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Les
Mayas
forment une des principales composantes des populations amérindiennes
d'Amérique centrale. On peut diviser
les populations mayas actuelles de façon sommaire suivant des critères
linguistiques et géographiques, en plusieurs groupes :
•
Les
Mayas du Mexique (Yucatan,
Tabasco et Chiapas), subdivisés en :
+ Yucatèques.
- Principalement dans l'État du Yucatán, mais aussi dans le Campeche
et le Quintana Roo. Célèbres pour la cuisine traditionnelle, les fêtes
religieuses et les vêtements colorés.
+ ChĘĽol et Chontal.
- Vivent principalement dans le Chiapas et le Tabasco. Pratiques agricoles
traditionnelles et cérémonies religieuses.
+ Tzotzil et Tzeltal.
- Les Tzotzil vivent majoritairement dans les hauts plateaux du Chiapas;
connus pour leurs textiles et leurs marchés artisanaux. Les Tzeltal.sont
situés dans la région orientale du Chiapas; agriculture de subsistance
et traditions artisanales.
+ Tojolabal.
- Également présents dans le Chiapas. Fortes traditions orales
et agricoles.
+ Lacandons.
- Habitants de la jungle Lacandon au Chiapas; connus pour leurs pratiques
religieuses traditionnelles et leur mode de vie semi-nomade.
•
Les
Mayas du Guatemala, subdivisés en :
+ K'iche'
(Quiché) et Kaqchikel. - Les K'iche' vivent principalement dans
les hauts plateaux du Guatemala, notamment dans le département de Quiché;
riches traditions littéraires (ex. le Popol Vuh, un texte sacré).
Les Kaqchikel sont installés principalement autour du lac Atitlán et
dans les hautes terres centrales; textiles traditionnels et artisanat.
+ Mam et Ixil.
- Les Mam son présents dans les départements de San Marcos et Huehuetenango;
agriculture, surtout la culture du maĂŻs et des haricots. Les Ixil sont
concentrés dans le triangle Ixil (Nebaj, Chajul, Cotzal) dans le département
de Quiché; connus pour leurs textiles et leur artisanat.
+ Poqomchi' et
Q'eqchi'. - La tribu Poqomchi' est implantée dans les régions de
Baja Verapaz et Alta Verapaz.; pratiques agricoles et traditions religieuses.
Les Q'eqchi' viventdans les départements de l'Alta Verapaz et du Petén;
pratiques agricoles et fĂŞtes religieuses.
• Les
Mayas Belize, du Honduras et du Salvador, subdivisés en :
+ Mopan,
implantés principalement dans la région de Toledo; agriculture traditionnelle
et festivals culturels.
+ Kekchi (Q'eqchi'),
vivant également dans la région de Toledo; agriculture et traditions
communautaires.
+ Ch'ortĂ' , prĂ©sents
dans l'ouest du Honduras et certaines régions frontalières du Salvador;
agriculture de subsistance et traditions religieuses ancestrales.
• [Les
Huastèques (Huaxteca), au
Nord de l'Etat mexicain de Veracruz. S'ils appartiennent au groupe maya
par la langue, ils s'en distinguent nettement par la culture matérielle.
Les Huastèques ont développé un art original (sculpture, céramique),
mais ont négligé l'architecture].
La tribu la plus importante
est celle des Mayas proprement dits (Yucatèques), du Yucatan (Mexique)
et des confins du Guatemala, oĂą ils
forment toute la population des campagnes et la majorité de celle des
villes.
-
Ruines
mayas de Chacchoben, au Mexique. On distingue quelques glyphes très
abîmés.
Source
: The World Factbook.
L'histoire maya
Période préclassique.
Les premières traces
de peuplement maya apparaissent au cours du deuxième millénaire avant
notre ère. Les communautés sont essentiellement agricoles, cultivant
du maïs, des haricots et des courges. Les premiers centres cérémoniels
se développent entre 1000 et 400 av. JC. Les Mayas commencent à construire
des structures monumentales (plateformes, pyramides). Des éléments de
la culture maya classique commencent à émerger vers 400. Des cités-États
comme Nakbé et El Mirador se développent dans la région du Petén au
Guatemala.
Avant les invasions
toltèque
et aztèque, les Mayas occupaient toute
la côte ouest de l'Amérique centrale, depuis l'Etat actuel de Tabasco
jusqu'Ă celui de Tamaulipas. On la rencontre aujourd'hui dans les Etats
mexicains de Chiapas et de Tabasco, dans la presqu'île du Yucatan, au
Guatemala et dans la plus grande partie du Salvador
et du Honduras.
PĂ©riode classique.
La civilisation
maya atteint son apogée entre 250 et 600 ap. JC. Pendant cette période,
ls grandes cités-États comme Tikal, Palenque, Copán, Calakmul et Caracol
prospèrent. Ces cités deviennent des centres politiques, économiques
et religieux importants, chacune contrĂ´lant de vastes territoires environnants.
