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Alexandre
VII, Fabio Chigi, est un pape (1655-1667)
né à Sienne. Il avait vécu
longtemps en Allemagne pendant la guerre
de Trente ans et participé, comme nonce, aux négociations
qui la terminèrent; il continua contre le jansénisme
les poursuites commencées par son prédécesseur, Innocent
X. Celui-ci avait condamné cinq propositions dans l'ouvrage
de Jansénius; le nouveau pape confirma
cette condamnation (1656), malgré les protestations qui soutenaient
qu'on avait dénaturé le sens véritable des propositions.
Dans cette controverse, Alexandre VII revendiqua le privilège de
l'infaillibité, même pour les décisions de la papauté
sur les questions de fait connexes aux questions de doctrine.
Ses agissements dans
la haute Italie et notamment l'injure supposément faite par les
gardes corses au duc de Créqui, l'ambassadeur
français à Rome donnèrent à Louis
XIV le prétexte pour recourir aux armes contre lui. Le roi s'empara
d'Avignon et du comtat
Venaissin. Privé des secours qu'il avait réclamés
des souverains catholiques le pape dut s'humilier et consentir au traité
de Pise (1664). Il fut aussi forcé d'élever une pyramide
dans Rome, avec une inscription portant que les Corses étaient déclarés
incapables de servir le Saint-siège.
Il eut pour compensation
la satisfaction de recevoir l'abjuration de la reine Christine
de Suède, qui avait abdiqué la couronne pour embrasse
le catholicisme; et, plus tard, de la pensionner, lorsqu'elle eut été
forcée de quitter Fontainebleau,
pour avoir fait assassiner Monaldeschi, son amant. C'est à ce pape
qu'est due la superbe colonnade qui orne la place de Saint-Pierre. Il a
canonisé saint François de Sales et l'Espagnol saint Thomas
de Villa-Nova. (G. Baldensperger). |
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