| Rue Beaubourg, à Paris. - Cette rue du IIIe et du IVe arrondissement, commence à la rue Simon-le-Franc, dans le prolongement de la rue du Renard et finit à la rue Turbigo; autrefois son nom n'était appliqué qu'au tronçon se terminant aux rues du Grenier-Saint-Lazare et Michel-le-Comte. Au commencement du XIIe siècle, quelques paysans vinrent bâtir en cet endroit plusieurs chaumières, dont le nombre augmenta rapidement. Ces habitations formèrent, vers le milieu du XIIe siècle, un village assez étendu auquel on donna bientôt le nom de Beau-Bourg. Ce territoire fut en partie renfermé dans Paris, sous Philippe-Auguste, par la nouvelle enceinte bâtie de 1190 à 1210. La moitié de cette rue, qui était dans la capitale, se nommait alors rue de la Poterne, en raison d'une des portes de la ville qu'on voyait dans cette voie publique, entre les rues Grenier-Saint-Lazare et Michel-le-Comte. L'autre moitié de cette voie publique, qui se trouvait hors Paris, avait la dénomination de rue outre la poterne Nicolas-Hydron. Le quartier commença à être rénové dans les années 1920-1930. Nombre de bâtisses tombées en déshérence furent détruites, et avec elles plusieurs anciennes rues disparurent : la rue des Etuves, une partie de la rue Simon-le-Franc, une partie de la rue de Venise, le passage Jabach, etc. C'est seulement à la fin des années 1960 qu'une nouvelle destination a été trouvée à cet espace, le "plateau Beaubourg", laissé libre, avec la construction du Centre national d'art et de Culture Georges-Pompidou (centre Beaubourg), inauguré en 1977. Cet édifice, à l'architecture singulière, abrite un musée d'art moderne, des expositions temporaires, une bibliothèque de lecture publique, etc. - Le Centre Georges-Pompidou (côté rue du Renard). (© Photo : Serge Jodra, 2009).
| Didier Pasamonik, Gilbert l'Automate, Beaubourg, les années saltimbanques, Oskar, 2007. 9782350002088 Les artistes, les «-saltimbanques », qui s'exprimaient librement sur l'esplanade du centre Pompidou, la « Piazza », ont attiré dans les années 70 des millions de spectateurs. Trente ans plus tard, ce phénomène est en voie de disparition : les grandes figures ont disparu, les spectacles se font très rares, l'ambiance digne des places de marché du Moyen Age a disparu...: peut-être parce le métier de saltimbanque, si profondément ancré dans nos traditions culturelles, a perdu son attrait à une époque où la télévision et l'Internet favorisent des comportements plus individualistes. Dès lors, ce n'est pas sans nostalgie que l'on revoit ces photos pourtant récentes (une trentaine d'années) : disparus ces petits cirques qui, sur la Piazza, faisaient des tours avec des chiens, des chats, des rats même. Presque disparus les cracheurs de feu, les briseurs de chaînes, les avaleurs de sables, les énigmatiques automates, les musiciens d'occasion, les danseurs japonais, les acrobates, les extravagants faiseurs de tour de magie, les hypnotiseurs à grand spectacle...Idem les figures de cette faune bigarrée : Gilbert l'automate et son profil de Valentin le désossé, Reboul et son orgue de barbarie, John l'Indien et ses tours de force, Mouna et son cochon, la « poubelle chantante » et ses breloques, James Dujardin et sa mystérieuse valise... Ces artistes ont été vus, pendant des années par des millions de gens. Qui sont-ils? Que sont-ils devenus? Certains ont vécu tragiquement, souffrant la faim, le froid, sous l'emprise de l'alcool ou de la drogue. Plusieurs ont été retrouvés morts dans le caniveau. D'autres sont devenus des noms célèbres du show-biz, se sont fortifiés à cette dure école de la rue. Tous ont une personnalité sublime. Ce sont quelques-uns de ces destins que raconte Les Saltimbanques de Beaubourg, grâce au témoignage et aux photos de l'un d'entre eux, Gilbert l'Automate, qui vit aujourd'hui entre la France, la Belgique et l'Allemagne et qui vécut toutes ces années où la « cour des miracles » de Beaubourg était une des attractions les plus chaleureuses et les plus attachantes de la rue parisienne. (couv.) - Germain Viatte, Le Centre Pompidou, les années Beaubourg, Gallimard, 2007. -- "Je voudrais passionnément que Paris possède un centre culturel [...] qui soit à la fois un musée et un centre de création où les arts plastiques voisineraient avec la musique, le cinéma, les livres, la recherche audiovisuelle. [...] Tout cela coûte cher [...] Mais [...] si l'objectif est atteint, ce sera une réussite sans précédent." Lorsque Georges Pompidou livre ces mots au Monde en 1972, sa décision est prise depuis 1969. Et malgré les années de vives polémiques qui s'ensuivent - sur sa nécessité même, sur le lieu choisi, le plateau Beaubourg, sur son architecture aux allures de "raffinerie", le Centre Pompidou ouvre ses portes le 1er février 1977. Aussitôt, le public s'y presse un masse, découvrant sa désormais incontournable BPI, son CCI, Ircam et ses recherches acoustiques la richesse de son musée, le Mnam et ses mémorables expositions, un calendrier quotidien de spectacles, de colloques de conférences, de rencontres. C'est à l'histoire de ces trente "années Beaubourg" que nous convie Germain Viatte, trente ans d'une activité culturelle sans précédent, dont le public ne saurait aujourd'hui se passer. (couv.). | | |