• Tikal
(Guatemala actuel) est l'une des plus anciennes cités-États mayas, fondée
vers le IVe siècle avant notre ère. Elle a atteint son apogée durant
la période classique (250-900 ap. JC). Tikal a exercé une influence
considérable sur les autres cités mayas, en grande partie grâce à ses
conquêtes militaires et à ses alliances stratégiques. La cité est célèbre
pour ses temples imposants, ses pyramides et ses acropoles. Le Temple du
Grand Jaguar et le Temple des Masques en sont des exemples emblématiques.
Tikal a connu un déclin progressif à partir du IXe
siècle, probablement dû à des facteurs comme la guerre, les changements
environnementaux et les problèmes internes.
• Palenque
(Chiapas, Mexique actuel) a été fondée vers le IIIe
siècle avant notre ère, mais elle est surtout connue pour sa période
de prospérité sous le règne du roi Pakal le Grand (603-683 ap. JC).
Sous Pakal, Palenque a connu une période de construction intensive, avec
l'Ă©rection de structures telles que le Temple des Inscriptions, oĂą la
tombe de Pakal a été découverte. Palenque est réputée pour son architecture
raffinée et ses sculptures élaborées, qui témoignent de la complexité
de la culture maya. La cité a commencé à décliner au VIIIe
siècle et a été abandonnée au IXe siècle,
peut-être en raison de l'instabilité politique et des pressions externes.
• Copán
(Honduras actuel), fondée vers le Ve siècle
ap. JC est devenue un centre culturel et scientifique majeur, notamment
pour ses avancées en astronomie et en mathématiques. La Grande Place
de Copán est célèbre pour ses stèles sculptées et l'Escalier des Hiéroglyphes,
qui est le plus long texte maya connu. La cité a décliné au IXe
siècle, probablement en raison de facteurs environnementaux, de la surpopulation
et de l'Ă©puisement des ressources.
• Calakmul
(Campeche, Mexique actuel) Ă©tait l'un des principaux rivaux de Tikal.
Les deux cités se sont engagées dans de nombreuses guerres et alliances
fluctuantes. Calakmul a été l'une des cités les plus puissantes de la
période classique, exerçant une influence sur de nombreuses cités-États
vassales. La cité est signale par ses vastes complexes de pyramides et
ses monuments sculptés. Comme beaucoup d'autres cités-États mayas, Calakmul
a décliné au IXe siècle, probablement
en raison des mêmes facteurs affectant l'ensemble de la région.
• Caracol
(Belize actuel) a été fondée vers le Ier
siècle ap. JC et a connu une période de croissance rapide au cours des
siècles suivants. Caracol a souvent été en conflit avec Tikal et d'autres
cités, mais a également formé des alliances stratégiques pour renforcer
sa position. La cité est célèbre pour son système complexe de réservoirs
et de canaux, ainsi que pour ses grandes places et ses pyramides. Elle
a été abandonnée au IXe siècle, dans
un contexte de troubles régionaux et de changements environnementaux.
Les Mayas développent
une écriture hiéroglyphique complexe et des calendriers sophistiqués.
L'agriculture est le pilier de l'Ă©conomie maya. Les Mayas utilisent des
techniques avancées telles que l'irrigation, la culture sur brûlis (milpa)
et la construction de terrasses pour maximiser la production agricole.
Le maĂŻs, les haricots, et les courges sont les principales cultures.
Entre 600 et 900,
on assiste à une expansion des cités-États, mais aussi à une intensification
des conflits. Les Mayas construisent des pyramides, des palais et
des terrains de jeu de pelote. Des sites tels que Tikal et Palenque témoignent
de l'architecture sophistiquée et des compétences en ingénierie des
Mayas. L'art maya atteint son apogée, avec des sculptures, des stèles
et des fresques.
Les cités-États
sont souvent en rivalité, engageant des guerres pour le contrôle territorial,
les routes commerciales et l'influence politique. Des alliances temporaires
se forment pour des raisons stratégiques. La rivalité entre Tikal et
Calakmul est l'une des plus notables de cette période.
Ă€ partir du IXe
siècle, de nombreuses cités-États du sud des basses terres commencent
à décliner. Les causes de ce déclin sont complexes et multifactorielles.
On invoque des facteurs environnementaux (sécheresses prolongées), des
guerres incessantes, la surexploitation des ressources et des troubles
sociaux internes.
Plusieurs grandes
cités comme Tikal et Copán sont abandonnées entre 800 et 900. Cependant,
certaines cités du nord de la péninsule du Yucatán, comme Uxmal et Chichén
Itzá, vont continuer de prospérer durant la période Postclassique.
PĂ©riode postclassique.
Entre le Xe
et le XIIIe siècle, on assiste à des
migrations et à une réorganisation politique. De nouvelles cités comme
Chichén Itzá, Uxmal et Mayapan, à 33 km au Sud de Mérida (Yucatan),
émergent dans le nord de la péninsule du Yucatán. Chichén Itzá devient
un centre majeur de pouvoir. Chichén Itzá commence à décliner vers
1200, tandis que Mayapan, gouvernée par la dynastie Cocom, monte en puissance
et devient la principale cité jusqu'à son abandon vers 1440. La région
se fragmente en petits royaumes et cités-États.
