| On nomme apologie (du grec apologia, fait de logos, discours, apo, pour écarter), un discours par écrit ou de vive voix pour la justification, pour la défense de quelqu'un, de quelque acte, de quelque ouvrage, Ce mot avait, dans la langue grecque, un sens beaucoup plus étendu que chez les modernes. Il s'applique entre autres à : 1° à l'ouvrage de Platon intitulé Apologie de Socrate, où le philosophe nous montre son maître devant les juges; 2° à l'opuscule de Xénophon qui porte le même titre, mais où le défenseur parle en son propre nom; 3° à un ouvrage d'Apulée, où cet écrivain réfute une accusation de magie portée contre lui à l'occasion de son mariage; 4° à des exercices oratoires de Libanius, sans objet sérieux, et d'un mérite d'ailleurs très secondaire; 5° à plusieurs ouvrages grecs et latins où sont exposées les preuves et la nécessité du christianisme, et dont les plus célèbres sont en grec l'Apologie de St Justin, en latin celle de Tertullien; 6° à un ouvrage de St Jérôme adressé à Domnion; 7° à un opuscule d'Henri Estienne, où ce savant réfute le livre de Plutarque intitulé De la malignité d'Hérodote; 8° à un opuscule d'Ogier en faveur de Balzac, attaqué par une foule d'ennemis et d'envieux (1628); 9° à l'ouvrage de l'abbé Bergier contre le Christianisme dévoilé du baron d'Holbach (1769). L'ouvrage de Pascal, dont on n'a que les matériaux incomplets sous le nom de Pensées, devait porter le titre d'Apologie du christianisme. Enfin la 9e satire de Boileau est intitulée l'Apologie. (P.).
| En librairie - Platon, Apologie de Socrate, Les Belles Lettres, 2003. - Tommaso Campanella, Apologie de Galilée, Les Belles Lettres, 2001. - Apulée, Apologie, Les Belles lettres (bilingue), 2001. - Michel de Montaigne, Apologie de Raymond Sebond, Flammarion, (GF), 1999. - Christine de Suède, Apologies, Le Cerf, 1990. | | |