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Paul Arène

Paul Auguste Arène est un écrivain français, né à Sisteron (Alpes-de-Hte-Provence), le 26 juin 1843. Reçu licencié ès lettres pendant qu'il exerçait les fonctions de maître répétiteur au collège de Vanves, il quitta l'Université après avoir fait représenter à l'Odéon une jolie saynète en vers, Pierrot héritier (octobre 1863). Capitaine de mobiles pendant la guerrre de 1870, il a été décoré de la Légion d'honneur en 1884. 

Arène a successivement donné au théâtre : les Comédiens errants (Odéon, 15 janvier 1873), comédie en un acte, avec Valery Vernier; le Duel aux lanternes (un acte en vers), comédie jouée par quelques amis de l'auteur sur le théâtre de la rue de la Tour-d'Auvergne (août 1873); l'Ilote (Comédie-Française, 1875), un acte, avec Ch. Monselet; le Char (Opéra-Comique, 1878), un acte, avec Alphonse Daudet, musique d'Emile Pessard; le Prologue sans le savoir (1878), musique d'Alma Rouch. 

C'est surtout dans le roman et dans la fantaisie qu'il a déployé les dons les plus délicats de l'humour; son premier roman, Jean des Figues (1868, eau-forte d'E. Bénassit), a été réimprimé avec d'autres nouvelles, sous le titre de la Gueuse parfumée (1876), puis sous son titre primitif (1884, portrait). On cite encore de Paul Arène : la Vraie tentation de saint Antoine, Contes de Noël, illustrés par Vollon, Bastien-Lepage, L. Petit, d'Alheim, Rochegrosse (1879); Au ban soleil (1881); Paris ingénu (1882); Vingt jours en Tunisie (1884), etc. 
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La naissance de Jean des Figues

« Je vins au monde au pied d'un figuier, il y a vingt-cinq ans, un jour que les cigales chantaient et que les figues-fleurs, distillant leur goutte de miel, s'ouvraient au soleil et faisaient la perle. Voilà, certes, une jolie façon de naître, mais je n'y eus aucun mérite.

Aux cris que je poussais (ma mère ne se plaignit même pas, la sainte femme!), mon brave homme de père, qui moissonnait dans le haut du champ, accourut. Une source coulait là près on me lava dans l'eau vive; ma mère, faute de langes, me roula tout nu dans son fichu rouge; mon père, afin que j'eusse plus chaud, prit, pour m'emmailloter, une paire de chausses terreuses qui séchaient pendues aux branches du figuier; et, comme le jour s'en allait avec le soleil, on mit sur le dos de notre âne Blanquet, par-dessus le bât, les deux grands sacs de sparterie tressée; ma mère s'assit sur l'un, mon père me posa dans l'autre en même temps qu'un panier de figues nouvelles, et c'est ainsi que je fis mon entrée à Canteperdrix, par le portail Saint-Jaume, au milieu des félicitations et des rires, accompagné de tous nos voisins, que le soir chassait des champs comme nous, et perdu jusqu'au, cou dans les larges feuilles fraîches dont on avait eu soin de recouvrir le panier. Le lit devait être doux, mais les figues furent un peu foulées. De ce jour, le surnom de Jean des Figues me resta, et jamais les gens de ma ville, tous dotés de surnoms comme moi, les Corbeaux-blancs, les Saigne-flacon, les Mange-loup, les Platons, les Cicérons, les Loutres, les Martres et les Hirondelles, ne m'ont appelé autrement. »
 

(Paul Arène, Jean des Figues).

P. Arène a collaboré activement à la République française, à l'Evénement, au Gil Blas, etc. 

Son frère, Jules Arène, né à Sisteron en 1850, élève des Jeunes de langues, puis interprète de la légation française en Chine et consul à Tunis, a publié un curieux volume intitulé la Chine familière et galante (1875, in-18). (Maurice Tourneux).

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Dictionnaire biographique
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