• Chichén
Itzá, fondée vers le VIe siècle,
a connu son apogée entre le Xe et le XIIIe
siècle. Elle a été influencée par la culture toltèque,
visible dans son architecture et ses sculptures. La cité est devenue un
centre politique, économique et militaire majeur, avec un réseau commercial
étendu dans toute la Mésoamérique. Elle est célèbre pour ses structures
monumentales telles que le Temple de Kukulcán (El Castillo), le Grand
Terrain de Jeu de Balle et le Cénote Sacré, utilisé pour des sacrifices
rituels. La cité a commencé à décliner au XIIIe
siècle, bien que les raisons exactes ne soient pas claires. Parmi les
facteurs possibles on invoque des conflits internes, des révoltes et des
changements climatiques.
• Uxmal,
fondée vers le VIe siècle, a prospéré
entre le IXe et le Xe
siècle, étant l'une des cités les plus influentes de la région Puuc.
Elle est renommée pour son architecture élaborée, caractérisée par
des mosaïques en pierre et des décorations complexes. Les structures
notables incluent la Pyramide du Devin, le Palais du Gouverneur et le Quadrilatère
des Nonnes. La cité a joué un rôle important dans la culture et la religion
maya, avec des temples et des palais ornés de sculptures et de symboles
religieux. Uxmal a commencé à décliner au Xe
siècle, probablement en raison de la guerre, des sécheresses et de l'épuisement
des ressources.
• Mayapan
a été fondée au XIIIe siècle et est
devenue la capitale de la Ligue de Mayapan, une confédération de cités-États
mayas, incluant Chichén Itzá et Uxmal. Contrairement à d'autres cités,
Mayapan était dirigée par une confédération de nobles et de familles
dirigeantes, créant un système politique plus centralisé. Bien que plus
petite que Chichén Itzá et Uxmal, Mayapan possède des structures notables
telles que le Temple de Kukulcán et le Mur d'Enceinte qui entourait la
cité. La cité a été abandonnée au milieu du XVe
siècle après une période de troubles politiques, de révoltes internes
et de conflits avec d'autres cités-États. Sa chute a marqué la fin de
la dernière grande confédération maya avant l'arrivée des Espagnols.
Arrivée des Européens.
Hernán
Cortés conquiert l'Empire aztèque
en 1521. Les nouvelles de cette conquête atteignent rapidement la région
maya. En 1524, Pedro de Alvarado mène des campagnes contre les royaumes
mayas des Hautes Terres du Guatemala. Chassés de leurs villages par les
Espagnols, beaucoup de Mayas se réfugient dans les forêts. La cité de
Tayasal, dans le PetĂ©n, est l'une des dernières citĂ©s-États mayas Ă
tomber aux mains des Espagnols (1541). La dernière cité-État indépendante,
Nojpetén (ou Tayasal), est conquise par les Espagnols en 1697. Cet événement
marque la fin de la civilisation maya indépendante.
PĂ©riode coloniale.
Après 1697, les
Espagnols Ă©tablissent un contrĂ´le plus complet sur les territoires mayas.
Ils imposent le système de l'encomienda, dans lequel les terres
et les populations autochtones sont attribuées à des colons espagnols
pour exploitation. Les Espagnols s'efforcent de convertir les Mayas au
catholicisme, souvent en détruisant leurs temples et en utilisant la coercition.
Malgré cela, les Mayas parvienne à intégrer des éléments de leur religion
traditionnelle dans les pratiques chrétiennes, créant un syncrétisme
religieux. Les Mayas résistent à la domination espagnole par divers moyens.
Des révoltes sporadiques éclatent. La rébellion la plus notable est
la révolte de Jacinto Canek en 1761 au Yucatán; mais elle est réprimée
brutalement.
Jacinto
Canek (Jacinto Uc de los Santos), Ă©tait un chef maya originaire de
la ville de Cisteil, près de la ville actuelle de Mérida. Il était éduqué
et avait été instruit dans les écoles religieuses espagnoles, où il
a probablement été exposé aux idées de justice sociale et aux droits
des peuples indigènes. La rébellion qu'il a animé a été déclenchée
en réponse aux abus perpétrés par les colons espagnols et la pression
croissante exercée sur les communautés indigènes. Les causes immédiates
de la rébellion comprenaient la suppression des droits traditionnels des
mayas, l'augmentation des taxes et des impĂ´ts, ainsi que les mauvais traitements
infligés par les autorités espagnoles et créoles. Jacinto Canek a émergé
comme un leader charismatique, rassemblant un soutien parmi les populations
indigènes mécontentes. En août 1761, la rébellion a éclaté à Cisteil,
avec des attaques contre les représentants de l'autorité coloniale et
les symboles du pouvoir espagnol. Canek et ses partisans ont rĂ©ussi Ă
s'emparer de plusieurs villes, mais leur rébellion a été finalement
écrasée par les forces espagnoles après plusieurs mois de combats intenses.
Jacinto Canek a été capturé, jugé et exécuté en décembre 1761. Sa
rébellion a été sévèrement réprimée, et les autorités espagnoles
ont renforcé leur contrôle sur la péninsule du Yucatán.
PĂ©riode postcoloniale.
