| Mercredi des cendres (dies cineris et cilicii, caput jejunii). A la messe du mercredi qui suit le dimanche de la Quinquagésime, l'Église latine pratique une cérémonie qui a pour objet d'inaugurer les pénitences du carême. La liturgie de cet acte a le caractère d'une supplication faite par les pécheurs s'humiliant pour implorer leur pardon. Il y est rappelé que ce pardon fut obtenu par les Ninivites qui avaient pris le sac et la cendre pour exprimer leur repentir. Plusieurs faits mentionnés dans la Bible et par des auteurs païens attestent d'ailleurs que, chez les anciens, se couvrir la tête de cendres était un signe d'affliction. Dans les premiers siècles du christianisme, ce signe était imposé à ceux qui étaient soumis à la pénitence publique. C'est à cette longue tradition que se rattache la cérémonie dont il s'agit ici. Les cendres qui y sont employées proviennent ou sont censées provenir de la combustion des rameaux bénits l'année précédente. Le célébrant les asperge trois fois d'eau bénite et les encense de trois coups; puis il chante l'antienne : Immutemur habitu, in cinere et cilicio jejunemus et ploremus ante Dominum. Enfin, il imprime les cendres, en forme de croix, sur le front des assistants agenouillés, commençant par le clergé et disant à chacun : Memento, homo, quia pulvis es et in pulverem reverteris. Ce sont les paroles de la condamnation prononcée par Yahveh contre Adam, après sa désobéissance (Genèse, III, 19). La liturgie de l'église épiscopale d'Angleterre a supprimé la cérémonie des cendres, mais elle a gardé la célébration du jour. Son culte exprime, avec une profonde spiritualité, le désir de pardon et les résolutions de pénitence qui doivent animer le chrétien à l'entrée du carême. (E.-H. Vollet). | |