| Féronie ou Feronia est une divinité romaine, dont le culte était originaire d'Etrurie, présidait aux travaux de l'agriculture et aux limites des champs; ses prêtres, au dire de Strabon, marchaient nu-pieds sur les charbons ardents sans se brûler. Elle avait un temple célèbre, Feroniae fanum, en Etrurie au Sud-Est de Luna. Cette déesse était adorée surtout chez les Sabins, les Ombriens, les Étrusques, mais aussi chez les Latins et les Volsques. Varron en fait une déesse sabine, et c'est sous ce caractère qu'elle apparaît dans la guerre de Tullius Hostilius contre les Sabins. Des citoyens romains qui étaient allés à la fête de la Feronia sabine, y sont arrêtés, et la guerre éclate. Denys d'Halicarnasse nous raconte que le sanctuaire de Feronia était en grand honneur auprès des Latins, et que les Grecs traduisaient le nom de cette déesse par : la déesse des fleurs, eu la déesse qui aime les guirlandes, ou encore par celui de Perséphone. La fête annuelle qu'on célébrait en l'honneur de Feronia était l'occasion d'une foire champêtre très fréquentée. Fabretti a montré que cet antique sanctuaire devait se trouver non loin de Trebula Mutuesca ; il y a trouvé des inscriptions qui se rapportaient à ce culte. L'image de la déesse, qui nous a été conservée par les médailles des familles Petronia et Plaetoria, est celle d'une jeune femme dans la fleur de l'âge, dont les cheveux sont ornés de fleurs. On retrouve d'ailleurs dans tout le centre de l'Italie des inscriptions qui font allusion à ce culte. Le picus Feronius devait évidemment son nom à cette déesse. Chez les Étrusques, le temple de Feronia était aux pieds du Soracte; toutes les populations des environs y apportaient les prémices de la récolte et des vendanges, et il s'y était amassé avec les années une quantité considérable d'or et d'argent dont les soldats d'Hannibal firent leur proie. Feronia était ici adorée à côté d'Apollon Soranus; elle était ici, comme ailleurs, la déesse des affranchis ceux de Rome apportaient leurs offrandes à ce sanctuaire. Il y avait dans l'intérieur de l'Étrurie un autre Lucus Feroniae, près d'un endroit appelé plus tard Petra Sancta; une inscription trouvée à Florence nous prouve qu'elle y était également adorée comme déesse des affranchis. Chez les Latins cette déesse avait un culte à Preneste, et la légende locale en faisait la mère d'Herilus, qu'Évandre, c'est-à-dire Faunus, abattit. Enfin, sur la côte volsque, non loin de Terracine, il existait un sanctuaire fameux également consacré à Feronia. Ici elle était invoquée à côté de Jupiter Anxur, ce dieu proche parent d'Apollon Soranus. Servius remarque à ce propos que Feronia était ici adorée sous le nom de Juno Virgo; il faut sans doute entendre ce mot de virgo dans le même sens que celui de Divae Virgines, et faire de cette Feronia une déesse de la végétation et des sources. Servius nous cite encore une inscription qui se trouvait dans le temple de la Feronia des affranchis : « Benemeriti servi sedeant, surgent liberi. » Aussi Varron voulait rattacher le nom de Feronia à celui de Fidonia, au lieu de le rapprocher, comme il l'aurait dù faire, de celui de Ferentina. Une légende conservée par Denys d'Halicarnasse ( II, 49), pourrait nous autoriser à faire de Feronia une déesse des côtes et de la navigation. (L. Preller). | |