le plus long texte maya connu.  La citĂ© a dĂ©clinĂ© au IXe siècle, probablement en raison de facteurs environnementaux, de la surpopulation et de l'Ă©puisement des ressources.

• Calakmul (Campeche, Mexique actuel) était l'un des principaux rivaux de Tikal. Les deux cités se sont engagées dans de nombreuses guerres et alliances fluctuantes. Calakmul a été l'une des cités les plus puissantes de la période classique, exerçant une influence sur de nombreuses cités-États vassales. La cité est signale par ses vastes complexes de pyramides et ses monuments sculptés. Comme beaucoup d'autres cités-États mayas, Calakmul a décliné au IXe siècle, probablement en raison des mêmes facteurs affectant l'ensemble de la région.
• Caracol (Belize actuel) a été fondée vers le Ier siècle ap. JC et a connu une période de croissance rapide au cours des siècles suivants. Caracol a souvent été en conflit avec Tikal et d'autres cités, mais a également formé des alliances stratégiques pour renforcer sa position. La cité est célèbre pour son système complexe de réservoirs et de canaux, ainsi que pour ses grandes places et ses pyramides. Elle a été abandonnée au IXe siècle, dans un contexte de troubles régionaux et de changements environnementaux.
Les Mayas développent une écriture hiéroglyphique complexe et des calendriers sophistiqués. L'agriculture est le pilier de l'économie maya. Les Mayas utilisent des techniques avancées telles que l'irrigation, la culture sur brûlis (milpa) et la construction de terrasses pour maximiser la production agricole. Le maïs, les haricots, et les courges sont les principales cultures.

Entre 600 et 900, on assiste Ă  une expansion des citĂ©s-États, mais aussi Ă  une intensification des conflits. Les Mayas construisent des  pyramides, des palais et des terrains de jeu de pelote. Des sites tels que Tikal et Palenque tĂ©moignent de l'architecture sophistiquĂ©e et des compĂ©tences en ingĂ©nierie des Mayas. L'art maya atteint son apogĂ©e, avec des sculptures, des stèles et des fresques.

Les citĂ©s-États sont souvent en rivalitĂ©, engageant des guerres pour le contrĂ´le territorial, les routes commerciales et l'influence politique. Des alliances temporaires se forment pour des raisons stratĂ©giques. La rivalitĂ© entre Tikal et Calakmul est l'une des plus notables de cette pĂ©riode. 

À partir du IXe siècle, de nombreuses cités-États du sud des basses terres commencent à décliner. Les causes de ce déclin sont complexes et multifactorielles. On invoque des facteurs environnementaux (sécheresses prolongées), des guerres incessantes, la surexploitation des ressources et des troubles sociaux internes.

Plusieurs grandes cités comme Tikal et Copán sont abandonnées entre 800 et 900. Cependant, certaines cités du nord de la péninsule du Yucatán, comme Uxmal et Chichén Itzá, vont continuer de prospérer durant la période Postclassique.

PĂ©riode postclassique.
Entre le Xe et le XIIIe siècle, on assiste Ă  des migrations et Ă  une rĂ©organisation politique. De nouvelles citĂ©s comme ChichĂ©n Itzá, Uxmal et Mayapan, Ă  33 km au Sud de MĂ©rida (Yucatan),  Ă©mergent dans le nord de la pĂ©ninsule du Yucatán. ChichĂ©n Itzá devient un centre majeur de pouvoir. ChichĂ©n Itzá commence Ă  dĂ©cliner vers 1200, tandis que Mayapan, gouvernĂ©e par la dynastie Cocom, monte en puissance et devient la principale citĂ© jusqu'Ă  son abandon vers 1440. La rĂ©gion se fragmente en petits royaumes et citĂ©s-États.

• Chichén Itzá, fondée vers le VIe siècle, a connu son apogée entre le Xe et le XIIIe siècle. Elle a été influencée par la culture toltèque, visible dans son architecture et ses sculptures. La cité est devenue un centre politique, économique et militaire majeur, avec un réseau commercial étendu dans toute la Mésoamérique. Elle est célèbre pour ses structures monumentales telles que le Temple de Kukulcán (El Castillo), le Grand Terrain de Jeu de Balle et le Cénote Sacré, utilisé pour des sacrifices rituels. La cité a commencé à décliner au XIIIe siècle, bien que les raisons exactes ne soient pas claires. Parmi les facteurs possibles on invoque des conflits internes, des révoltes et des changements climatiques.

