| Armide et Renaud, tragédie lyrique en cinq actes et un prologue, poème de Quinault, musique de Lully (Opéra, 15 février 1686). La partition est considérée comme l'oeuvre la plus achevée de Lully, et l'on y a toujours également loué, avec la fermeté du style, la richesse de l'inspiration et la puissance du sentiment passionné. Il a fallu que Gluck, à sa venue en France, s'emparât du poème de Quinault et traitât ce sujet à son tour, pour qu'on en vint à délaisser l'Armide de Lully. Les belles pages de cette partition sont, entre autres, les superbes récitatifs d'Armide et d'Hidraot, la scène de la Haine et les adorables divertissements du quatrième et du cinquième acte. Armide, par son caractère touchant, par la tendresse et la passion qui y dominaient et qui lut attiraient toutes les sympathies féminines, mérita d'être désignée sous le nom de "opéra des femmes". | |
| Armide, opéra en cinq actes, paroles de Quinault, musique de Gluck (Opéra, 23 septembre 1777). Armide est le quatrième des cinq chefs-d'oeuvre que Gluck a donnés sur notre première scène lyrique, où il avait déjà fait representer lphigénie en Aulidc, Orphée, et Alceste. C'est peut-être le plus complet, le plus parfait, le plus accompli de tous ses ouvrages : c'est aussi celui qui a excité toujours la plus constante et la plus sincère admiration. Dans l'Armide, l'expression musicale est, toujours juste, toujours exacte selon la nature de la situation : tantôt voluptueuse, et tendre, tantôt pathétique et passionnée, tantôt peine de grandeur, de noblesse et de fierté. L'oeuvre fut pourtant mal accueillie à son apparition, et le public mit longtemps à se laisser toucher par ses beautés, dont les principales sont : le superbe duo d'Hidraot et d'Armide : Esprit de haine; l'air délicieux du sommeil de Renaud : Plus j'observe ces lieux; le monologue incomparable d'Armide : Enfin, il est en ma puissance!; l'air si expressif et si touchant Ah! si la liberté me doit être ravie!; le choeur : Armide est encor plus aimable; les airs de danse d'un caractère si exquis et si suave, les deux superbes finales du quatrième et du cinquième acte, et le choeur : Voici la charmante retraite. |
| Armide ou Armida, opéra sérieux, musique de Rossini (Naples, théâtre San-Carlo, 1817). Malgré la valeur très réelle de la musique, cet ouvrage fut accueilli froidement, par suite du peu d'intérêt et de la monotonie du poème. C'est pourtant dans cette partition que Rossini, dit-on, commença à donner à l'orchestre la chaleur et la solidité qu'on remarque dans ses ouvrages suivants. Entre les belles pages de cette Armida, on signalait surtout un duo d'une passion superbe : Amor, possente nume!, et des choeurs d'un très grand effet (NLI). |