En 1821, les territoires
de l'Empire espagnol en Amérique centrale, dans lesquels sont comprises
les régions mayas, deviennent indépendants de l'Espagne. Le Yucatán
et le Guatemala, entre autres, rejoignent la nouvelle nation mexicaine
ou forment leurs propres gouvernements. Entre 1847 et 1901, la Guerre des
castes (1847-1901), au Yucatán, voit les Mayas se rebeller contre les
colons et les autorités mexicaines. Les Mayas cherchent à reprendre le
contrĂ´le de leurs terres et Ă obtenir plus d'autonomie. Bien qu'ils parviennent
à établir des enclaves autonomes pendant plusieurs décennies, la rébellion
est finalement réprimée par les forces mexicaines.
XXe
siècle.
Les Mayas continuent
au XXe siècle de faire face à des discriminations
sociales, économiques et politiques. Leurs terres sont souvent expropriées
pour des plantations et des projets d'infrastructure, exacerbant la pauvreté
et l'inégalité. Des mouvements pour les droits des peuples indigènes
commencent à émerger en Amérique latine, y compris parmi les Mayas.
Ces mouvements cherchent à préserver la culture maya, à obtenir des
droits fonciers et à améliorer les conditions de vie. De 1960 à 1996,
pendant la Guerre civile guatémaltèque (1960-1996), les Mayas du Guatemala
subissent de graves violations des droits humains. Des milliers de Mayas
sont tués ou déplacés par les forces gouvernementales et les groupes
paramilitaires. Le conflit a laissé des cicatrices profondes dans la communauté
maya.
XXIe
siècle.
Depuis de début
du XXIe siècle, de nombreux efforts sont
faits pour revitaliser la culture et la langue maya. Des programmes Ă©ducatifs
et des initiatives communautaires cherchent à promouvoir l'héritage maya.
Les Mayas continuent de lutter pour une plus grande autonomie politique
et la reconnaissance de leurs droits territoriaux. Des mouvements comme
le Conseil national indigène et le Congrès national indigène au Mexique
jouent un rôle crucial dans cette lutte. Le tourisme basé sur le patrimoine
maya est devenu une source importante de revenus, mais il soulève également
des questions sur la gestion et la préservation des sites archéologiques
et des traditions culturelles.
La civilisation maya
La religion.
La religion joue
un rĂ´le central dans la vie des Mayas. Les rois et les nobles servaient
de médiateurs entre les dieux et le peuple, et des cérémonies complexes,
qui pouvaient inclute des sacrifices humains, étaient effectuées pour
apaiser les dieux et assurer la prospérité de la cité.
Panthéon
maya.
Les Mayas avaient
un vaste panthéon de dieux et de déesses, chacun associé à des aspects
spécifiques de la vie et de la nature. Parmi les plus importants :
• Hunab
Ku est considéré comme le dieu suprême et créateur dans la mythologie
maya, représentant l'unité et la totalité de l'univers. Il n'est pas
souvent représenté dans l'art maya, mais il est parfois symbolisé par
des glyphes.
• Itzamná
est le dieu créateur et dieu du ciel, garant de la sagesse et de l'écriture,
dont on le faisait l'inventeur. Il est est Ă©galement associĂ© Ă
la médecine et à la prophétie. Itzamná est associé en outre à Kinich
Ahau et à Ixchel. On le représente comme un vieil homme avec une grande
sagesse, portant parfois un turban.
• Kinich Ahau
est le dieu du soleil. C'est une divinité majeure associée à la lumière,
au temps et à la chaleur. Il est vénéré pour sa bienfaisance et sa
capacité à apporter la vie grâce à la lumière du soleil. Il est souvent
représenté avec des traits solaires et des ornements dorés.
• Ix Chel
est la déesse de la lune, de la fertilité, de la médecine et des tisserands.
Elle est également associée aux accouchements et est invoquée par les
femmes enceintes.Elle est souvent représentée comme une vieille femme
versant de l'eau d'une jarre, ou comme une belle jeune femme accompagnée
de lapins, symboles de fertilité.
• Yum Kaax
est le dieu de la végétation et de l'agriculture. Il st particulièrement
important pour les agriculteurs mayas. Il protège les plantes cultivées
et la faune. On le représente généralement comme un jeune homme portant
des Ă©pis de maĂŻs.
• Ixbalanque
est l'un des héros jumeaux du Popol Vuh. Il est connu pour ses
aventures avec son frère Hunahpu, notamment leurs exploits contre les
seigneurs de Xibalba. Il est souvent montré avec son frère, dans des
scènes de mythes et de batailles.
• Hunahpu
est l'autre héros jumeau du Popol Vuh. Il est associé à la lumière
et à la vie. Il est également célèbre pour ses jeux de pelote et ses
combats contre les forces des ténèbres. On le représente avec Ixbalanque,
dans des scènes de jeux de pelote ou de batailles mythologiques.
• Ek Chuah
est le dieu du commerce et des marchands. Il est également associé au
cacao, une denrée précieuse dans la société maya. Ek Chua est souvent
représenté comme un homme avec une peau noire et portant un sac de marchandises.