• Uxmal, fondée vers le VIe siècle, a prospéré entre le IXe et le Xe siècle, étant l'une des cités les plus influentes de la région Puuc. Elle est renommée pour son architecture élaborée, caractérisée par des mosaïques en pierre et des décorations complexes. Les structures notables incluent la Pyramide du Devin, le Palais du Gouverneur et le Quadrilatère des Nonnes. La cité a joué un rôle important dans la culture et la religion maya, avec des temples et des palais ornés de sculptures et de symboles religieux. Uxmal a commencé à décliner au Xe siècle, probablement en raison de la guerre, des sécheresses et de l'épuisement des ressources.

• Mayapan  a Ă©tĂ© fondĂ©e au XIIIe siècle et est devenue la capitale de la Ligue de Mayapan, une confĂ©dĂ©ration de citĂ©s-États mayas, incluant ChichĂ©n Itzá et Uxmal. Contrairement Ă  d'autres citĂ©s, Mayapan Ă©tait dirigĂ©e par une confĂ©dĂ©ration de nobles et de familles dirigeantes, crĂ©ant un système politique plus centralisĂ©. Bien que plus petite que ChichĂ©n Itzá et Uxmal, Mayapan possède des structures notables telles que le Temple de Kukulcán et le Mur d'Enceinte qui entourait la citĂ©. La citĂ© a Ă©tĂ© abandonnĂ©e au milieu du XVe siècle après une pĂ©riode de troubles politiques, de rĂ©voltes internes et de conflits avec d'autres citĂ©s-États. Sa chute a marquĂ© la fin de la dernière grande confĂ©dĂ©ration maya avant l'arrivĂ©e des Espagnols.

Arrivée des Européens.
Hernán Cortés conquiert l'Empire aztèque en 1521. Les nouvelles de cette conquête atteignent rapidement la région maya. En 1524, Pedro de Alvarado mène des campagnes contre les royaumes mayas des Hautes Terres du Guatemala. Chassés de leurs villages par les Espagnols, beaucoup de Mayas se réfugient dans les forêts. La cité de Tayasal, dans le Petén, est l'une des dernières cités-États mayas à tomber aux mains des Espagnols (1541). La dernière cité-État indépendante, Nojpetén (ou Tayasal), est conquise par les Espagnols en 1697. Cet événement marque la fin de la civilisation maya indépendante.

PĂ©riode coloniale.
Après 1697, les Espagnols établissent un contrôle plus complet sur les territoires mayas. Ils imposent le système de l'encomienda, dans lequel les terres et les populations autochtones sont attribuées à des colons espagnols pour exploitation. Les Espagnols s'efforcent de convertir les Mayas au catholicisme, souvent en détruisant leurs temples et en utilisant la coercition. Malgré cela, les Mayas parvienne à intégrer des éléments de leur religion traditionnelle dans les pratiques chrétiennes, créant un syncrétisme religieux. Les Mayas résistent à la domination espagnole par divers moyens. Des révoltes sporadiques éclatent. La rébellion la plus notable est la révolte de Jacinto Canek en 1761 au Yucatán; mais elle est réprimée brutalement.

Jacinto Canek (Jacinto Uc de los Santos), Ă©tait un chef maya originaire de la ville de Cisteil, près de la ville actuelle de MĂ©rida. Il Ă©tait Ă©duquĂ© et avait Ă©tĂ© instruit dans les Ă©coles religieuses espagnoles, oĂą il a probablement Ă©tĂ© exposĂ© aux idĂ©es de justice sociale et aux droits des peuples indigènes. La rĂ©bellion qu'il a animĂ© a Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ©e en rĂ©ponse aux abus perpĂ©trĂ©s par les colons espagnols et la pression croissante exercĂ©e sur les communautĂ©s indigènes. Les causes immĂ©diates de la rĂ©bellion comprenaient la suppression des droits traditionnels des mayas, l'augmentation des taxes et des impĂ´ts, ainsi que les mauvais traitements infligĂ©s par les autoritĂ©s espagnoles et crĂ©oles. Jacinto Canek a Ă©mergĂ© comme un leader charismatique, rassemblant un soutien parmi les populations indigènes mĂ©contentes. En aoĂ»t 1761, la rĂ©bellion a Ă©clatĂ© Ă  Cisteil, avec des attaques contre les reprĂ©sentants de l'autoritĂ© coloniale et les symboles du pouvoir espagnol. Canek et ses partisans ont rĂ©ussi Ă  s'emparer de plusieurs villes, mais leur rĂ©bellion a Ă©tĂ© finalement Ă©crasĂ©e par les forces espagnoles après plusieurs mois de combats intenses. Jacinto Canek a Ă©tĂ© capturĂ©, jugĂ© et exĂ©cutĂ© en dĂ©cembre 1761. Sa rĂ©bellion a Ă©tĂ© sĂ©vèrement rĂ©primĂ©e, et les autoritĂ©s espagnoles ont renforcĂ© leur contrĂ´le sur la pĂ©ninsule du Yucatán. 
PĂ©riode postcoloniale.
En 1821, les territoires de l'Empire espagnol en Amérique centrale, dans lesquels sont comprises les régions mayas, deviennent indépendants de l'Espagne. Le Yucatán et le Guatemala, entre autres, rejoignent la nouvelle nation mexicaine ou forment leurs propres gouvernements. Entre 1847 et 1901, la Guerre des castes (1847-1901), au Yucatán, voit les Mayas se rebeller contre les colons et les autorités mexicaines. Les Mayas cherchent à reprendre le contrôle de leurs terres et à obtenir plus d'autonomie. Bien qu'ils parviennent à établir des enclaves autonomes pendant plusieurs décennies, la rébellion est finalement réprimée par les forces mexicaines.

