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On
nomme rite ambrosien la liturgie particulière à l'église
de Milan, qui a toujours tenu à la conserver
en la couvrant du nom de Saint Ambroise. Cette
liturgie diffère de celle de Rome par
certains textes de l'office et par des détails de cérémonial.
Ainsi, dans le rite ambrosien, le baptême
par immersion a été conservé; le Carême
commence, non au mercredi des Cendres, mais
à la Quadragésime; il n'y a pas de messe pour les vendredis
de Carême; le vendredi saint, on lit les quatre Passions; jamais
on ne fait d'office de saint le dimanche; avant de lire l'Évangile
au bas du choeur sur un pupitre élevé,
on demande trois fois le silence par la formule suivante : Parcite fabulis,
silentium habete, habete,silentium; il y a plusieurs transpositions
dans les prières de la messe; aux messes solennelles, 20 vieillards
(10 de chaque sexe), appelés l'École de Saint Ambroise, font
l'offrande du pain et du vin.
Il est vraisemblable
que la plupart de ces usages existaient avant Saint Ambroise, et quelques
auteurs les ont même attribués à Saint Barnabé.
Saint Ambroise aura, sans doute, dissipé les incertitudes de la
liturgie antérieure et fixé des règles pour l'avenir.
Il a aussi composé des hymnes et des
prières. On lui attribue spécialement
des préfaces de messes, dans lesquelles
est indiqué l'objet de la fête que l'on célèbre.
Le rite ambrosien, malgré des modifications amenées par la
réforme de Saint Grégoire ou par d'autres motifs, malgré
les efforts faits à diverses époques pour l'anéantir,
subsiste encore aujourd'hui.
Le pape Adrien
Ier,
voulant établir l'unité de rite dans toutes les églises,
employa le bras de Charlemagne pour détruire
les livres du rite ambrosien; un seul missel
échappa, dit-on, aux flammes, et servit ensuite d'original à
de nouvelles copies; mais on ne retrouva plus de Rituel, et les prêtres
de Milan en rédigèrent un d'après leurs souvenirs.
Nicolas Il au XIIe
siècle, et Eugène IV au XVe,
tentèrent aussi de faire disparaître le rite ambrosien, qui
fut, au contraire, autorisé par Alexandre VI en 1497.
La 1re
édition imprimée du Missel ambrosien date de 1482;
la 2e parut en 1499; Saint Charles Borromée
en publia de nouvelles en 1548 et 1560, ainsi que le cardinal Frédéric
Borromée en 1609, le cardinal Monti en 1640, le cardinal Puteobonelli
en 1783. (B.). |
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