• Chac est
le dieu de la pluie et de la foudre. On le retrouve dans la culture toltèque
sous la forme du Chac-Mool (qui n'est peut-ĂŞtre pas un dieu, mais seulement
un messager), autrement dit d'un personnage masque, allongé, et portant
une vasque sur le ventre (par ex. à Chitchén Itzà ). Chez les Mayas,
Chac est représenté avec un nez crochu et des crocs, tenant des
haches de foudre. Il est crucial pour les agriculteurs mayas qui dépendaient
de lui pour des récoltes abondantes. Chac
est souvent invoqué en temps de sécheresse.
• K'awiil
est le dieu du feu et de la foudre. Il est souvent associé à la fertilité
et à la royauté. Il est parfois considéré comme un aspect de Chac.
On le représente avec une torche ou une hache de foudre et parfois avec
une jambe en forme de serpent.
• Ix Tab
est la déesse du suicide par pendaison. Ceux qui mouraient par pendaison
étaient considérés comme bénis et conduits au paradis. Elle est représentée
pendue, avec une corde autour du cou.
• Kukulcán
(Quetzalcoatl chez les Aztèques) est le
Serpent à plumes, à la fois héros civilisateur et dieu du vent, des
orages, ainsi que de l'Ă©toile du matin.
• Ah Puch
est le dieu de la mort. Il règne sur Xibalba, le monde souterrain maya.
Il est associé à la décomposition et à la fin de la vie. Ah Puch est
ordinairement représenté comme un squelette ou une figure cadavérique,
parfois avec des clochettes attachées à ses cheveux.
Cosmologie.
Le monde, selon
la cosmologie maya, se structurait en plusieurs niveaux superposés et
contemporains :
• Le
monde souterrain (Xibalba) est un lieu redoutĂ©, associĂ© Ă
la mort et aux Ă©preuves. Xibalba, souvent traduit par "lieu de la peur,"
est perçu comme un endroit sombre et redoutable. Ce monde est composé
de neuf niveaux, chacun ayant ses propres épreuves et seigneurs démoniaques.
Les seigneurs de Xibalba, caractérisés par leur malveillance, sont les
principaux habitants. Deux des plus célèbres sont Hun-Came (Un-Mort)
et Vucub-Came (Sept-Mort). Les âmes des morts passaient par Xibalba et
devaient surmonter de nombreuses Ă©preuves pour atteindre la paix. Les
cénotes, des gouffres naturels remplis d'eau, étaient considérés comme
des portes d'entrée vers Xibalba. Les sacrifices humains et autres rituels
impliquant du sang étaient généralement destinés à apaiser les seigneurs
de ce monde.
• Le monde terrestre
correspond à la réalité physique où les humains vivent. Il est symbolisé
par un arbre sacré, le ceiba (arbre kapok), dont les racines s'étendent
vers Xibalba et les branches vers le monde céleste.
• Le monde céleste
est composé de treize cieux superposés, habités par les dieux et les
esprits. Il est associé à la lumière, à la vie après la mort
pour les âmes justes et à la résidence
des dieux bienveillants. Itzamna, le dieu créateur, et Kukulkan
(ou Quetzalcoatl), le serpent à plumes, sont parmi les principales divinités
célestes.Les ancêtres vénérés et les esprits des morts qui ont réussi
à traverser Xibalba pouvaient résider dans ce monde. Les observatoires
astronomiques étaient utilisés pour suivre les mouvements des étoiles
et des planètes, considérées comme des manifestations des dieux. Les
cycles célestes, tels que les éclipses et les alignements planétaires,
étaient interprétés comme des signes divins.
L'arbre ceiba est un
symbole central reliant les trois mondes. Ses racines plongent dans Xibalba,
son tronc se trouve dans le monde terrestre et ses branches s'Ă©tendent
vers le monde céleste. Les rituels impliquaient des éléments des trois
mondes, comme l'utilisation de sang (élément du monde terrestre) pour
apaiser les dieux célestes ou souterrains. Les cérémonies calendaires,
basées sur les observations astronomiques, reliaient les activités humaines
aux cycles célestes. Les pyramides et les temples étaient construits
pour symboliser des montagnes sacrées, des lieux de connexion entre le
ciel et la terre. Les sculptures et les fresques pouvaient servir à représenter
les trois mondes et leurs habitants, montrant leur interdépendance.
Le
temps et les calendriers.
Comme dans les autres
civilisation anciennes, les calendriers des Mayas avaient d'abord une signification
religieuse et un rĂ´le rituel permettant l'insertion humaine dans les rythmes
temporels cosmiques. Les Mayas avaient une vision cyclique du temps et
utilisaient plusieurs calendriers :
• Tzolk'in.
- Un calendrier rituel de 260 jours, qui était composé de 20 périodes
de 13 jours.
• Haab'.
- Un calendrier solaire de 365 jours, qui comprenant 18 mois de 20 jours
chacun, plus un mois incomplet de 5 jours.
• Compte Long.
- Utilisé pour enregistrer de longues périodes de temps, il était essentiel
pour les inscriptions historiques et les prophéties.
Rituels
et cérémonies.
Les Mayas pensaient
que les dieux contrôlaient les forces de la nature et influençaient la
vie quotidienne. Pour maintenir l'Ă©quilibre cosmique, les Mayas estimaient
qu'il était nécessaire d'honorer les dieux à travers divers rituels.