XXe siècle.
Les Mayas continuent au XXe siècle de faire face à des discriminations sociales, économiques et politiques. Leurs terres sont souvent expropriées pour des plantations et des projets d'infrastructure, exacerbant la pauvreté et l'inégalité. Des mouvements pour les droits des peuples indigènes commencent à émerger en Amérique latine, y compris parmi les Mayas. Ces mouvements cherchent à préserver la culture maya, à obtenir des droits fonciers et à améliorer les conditions de vie. De 1960 à 1996, pendant la Guerre civile guatémaltèque (1960-1996), les Mayas du Guatemala subissent de graves violations des droits humains. Des milliers de Mayas sont tués ou déplacés par les forces gouvernementales et les groupes paramilitaires. Le conflit a laissé des cicatrices profondes dans la communauté maya.

XXIe siècle.
Depuis de début du XXIe siècle, de nombreux efforts sont faits pour revitaliser la culture et la langue maya. Des programmes éducatifs et des initiatives communautaires cherchent à promouvoir l'héritage maya. Les Mayas continuent de lutter pour une plus grande autonomie politique et la reconnaissance de leurs droits territoriaux. Des mouvements comme le Conseil national indigène et le Congrès national indigène au Mexique jouent un rôle crucial dans cette lutte. Le tourisme basé sur le patrimoine maya est devenu une source importante de revenus, mais il soulève également des questions sur la gestion et la préservation des sites archéologiques et des traditions culturelles.

La civilisation maya

La religion.
La religion joue un rôle central dans la vie des Mayas. Les rois et les nobles servaient de médiateurs entre les dieux et le peuple, et des cérémonies complexes, qui pouvaient inclute des sacrifices humains, étaient effectuées pour apaiser les dieux et assurer la prospérité de la cité.

Panthéon maya.
Les Mayas avaient un vaste panthéon de dieux et de déesses, chacun associé à des aspects spécifiques de la vie et de la nature. Parmi les plus importants :

• Hunab Ku est considéré comme le dieu suprême et créateur dans la mythologie maya, représentant l'unité et la totalité de l'univers. Il n'est pas souvent représenté dans l'art maya, mais il est parfois symbolisé par des glyphes.

• Itzamná est le dieu crĂ©ateur et dieu du ciel, garant de la sagesse et de l'Ă©criture, dont on le faisait l'inventeur.  Il est est Ă©galement associĂ© Ă  la mĂ©decine et Ă  la prophĂ©tie. Itzamná est associĂ© en outre Ă  Kinich Ahau et Ă  Ixchel. On le reprĂ©sente comme un vieil homme avec une grande sagesse, portant parfois un turban.

• Kinich Ahau est le dieu du soleil. C'est une divinité majeure associée à la lumière, au temps et à la chaleur. Il est vénéré pour sa bienfaisance et sa capacité à apporter la vie grâce à la lumière du soleil. Il est souvent représenté avec des traits solaires et des ornements dorés.

• Ix Chel est la déesse de la lune, de la fertilité, de la médecine et des tisserands. Elle est également associée aux accouchements et est invoquée par les femmes enceintes.Elle est souvent représentée comme une vieille femme versant de l'eau d'une jarre, ou comme une belle jeune femme accompagnée de lapins, symboles de fertilité.

• Yum Kaax est le dieu de la vĂ©gĂ©tation et de l'agriculture. Il  st particulièrement important pour les agriculteurs mayas. Il protège les plantes cultivĂ©es et la faune. On le reprĂ©sente gĂ©nĂ©ralement comme un jeune homme portant des Ă©pis de maĂŻs.

