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Les troubadours
Les troubadours (du provençal troubar = trouver, inventer) étaient des poètes qui ont employé, la langue d'oc pendant le Moyen âge. L'institution des Troubadours est d'origine celtique. En effet, leurs oeuvres étaientt graves, et fort éloignées de cette fadeur que l'ignorance leur a prêtée depuis : on s'aperçoit, en lisant leurs poésies, que cette gravité était précisément celle des Bardes bretons, dont le rôle était si important auprès des rois celtes, et dont le rang et les privilèges sont réglés par un titre spécial du Code du roi Hoël. Sans ce caractère qui eut certainement quelque chose de sacré à l'origine, où les Troubadours auraient-ils puisé, la hardiesse de leurs sirventes satiriques? L'ivresse avec laquelle ils chantent la poésie des combats, l'enthousiasme avec lequel ils font l'éloge des braves, les amers sarcasmes dont ils poursuivent les couards, sont autant de traits communs aux Troubadours et aux Bardes, et qui doivent faire regarder les premiers comme les héritiers des seconds. L'origine germanique de quelques Troubadours, tels que Bertrand de Born, n'est pas une objection : les conquérants adoptèrent, on le sait, plus d'une institution des peuples conquis. 

La poésie n'a pas fleuri dans tout le Midi de la France avec la même grâce, le même  éclat; la Guyenne, l'Auvergne et surtout le Limousin ont produit les premiers et les meilleurs troubadours. Quand on embrasse dans son ensemble le développement général de cette poésie, on y distingue cinq écoles ou centres littéraires principaux, auxquels correspondent autant de groupes de poètes.

L'Ecole d'Aquitaine se subdivise en : 

1° Ecole Limousine, à laquelle appartiennent Guillaume de Poitiers, Bertrand de Born, Gaucelm Faydit, Elias Cairels de Sarlat, Bernard de Ventadour, Élias d'Ussel, Hugues de Saint-Cyr, Gaspard de Puycibot, G. de Borneilh, Gir. de Salignac, Hugues de La Bachellerie; 

2° École de Gascogne, dont font partie Geoffroy Rudel, Arnaud Daniel, Elias de Barjols, Ramond Jordan, Gir. de Calanson, Arnaud de Marveilh, Aymar de Belvezer, Marchebrusc, Amanieu des Escas, Cercamons, Elias Fonsalada, Gaubert Amiels, Guillaume de La Tour; 

3° École de Saintonge, où  l'on voit Savarie de Mauléon, Renaud de Pons, Richard de Barbesieux. 

L'École d'Auvergne comprend : 
Pons de Capdueil, P. du Vernègue, Guilhem de Saint-Didier, Bertrand de La Tour, Peirol, Pierre de Maensac, Pierre Pelissier de Marcil, Pierre Roger de Clermont, Guilhem Adhémar de Marvis, Gavandan le Vieux, Pierre d'Auvergne le Vieux, Perdigon, Pierre Cardinal, la dame Castelloze, Garins d'Apchier, Garins Le Brun, Gaubereau de Saint-Leydier le moine de Montauday, le vicomte de Turenne. 
A l'École de Rodez appartiennent : 
Arnaud de Moncuc, Deudes de Pradesen, le comte de Bodez, et Hugues Brunet.
L'École de Languedoc se subdivise en : 
1° Ecole de Toulouse, où l'on remarque G. Leroux, Peyre Remond le Preux, Aymar de Péghilem, Peyre Vidal, Guillaume Anelier, Nat. de Mons; 

2° Ecole de Narbonne, comprenant Raymond de Mirevaux Guillaume de Balaun, Guillaume Fabre, Guillaume Riquier; 

3° Ecole de Béziers, que représentent Raimond Gaucelm et Ermengaud.

Dans l'École de Provence, on distingue : 
1° les Provençaux proprement dits, Raoul de Gassin, Bertrand d'Allamanon, Raimbaud d'Orange, Guillaume de Montagnagout, Gui de Cavaillon, Folquet de Marseille, Raimbaud de Vaqueiras, Durand de Paernes, Ricard de Noves, Cadenet, Guilhem Figuières, Geoffroy du Luc, Anselme du Mostier Bertrand de Pezars, Arnaud de Coutignac, Raymond de La Tour, Guillaume de Bargemon, Rostang Berengnier, Hugues de Loubières, Pierre de Saint-Remi, Boniface de Castellane, Albertet de Sisteron, Bertrand de Marseille, Guilhem des Amalric, Raymond Vidal, Raoul Bistors; 

2° l'École de Vienne, représentée par Ogiers de Saint-Donat et Folquet de Romans; 

3° l'École de Montferrat, à laquelle appartient Raymond de Vaqueiras. (E B.).

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Dictionnaire biographique
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