Les principaux types de rituels sociaux incluaient :
• Les
sacrifices. - Ces sacrifices étaient profondément enracinés dans
leur culture et leur religion. Ils croyaient que le sang humain Ă©tait
une offrande puissante qui pouvait apaiser les dieux et assurer la prospérité
de la communauté. Il existait psusieurs types de sacrifices :
+ Sacrifices
de Sang. - Le plus courant Ă©tait le sacrifice de sang, qui impliquait
souvent les élites ou les prêtres se perçant eux-mêmes pour offrir
leur propre sang aux dieux.
+ Sacrifices Humains.
- Les sacrifices humains étaient généralement réservés pour des occasions
spéciales ou des crises, telles que des catastrophes naturelles, des batailles
ou des cérémonies religieuses importantes. Les victimes pouvaient être
des prisonniers de guerre, des esclaves ou des volontaires. Une méthode
courante où la victime était décapitée, souvent associée au culte
de certaines divinités comme le dieu de la guerre. Une des formes les
plus célèbres de sacrifice, où le coeur de la victime était extrait
pendant qu'il battait encore. Cela se déroulait généralement au sommet
d'une pyramide ou d'un temple. Certains sacrifices consistaient Ă jeter
les victimes dans des cénotes (des puits naturels), qui étaient considérés
comme des portails vers le monde souterrain. Des sites comme Chichén Itzá
et Tikal fournissent des preuves archéologiques des sacrifices humains,
notamment Ă travers des sculptures, des fresques et des restes humains
trouvés dans des cénotes ou des lieux de culte. Ces sites révèlent
aussi l'importance des sacrifices dans les rituels publics et les cérémonies
religieuses. Les sacrifices humains chez les Mayas avaient plusieurs fonctions
: apaiser les dieux et maintenir l'Ă©quilibre cosmique; affirmer le pouvoir
des élites et des rois, démontrant leur capacité à capturer et sacrifier
des ennemis; rRenforcer la cohésion sociale en participant à des cérémonies
collectives importantes.
• Les cérémonies
agricoles. - Pour garantir de bonnes récoltes, incluant des prières,
des danses, et des offrandes.
• Les jeux de
pelote. - Le jeu de pelote maya (pok-ta-pok) avait une signification
religieuse et symbolique, représentant la lutte entre les forces du bien
et du mal.
La
classe sacerdotale.
La religion maya
était administrée par une classe de prêtres. Plusieurs catégories étaient
distinguées :
• Ah
Kin. - PrĂŞtres responsables des rituels quotidiens et des sacrifices.
C'était le clergé proprement dit.
• Chilam.
- Devins et prophètes, interprétant les volontés des dieux et les présages.
• Ah Men.
- Chamans et guérisseurs, spécialistes des rituels de guérison et de
la communication avec les esprits.
Temples
et sites religieux.
Les Mayas construisaient
des temples impressionnants et des centres cérémoniels où les rituels
étaient pratiqués. il en était ainsi des pyramides et des acropoles.
Ils utilisaient aussi pour des sacrifices et des rituels liés à l'eau
des goufres naturels appelés cénotes.
Textes
sacrés.
Les Mayas Ă©crivaient
des textes sacrés et historiques sur des codex en écorce de figuier,
malheureusement, peu ont survécu (Les
langues mayas). Les deux plus célèbres sont :
• Le Popol
Vuh . - Un texte sacré des K'iche' Maya, contenant des mythes de la
création et des histoires de héros jumeaux.
• Le Chilam
Balam. - Une série de livres contenant des prophéties, de l'astrologie
et des récits historiques.
Organisation politique
et sociale.
L'organisation politique
et sociale des Mayas assignait des rĂ´les clairs pour chaque segment de
la société. Leur système politique basé sur les cités-États a également
favorisé une dynamique de compétition et de coopération qui a marqué
l'histoire de la région.
Cités-États.
Les Mayas ne formaient
pas un empire unifié, mais étaient organisés en cités-États indépendantes,
chacune avec son propre gouvernement et ses propres dirigeants. On a dĂ©jĂ
nommé les plus célèbres (Tikal, Chichén Itzá, Palenque, Copán, Calakmul,
et Uxmal).
La
gestion des conflits.
Les cités-États
formaient des alliances par des mariages, des accords commerciaux et des
pactes militaires. Les guerres étaient fréquentes, souvent motivées
par des querelles dynastiques, des rivalités commerciales et le besoin
de captifs pour les sacrifices.
Hiérarchie
sociale et politique.
La société maya
était extrêmement structurée et hiérarchinsé. On distinguait les catégories
suivantes :
•
Roi
et famille royale. - Au sommet de la société maya se trouvait le
roi et sa famille, considérés comme semi-divins. Le dirigeant suprême
de la cité-État était l'Ajaw ( = roi ou seigneur). Il était
considéré comme un intermédiaire entre les dieux et le peuple.La guerre,
dls alliances, les rituels religieux et les décisions politiques majeures
étaient sous sa responsabilité.
• Noblesse.