• Ixbalanque est l'un des héros jumeaux du Popol Vuh. Il est connu pour ses aventures avec son frère Hunahpu, notamment leurs exploits contre les seigneurs de Xibalba. Il est souvent montré avec son frère, dans des scènes de mythes et de batailles.

 â€˘ Hunahpu  est l'autre hĂ©ros jumeau du Popol Vuh. Il est associĂ© Ă  la lumière et Ă  la vie. Il est Ă©galement cĂ©lèbre pour ses jeux de pelote et ses combats contre les forces des tĂ©nèbres. On le reprĂ©sente avec Ixbalanque,  dans des scènes de jeux de pelote ou de batailles mythologiques.

• Ek Chuah est le dieu du commerce et des marchands. Il est également associé au cacao, une denrée précieuse dans la société maya. Ek Chua est souvent représenté comme un homme avec une peau noire et portant un sac de marchandises.

• Chac est le dieu de la pluie et de la foudre. On le retrouve dans la culture toltèque sous la forme du Chac-Mool (qui n'est peut-ĂŞtre pas un dieu, mais seulement un messager), autrement dit d'un personnage masque, allongĂ©, et portant une vasque sur le ventre (par ex. Ă  ChitchĂ©n ItzĂ ). Chez les Mayas, Chac est  reprĂ©sentĂ© avec un nez crochu et des crocs, tenant des haches de foudre. Il est crucial pour les agriculteurs mayas qui dĂ©pendaient de lui pour des rĂ©coltes abondantes. Chac est souvent invoquĂ© en temps de sĂ©cheresse. 

• K'awiil est le dieu du feu et de la foudre. Il est souvent associé à la fertilité et à la royauté. Il est parfois considéré comme un aspect de Chac. On le représente avec une torche ou une hache de foudre et parfois avec une jambe en forme de serpent.

• Ix Tab est la déesse du suicide par pendaison. Ceux qui mouraient par pendaison étaient considérés comme bénis et conduits au paradis. Elle est représentée pendue, avec une corde autour du cou.

• Kukulcán (Quetzalcoatl chez les Aztèques) est le Serpent Ă  plumes, Ă  la fois hĂ©ros civilisateur et dieu du vent, des orages, ainsi que de l'Ă©toile du matin. 

• Ah Puch est le dieu de la mort. Il règne sur Xibalba, le monde souterrain maya. Il est associé à la décomposition et à la fin de la vie. Ah Puch est ordinairement représenté comme un squelette ou une figure cadavérique, parfois avec des clochettes attachées à ses cheveux.

Cosmologie.
Le monde, selon la cosmologie maya, se structurait en plusieurs niveaux superposés et contemporains :
• Le monde souterrain (Xibalba) est un lieu redoutĂ©, associĂ© Ă  la mort et aux Ă©preuves. Xibalba, souvent traduit par "lieu de la peur," est  perçu comme un endroit sombre et redoutable. Ce monde est composĂ© de neuf niveaux, chacun ayant ses propres Ă©preuves et seigneurs dĂ©moniaques. Les seigneurs de Xibalba, caractĂ©risĂ©s par leur malveillance, sont les principaux habitants. Deux des plus cĂ©lèbres sont Hun-Came (Un-Mort) et Vucub-Came (Sept-Mort). Les âmes des morts passaient par Xibalba et devaient surmonter de nombreuses Ă©preuves pour atteindre la paix. Les cĂ©notes, des gouffres naturels remplis d'eau, Ă©taient considĂ©rĂ©s comme des portes d'entrĂ©e vers Xibalba. Les sacrifices humains et autres rituels impliquant du sang Ă©taient gĂ©nĂ©ralement destinĂ©s Ă  apaiser les seigneurs de ce monde.

• Le monde terrestre correspond à la réalité physique où les humains vivent. Il est symbolisé par un arbre sacré, le ceiba (arbre kapok), dont les racines s'étendent vers Xibalba et les branches vers le monde céleste.

• Le monde cĂ©leste est composĂ© de treize cieux superposĂ©s, habitĂ©s par les dieux et les esprits.  Il est associĂ© Ă  la lumière, Ă  la vie après la mort pour les âmes justes et Ă  la rĂ©sidence des dieux bienveillants.  Itzamna, le dieu crĂ©ateur, et Kukulkan (ou Quetzalcoatl), le serpent Ă  plumes, sont parmi les principales divinitĂ©s cĂ©lestes.Les ancĂŞtres vĂ©nĂ©rĂ©s et les esprits des morts qui ont rĂ©ussi Ă  traverser Xibalba pouvaient rĂ©sider dans ce monde. Les observatoires astronomiques Ă©taient utilisĂ©s pour suivre les mouvements des Ă©toiles et des planètes, considĂ©rĂ©es comme des manifestations des dieux. Les cycles cĂ©lestes, tels que les Ă©clipses et les alignements planĂ©taires, Ă©taient interprĂ©tĂ©s comme des signes divins.

L'arbre ceiba est un symbole central reliant les trois mondes. Ses racines plongent dans Xibalba, son tronc se trouve dans le monde terrestre et ses branches s'étendent vers le monde céleste. Les rituels impliquaient des éléments des trois mondes, comme l'utilisation de sang (élément du monde terrestre) pour apaiser les dieux célestes ou souterrains. Les cérémonies calendaires, basées sur les observations astronomiques, reliaient les activités humaines aux cycles célestes. Les pyramides et les temples étaient construits pour symboliser des montagnes sacrées, des lieux de connexion entre le ciel et la terre. Les sculptures et les fresques pouvaient servir à représenter les trois mondes et leurs habitants, montrant leur interdépendance.

Le temps et les calendriers.
Comme dans les autres civilisation anciennes, les calendriers des Mayas avaient d'abord une signification religieuse et un rĂ´le rituel permettant l'insertion humaine dans les rythmes temporels cosmiques. Les Mayas avaient une vision cyclique du temps et utilisaient plusieurs calendriers :

• Tzolk'in. - Un calendrier rituel de 260 jours, qui était composé de 20 périodes de 13 jours.

• Haab'. - Un calendrier solaire de 365 jours, qui comprenant 18 mois de 20 jours chacun, plus un mois incomplet de 5 jours.

• Compte Long. - Utilisé pour enregistrer de longues périodes de temps, il était essentiel pour les inscriptions historiques et les prophéties.

Rituels et cérémonies.
Les Mayas pensaient que les dieux contrôlaient les forces de la nature et influençaient la vie quotidienne. Pour maintenir l'équilibre cosmique, les Mayas estimaient qu'il était nécessaire d'honorer les dieux à travers divers rituels. Les principaux types de rituels sociaux incluaient :
• Les sacrifices. - Ces sacrifices Ă©taient profondĂ©ment enracinĂ©s dans leur culture et leur religion. Ils croyaient que le sang humain Ă©tait une offrande puissante qui pouvait apaiser les dieux et assurer la prospĂ©ritĂ© de la communautĂ©. Il existait psusieurs types de sacrifices : 
+ Sacrifices de Sang. - Le plus courant était le sacrifice de sang, qui impliquait souvent les élites ou les prêtres se perçant eux-mêmes pour offrir leur propre sang aux dieux.

+ Sacrifices Humains. - Les sacrifices humains étaient généralement réservés pour des occasions spéciales ou des crises, telles que des catastrophes naturelles, des batailles ou des cérémonies religieuses importantes. Les victimes pouvaient être des prisonniers de guerre, des esclaves ou des volontaires. Une méthode courante où la victime était décapitée, souvent associée au culte de certaines divinités comme le dieu de la guerre. Une des formes les plus célèbres de sacrifice, où le coeur de la victime était extrait pendant qu'il battait encore. Cela se déroulait généralement au sommet d'une pyramide ou d'un temple. Certains sacrifices consistaient à jeter les victimes dans des cénotes (des puits naturels), qui étaient considérés comme des portails vers le monde souterrain. Des sites comme Chichén Itzá et Tikal fournissent des preuves archéologiques des sacrifices humains, notamment à travers des sculptures, des fresques et des restes humains trouvés dans des cénotes ou des lieux de culte. Ces sites révèlent aussi l'importance des sacrifices dans les rituels publics et les cérémonies religieuses. Les sacrifices humains chez les Mayas avaient plusieurs fonctions : apaiser les dieux et maintenir l'équilibre cosmique; affirmer le pouvoir des élites et des rois, démontrant leur capacité à capturer et sacrifier des ennemis; rRenforcer la cohésion sociale en participant à des cérémonies collectives importantes.

• Les cérémonies agricoles. - Pour garantir de bonnes récoltes, incluant des prières, des danses, et des offrandes.

• Les jeux de pelote. - Le jeu de pelote maya (pok-ta-pok) avait une signification religieuse et symbolique, représentant la lutte entre les forces du bien et du mal.