- Comprenait les membres de la famille royale, les prĂŞtres, les guerriers
de haut rang et les administrateurs. Ils vivaient dans des maisons en pierre
et jouissaient de nombreux privilèges.
+ Le
Conseil des Nobles était constitué des conseillers du ro. Il comprenait
des membres de la famille royale et d'autres nobles influents. Ceux-ci
aidaient à la prise de décisions politiques et administratives.
+ Sahal. -
Le terme désigne des nobles de rang inférieur qui administraient les
villes secondaires et les villages. Ils percevaient les taxes et organisaient
les travaux publics.
+ PrĂŞtres.
- Les prêtres détenaient un grand pouvoir grâce à leur rôle central
dans les rituels religieux et la divination. Ils Ă©taient Ă©galement les
gardiens des connaissances astronomiques et calendaires.
• Guerriers
. - Les guerriers, dans les conquêtes et la défense des cités, étaient
particulièrement respectés. Les plus valeureux pouvaient être récompensés
par des terres et des titres.
• Artisans et
marchands. - Les artisans (sculpteurs, peintres, tisserands),
jouissaient d'un statut respectable en raison de leur expertise. Les marchands,
généralement impliqués dans le commerce à longue distance, étaient
également respectés et pouvaient accumuler de la richesse.
• Agriculteurs.
- La majorité de la population maya était composée d'agriculteurs qui
cultivaient le maĂŻs, les haricots, les courges et le cacao. Ils Ă©taient
essentiels à la survie de la cité, mais avaient peu de pouvoir politique.
• Travailleurs
et Esclaves. - Au bas de la hiérarchie sociale se trouvaient les travailleurs
non spécialisés et les esclaves, souvent des captifs de guerre ou des
personnes endettées.
RĂ´les
des genres.
Les hommes
Ă©taient principalement responsables de l'agriculture, de la chasse, de
la guerre et de la construction. Les femmes étaient chargées des tâches
domestiques, de la préparation des aliments, du tissage, et de la prise
en charge des enfants. Certaines femmes de la noblesse pouvaient occuper
des rĂ´les religieux ou administratifs importants.
Éducation
et transmission des connaissances.
Les nobles et les
prĂŞtres recevaient une Ă©ducation formelle, apprenant Ă lire et Ă Ă©crire.
Ils étudiaient également les mathématiques, l'astronomie et la théologie.
La transmission des connaissances se faisait souvent au sein des familles
nobles et sacerdotales.
L'Ă©criture.
Les Mayas avaient un système d'écriture
très élaboré. Outre les nombreuses inscriptions lapidaires qui ont été
relevées, on possède d'eux quatre manuscrits (codex), précieux documents
d'une civilisation à jamais éteinte. Cette écriture n'a été déchiffrée
que récemment.
Logogrammes
et syllabogrammes.
L'Ă©criture maya
combine d'une manière unique deux types de symboles :les logogrammes et
les Syllabogrammes. Les logogrammes sont des symboles qui représentent
des mots entiers. Par exemple, un logogramme peut représenter le mot pour
« roi » ou « dieu ». Les syllabogrammes, quant à eux, représentent
des sons ou des syllabes. En combinant plusieurs syllabogrammes, les scribes
pouvaient Ă©peler tous les mots.
Structure
et Syntaxe
L'Ă©criture maya
s'organise en glyphes qui peuvent être disposés en blocs. Chaque bloc
représente un mot ou une phrase et peut inclure un mélange de logogrammes
et de syllabogrammes. Les blocs sont généralement disposés en colonnes
ou en rangées, lus de gauche à droite et de haut en bas.
Supports
d'Ă©criture.
Les Mayas gravaient
des inscriptions sur des stèles, des monuments, des linteaux et des escaliers.
Ces inscriptions commémoraient pouvaient commémorer des événements
historiques, des victoires militaires ou des règnes de dirigeants. Les
codex étaient des livres en écorce de figuier pliés en accordéon. Ils
contenaient des textes religieux, astronomiques et historiques. Seuls quatre
codex mayas ont survécu jusqu'à aujourd'hui : le Codex de Dresde,
le Codex de Madrid, le Codex de Paris et le Codex de Grolier.
Les Mayas Ă©crivaient aussi sur des poteries et des murs peints, souvent
pour accompagner des illustrations narratives.
Contenu
des inscriptions.
Les inscriptions
mayas pouvaient être des récits de batailles, de conquêtes, d'alliances
et de règnes de dirigeants; des descriptions de cérémonies,
de sacrifices, de festivals et d'autres pratiques religieuses; des informations
sur les cycles lunaires, solaires et planétaires, ainsi que des prophéties
basées sur ces cycles; des listes de rois et de dynasties, souvent pour
légitimer le pouvoir des dirigeants du moment.
DĂ©chiffrement.
L'Ă©criture maya
a longtemps été une énigme pour les chercheurs, mais des avancées significatives
ont été faites au cours du XXe siècle.