La classe sacerdotale.
La religion maya Ă©tait administrĂ©e par une classe de prĂŞtres. Plusieurs catĂ©gories Ă©taient distinguĂ©es  :
• Ah Kin. - Prêtres responsables des rituels quotidiens et des sacrifices. C'était le clergé proprement dit.

• Chilam. - Devins et prophètes, interprétant les volontés des dieux et les présages.

• Ah Men. - Chamans et guérisseurs, spécialistes des rituels de guérison et de la communication avec les esprits.

Temples et sites religieux.
Les Mayas construisaient des temples impressionnants et des centres cérémoniels où les rituels étaient pratiqués. il en était ainsi des pyramides et des acropoles. Ils utilisaient aussi pour des sacrifices et des rituels liés à l'eau des goufres naturels appelés cénotes

Textes sacrés.
Les Mayas Ă©crivaient des textes sacrĂ©s et historiques sur des codex en Ă©corce de figuier, malheureusement, peu ont survĂ©cu (Les langues mayas). Les deux plus cĂ©lèbres sont  :

• Le Popol Vuh . - Un texte sacré des K'iche' Maya, contenant des mythes de la création et des histoires de héros jumeaux.

• Le Chilam Balam. -  Une sĂ©rie de livres contenant des prophĂ©ties, de l'astrologie et des rĂ©cits historiques.

Organisation politique et sociale.
L'organisation politique et sociale des Mayas assignait des rôles clairs pour chaque segment de la société. Leur système politique basé sur les cités-États a également favorisé une dynamique de compétition et de coopération qui a marqué l'histoire de la région.

Cités-États.
Les Mayas ne formaient pas un empire unifié, mais étaient organisés en cités-États indépendantes, chacune avec son propre gouvernement et ses propres dirigeants. On a déjà nommé les plus célèbres (Tikal, Chichén Itzá, Palenque, Copán, Calakmul, et Uxmal).

La gestion des conflits.
Les cités-États formaient des alliances par des mariages, des accords commerciaux et des pactes militaires. Les guerres étaient fréquentes, souvent motivées par des querelles dynastiques, des rivalités commerciales et le besoin de captifs pour les sacrifices.

Hiérarchie sociale et politique.
La société maya était extrêmement structurée et hiérarchinsé. On distinguait les catégories suivantes :

 â€˘ Roi et famille royale. - Au sommet de la sociĂ©tĂ© maya se trouvait le roi et sa famille, considĂ©rĂ©s comme semi-divins.  Le dirigeant suprĂŞme de la citĂ©-État Ă©tait l'Ajaw ( = roi ou seigneur). Il Ă©tait  considĂ©rĂ© comme un intermĂ©diaire entre les dieux et le peuple.La guerre, dls alliances, les rituels religieux et les dĂ©cisions politiques majeures Ă©taient sous sa responsabilitĂ©.

• Noblesse. - Comprenait les membres de la famille royale, les prĂŞtres, les guerriers de haut rang et les administrateurs. Ils vivaient dans des maisons en pierre et jouissaient de nombreux privilèges. 

+ Le Conseil des Nobles était constitué des conseillers du ro. Il comprenait des membres de la famille royale et d'autres nobles influents. Ceux-ci aidaient à la prise de décisions politiques et administratives.

+ Sahal. - Le terme désigne des nobles de rang inférieur qui administraient les villes secondaires et les villages. Ils percevaient les taxes et organisaient les travaux publics.

 + PrĂŞtres. - Les prĂŞtres dĂ©tenaient un grand pouvoir grâce Ă  leur rĂ´le central dans les rituels religieux et la divination. Ils Ă©taient Ă©galement les gardiens des connaissances astronomiques et calendaires. 

 â€˘ Guerriers . - Les guerriers, dans les conquĂŞtes et la dĂ©fense des citĂ©s, Ă©taient particulièrement respectĂ©s. Les plus valeureux pouvaient ĂŞtre rĂ©compensĂ©s par des terres et des titres.

• Artisans et marchands. - Les artisans (sculpteurs, peintres,  tisserands), jouissaient d'un statut respectable en raison de leur expertise. Les marchands, gĂ©nĂ©ralement impliquĂ©s dans le commerce Ă  longue distance, Ă©taient Ă©galement respectĂ©s et pouvaient accumuler de la richesse.

• Agriculteurs. - La majorité de la population maya était composée d'agriculteurs qui cultivaient le maïs, les haricots, les courges et le cacao. Ils étaient essentiels à la survie de la cité, mais avaient peu de pouvoir politique.

• Travailleurs et Esclaves. - Au bas de la hiérarchie sociale se trouvaient les travailleurs non spécialisés et les esclaves, souvent des captifs de guerre ou des personnes endettées.