Les travaux de chercheurs comme Tatiana Proskouriakoff, Yuri Knorozov et
Linda Schele ont été cruciaux. Knorozov, en particulier, a démontré
que les glyphes représentaient des syllabes, permettant des progrès importants
dans la compréhension de l'écriture. Grâce à la collaboration entre
linguistes, épigraphistes et archéologues, une grande partie de l'écriture
maya est maintenant déchiffrée. Cela a permis une compréhension beaucoup
plus profonde de la culture et de l'histoire maya.
L'architecture.
Dans les villes,
l'architecture maya avait atteint un haut degré de perfection, attesté
par les ruines de Palenque, Ococingo (Etat
de Chiapas), Uxmal, Kabah, Aké, Itzamal (Yucatan), Naxchalan (Guatemala),
Copan (Honduras), etc. Les villages étaient formés de huttes couvertes
de chaume ou de palmes.
C'est dans l'application des principes
architecturaux et dans l'ornementation des édifices que l'on a pu vérifier
l'influence des Toltèques sur les Mayas. Les ouvrages, importants, inégalement
répartis, restent confinés dans le Peten et le Yucatan proprement dit.
Plus encore que dans le monde aztèque, la pyramide quadrangulaire sert
de base au monument, soit qu'en paysmontagneux, comme au Guatemala, on
cherche à utiliser des élévations naturelles que l'on aménage, soit
qu'on se voie réduit, comme dans les plaines basses du Yucatan, à élever
des Ă©minences artificielles. L'Ă©difice qui couronne la pyramide ou la
terrasse, varie d'aspect selon sa destination et la région. On y peut
cependant relever les caractéristiques suivantes: de plan rectangulaire,
il ne comporte qu'un étage haut de cinq à six mètres et s'étend beaucoup
plus en largeur qu'en profondeur.
A l'intérieur les chambres longues et
étroites forment parfois une suite de petites pièces en façade ayant
toutes accès sur le dehors par une porte qui sert aussi de fenêtre. Mais
mĂŞme si le monument offre de la profondeur, les chambres n'en sont pas
plus larges; placées l'une derrière l'autre, un énorme mur de refend
les sépare. Car les Mayas, n'ayant pas trouvé le principe de la voûte
cintrée, en étaient réduits à couvrir leurs édifices au moyen de grandes
dalles plates posées en encorbellement, ce qui entraînait, outre l'étroitesse
des salles (deux mètres environ), la construction de murs très épais
que l'on devait pouvoir charger fortement, afin de faire contre- poids
au porte-à -faux de la pseudo-voûte. Cette raison de charge a amené les
constructeurs Ă Ă©lever un second Ă©tage sur le premier; il consistait
en deux murs de base parallèle, mais non verticaux, s'appuyant l'un Ă
l'autre par le sommet et dont l'apparence décorative dissimulait la véritable
fonction. Il n'Ă©tait pas habitable.
On a calculé que dans les cas les plus
favorables, l'espace intérieur libre d'un monument représentait à peine
le tiers de sa masse totale. Les murs étaient construits en pierres appareillées
ou non qu'un mortier argileux jointoyait. Le croisement des matériaux
dans les chaînes d'encoignure ne se pratiquait pas.
-
Le
temple pyramidal maya de Chacchoben (700 ap. JC), au Mexique.
Source
: The World Factbook.
Par leurs larges surfaces planes, les monuments
mayas se prêtaient bien à la décoration; si les fresques peintes se
sont effacées, on retrouve encore des stucs en assez bon état, des moulages
en argile cuite et surtout des sculptures qui nous éclairent sur l'habileté
consommée de ces ouvriers, privés pourtant à cette époque d'outils
en métal. Les sculptures, pratiquées sur bois où sur calcaire, prenaient
généralement la forme de bas-reliefs; la profondeur de la ciselure variait
de quelques millimètres à plusieurs centimètres. Les sujets comportaient
d'habitude de grands personnages isolés ou par groupe de deux : divinités,
prêtres ou guerriers en des attitudes rappelant un rite, des scènes d'offrande
ou de sacrifice. Les silhouettes sont lourdes, les proportions laissent
à désirer, mais la richesse et la parfaite exécution des ornements dans
les vêtements, les coiffures et les bijoux peuvent être louées sans
réserve. Ce mode de décoration a un défaut, celui d'une excessive surcharge,
d'autant plus que les signes hiéroglyphiques des inscriptions, en bandes
verticales ou horizontales et Ă©galement en relief, viennent combler les
parties vides des panneaux.
En dehors des sculptures appartenant aux
édifices, il existe dans la campagne yucatèque de hautes stèles et des
blocs naturels de roche couverts Ă©galement de sculptures et d'inscriptions
dans le style qui vient d'être décrit. Leur signification probable serait
celle de la reconnaissance officielle d'une date ou d'un événement.
En fait de céramique, les Mayas nous ont
légué des pièces peu nombreuses mais suffisantes pour nous montrer leur
capacité de modeleurs. Outre les écuelles ornées d'un masque humain
assez grossier dont on faisait usage dans les cérémonies religieuses,
il convient de citer des vases zoomophes et certains flacons plats de forme
ovale ou rectangulaire dont l'ornementation peinte ou modelée rappelle
les sujets et le style des sculptures déjà décrites; ils portent également
des caractères hiéroglyphiques. (R. d'Harcourt /
NLI
/ GE).
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