RĂ´les des genres.
Les hommes  Ă©taient principalement responsables de l'agriculture, de la chasse, de la guerre et de la construction. Les femmes Ă©taient chargĂ©es des tâches domestiques, de la prĂ©paration des aliments, du tissage, et de la prise en charge des enfants. Certaines femmes de la noblesse pouvaient occuper des rĂ´les religieux ou administratifs importants.

Éducation et transmission des connaissances.
Les nobles et les prêtres recevaient une éducation formelle, apprenant à lire et à écrire. Ils étudiaient également les mathématiques, l'astronomie et la théologie. La transmission des connaissances se faisait souvent au sein des familles nobles et sacerdotales.

L'Ă©criture.
Les Mayas avaient un système d'écriture très élaboré. Outre les nombreuses inscriptions lapidaires qui ont été relevées, on possède d'eux quatre manuscrits (codex), précieux documents d'une civilisation à jamais éteinte. Cette écriture n'a été déchiffrée que récemment.

Logogrammes et syllabogrammes.
L'écriture maya combine d'une manière unique deux types de symboles :les logogrammes et les Syllabogrammes. Les logogrammes sont des symboles qui représentent des mots entiers. Par exemple, un logogramme peut représenter le mot pour « roi » ou « dieu ». Les syllabogrammes, quant à eux, représentent des sons ou des syllabes. En combinant plusieurs syllabogrammes, les scribes pouvaient épeler tous les mots.

Structure et Syntaxe
L'écriture maya s'organise en glyphes qui peuvent être disposés en blocs. Chaque bloc représente un mot ou une phrase et peut inclure un mélange de logogrammes et de syllabogrammes. Les blocs sont généralement disposés en colonnes ou en rangées, lus de gauche à droite et de haut en bas.

Supports d'Ă©criture.
Les Mayas gravaient des inscriptions sur des stèles, des monuments, des linteaux et des escaliers. Ces inscriptions commémoraient pouvaient commémorer des événements historiques, des victoires militaires ou des règnes de dirigeants. Les codex étaient des livres en écorce de figuier pliés en accordéon. Ils contenaient des textes religieux, astronomiques et historiques. Seuls quatre codex mayas ont survécu jusqu'à aujourd'hui : le Codex de Dresde, le Codex de Madrid, le Codex de Paris et le Codex de Grolier. Les Mayas écrivaient aussi sur des poteries et des murs peints, souvent pour accompagner des illustrations narratives.

Contenu des inscriptions.
Les inscriptions mayas pouvaient ĂŞtre des rĂ©cits de batailles, de conquĂŞtes, d'alliances et de règnes de dirigeants;  des  descriptions de cĂ©rĂ©monies, de sacrifices, de festivals et d'autres pratiques religieuses; des informations sur les cycles lunaires, solaires et planĂ©taires, ainsi que des prophĂ©ties basĂ©es sur ces cycles; des listes de rois et de dynasties, souvent pour lĂ©gitimer le pouvoir des dirigeants du moment.

DĂ©chiffrement.
L'écriture maya a longtemps été une énigme pour les chercheurs, mais des avancées significatives ont été faites au cours du XXe siècle. Les travaux de chercheurs comme Tatiana Proskouriakoff, Yuri Knorozov et Linda Schele ont été cruciaux. Knorozov, en particulier, a démontré que les glyphes représentaient des syllabes, permettant des progrès importants dans la compréhension de l'écriture. Grâce à la collaboration entre linguistes, épigraphistes et archéologues, une grande partie de l'écriture maya est maintenant déchiffrée. Cela a permis une compréhension beaucoup plus profonde de la culture et de l'histoire maya.

L'architecture.
Dans les villes, l'architecture maya avait atteint un haut degrĂ© de perfection, attestĂ© par les ruines de Palenque, Ococingo (Etat de Chiapas), Uxmal, Kabah, AkĂ©, Itzamal (Yucatan), Naxchalan (Guatemala), Copan (Honduras), etc. Les villages Ă©taient formĂ©s de huttes couvertes de chaume ou de palmes. 

C'est dans l'application des principes architecturaux et dans l'ornementation des Ă©difices que l'on a pu vĂ©rifier l'influence des Toltèques sur les Mayas. Les ouvrages, importants, inĂ©galement rĂ©partis, restent confinĂ©s dans le Peten et le Yucatan proprement dit. Plus encore que dans le monde aztèque, la pyramide quadrangulaire sert de base au monument, soit qu'en paysmontagneux, comme au Guatemala, on cherche Ă  utiliser des Ă©lĂ©vations naturelles que l'on amĂ©nage, soit qu'on se voie rĂ©duit, comme dans les plaines basses du Yucatan, Ă  Ă©lever des Ă©minences artificielles. L'Ă©difice qui couronne la pyramide ou la terrasse, varie d'aspect selon sa destination et la rĂ©gion. On y peut cependant relever les caractĂ©ristiques suivantes: de plan rectangulaire, il ne comporte qu'un Ă©tage haut de cinq Ă  six mètres et s'Ă©tend beaucoup plus en largeur qu'en profondeur. 

A l'intĂ©rieur les chambres longues et Ă©troites forment parfois une suite de petites pièces en façade ayant toutes accès sur le dehors par une porte qui sert aussi de fenĂŞtre. Mais mĂŞme si le monument offre de la profondeur, les chambres n'en sont pas plus larges; placĂ©es l'une derrière l'autre, un Ă©norme mur de refend les sĂ©pare. Car les Mayas, n'ayant pas trouvĂ© le principe de la voĂ»te cintrĂ©e, en Ă©taient rĂ©duits Ă  couvrir leurs Ă©difices au moyen de grandes dalles plates posĂ©es en encorbellement, ce qui entraĂ®nait, outre l'Ă©troitesse des salles (deux mètres environ), la construction de murs très Ă©pais que l'on devait pouvoir charger fortement, afin de faire contre- poids au porte-Ă -faux de la pseudo-voĂ»te. Cette raison de charge a amenĂ© les constructeurs Ă  Ă©lever un second Ă©tage sur le premier; il consistait en deux murs de base parallèle, mais non verticaux, s'appuyant l'un Ă  l'autre par le sommet et dont l'apparence dĂ©corative dissimulait la vĂ©ritable fonction. Il n'Ă©tait pas habitable. 

On a calculé que dans les cas les plus favorables, l'espace intérieur libre d'un monument représentait à peine le tiers de sa masse totale. Les murs étaient construits en pierres appareillées ou non qu'un mortier argileux jointoyait. Le croisement des matériaux dans les chaînes d'encoignure ne se pratiquait pas.
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Mexique : pyramide de Chacchoben.
Le temple pyramidal maya de Chacchoben (700 ap. JC), au Mexique.
Source : The World Factbook.

Par leurs larges surfaces planes, les monuments mayas se prêtaient bien à la décoration; si les fresques peintes se sont effacées, on retrouve encore des stucs en assez bon état, des moulages en argile cuite et surtout des sculptures qui nous éclairent sur l'habileté consommée de ces ouvriers, privés pourtant à cette époque d'outils en métal. Les sculptures, pratiquées sur bois où sur calcaire, prenaient généralement la forme de bas-reliefs; la profondeur de la ciselure variait de quelques millimètres à plusieurs centimètres. Les sujets comportaient d'habitude de grands personnages isolés ou par groupe de deux : divinités, prêtres ou guerriers en des attitudes rappelant un rite, des scènes d'offrande ou de sacrifice. Les silhouettes sont lourdes, les proportions laissent à désirer, mais la richesse et la parfaite exécution des ornements dans les vêtements, les coiffures et les bijoux peuvent être louées sans réserve. Ce mode de décoration a un défaut, celui d'une excessive surcharge, d'autant plus que les signes hiéroglyphiques des inscriptions, en bandes verticales ou horizontales et également en relief, viennent combler les parties vides des panneaux.

En dehors des sculptures appartenant aux édifices, il existe dans la campagne yucatèque de hautes stèles et des blocs naturels de roche couverts également de sculptures et d'inscriptions dans le style qui vient d'être décrit. Leur signification probable serait celle de la reconnaissance officielle d'une date ou d'un événement.

En fait de cĂ©ramique, les Mayas nous ont lĂ©guĂ© des pièces peu nombreuses mais suffisantes pour nous montrer leur capacitĂ© de modeleurs. Outre les Ă©cuelles ornĂ©es d'un masque humain assez grossier dont on faisait usage dans les cĂ©rĂ©monies religieuses, il convient de citer des vases zoomophes et certains flacons plats de forme ovale ou rectangulaire dont l'ornementation peinte ou modelĂ©e rappelle les sujets et le style des sculptures dĂ©jĂ  dĂ©crites; ils portent Ă©galement des caractères  hiĂ©roglyphiques. (R. d'Harcourt / NLI / GE).



Arthur Demarest, Les Mayas, Tallandier, 2007. - M. T. Guaitoli, Les Mayas, trésors d'une civilisation ancienne, White Star, 2006.
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